Le théâtre est une histoire de regard, avant même que n’arrivent les mots. Ici, il s’agit aussi d’un autre regard, celui qui est porté sur ces individus détachés, pourrait-on dire, du monde qui les entoure. La pratique du théâtre ne leur est pas habituelle. «Moi, sur scène ? Jamais !»... Les saynètes rassemblées ici leur donnent la parole. Ils se sont exprimés lors d’ateliers d’écriture. Sur les planches, ils s’approprient à leur façon les textes que l’écrivain a restitués. Pas facile mais... que d’émotions !

Pièces d'ateliers - De l'exclusion au théâtre

" Nous ne sommes pas journaliste, nous ne sommes pas avocat. Nous n'avons pas été directement mêlé à ce que l'on a appelé " l'affaire d'Outreau ". E pourtant... cette affaire nous a touché. Une affaire affreuse, impliquant, selon certaines déclarations de l'accusation, jusqu'à une cinquantaine d'adultes e autant d'enfants. Un couple de RMistes aurait prostitué ses enfants, dirigé un réseau international de pédophilie... Cette imposante bande criminelle n'aurai été démantelée que grâce au travail acharné d'un magistrat instructeur d'exception ! Qui est innocent, qui est coupable ? Nous tenterons juste et surtout de comprendre. Comprendre comment autant d'individus, enfants et adultes, on été broyés... Pour y parvenir, nous ne referons pas l'enquête de manière exhaustive, nous : évoquerons plutôt des faits qui nous ont paru significatifs, et à partir de là, nous. tenterons de saisir comment tout un quartier populaire s'est retrouvé sous le projecteurs, incriminé, stigmatisé. Nous donnerons longuement la parole à des personnes qui ont eu, ou ont maille à partir avec la justice dans le cadre de cette affaire (Dominique Wiel, le prêtre ouvrier, Jeannine Couvelard, Daniel Legrand père et fils, etc.) ou qui ont tenu i apporter un témoignage nullement anecdotique, révélateur d'une immense folio collective engagée au nom d'une cause juste : la défense et la protection de l'enfant. " La rationalité a cruellement fait défaut dans l'affaire d'Outreau. C'est cette rationalité cil ce bon sens, que Thierry Maricourt - romancier et auteur de livres pour la jeunesse - nous offre au fil de ces témoignages inédits recueillis par lui dans ce livre document d'uni grande justesse. C'est le temps offert à l'écoute et aux paroles, c'est le temps ouvert aussi à une grande colère face aux parents pervers et aux juges fous.

Mon enfant d'Outreau - L'affaire d'Outreau : erreur ou massacre judiciaire ?

Les nouvelles passerelles de l'Extrême-droite

Stina, petite fille à l'allure aussi timide qu'espiègle débarque un beau jour dans une classe, au fin fond De notre pays, et le narrateur, d'abord âgé d'une dizaine d'années, ne voit plus le monde que par elle.
Contrairement à ce que pensent certains de ses camarades, qu'elle soit noire n'est absolument pas un souci.
Elle va l'entraîner dans son sillage, quelque peu malgré elle, et même lorsque tous deux vivront leur vie chacun de leur côté, elle comme illustratrice pour des livres destinés à la jeunesse et lui comme « écoterroriste » les sentiments qu'ils se portent depuis leur première rencontre perdureront.
Jusqu'à ce qu'à ce que les policiers s'interrogent et l'interrogent sur sa part de responsabilité dans la tragédie qui va emporter Stina.

Stina

Petit penaud

Du bout de la langue, elle goûte un flocon de neige. Le froid, ce froid-là, devient la couleur blanche. Un froid vif, sévère, un froid sec peut-être. Elle dit depuis, quand elle frisonne, que le paysage est blanc : ses deux frères comprennent. Ils vont chercher un pull, le lui enfilent. Ils ont des gestes doux. Voilà comment débute ce voyage au pays des couleurs retrouvées. Au fil des pages, une fillette aveugle partage son interprétation des couleurs et son monde intérieur. Un monde nourrit de senteurs, de sons, d'impressions et de sensations très riches. L'auteur, Thierry Maricourt anime de nombreux ateliers d'écritures avec des publics différents et dans des lieux divers. Il rencontre ainsi de nombreuses personnes et les aide à mettre sur le papier leurs histoires, leurs émotions, leur ressentis. Ayant travaillé avec de jeunes enfants mal voyants et aveugles, c'est de là qu'est née son envie d'écrire l'histoire des couleurs retrouvées. Il ne restait plus qu'à lui accorder des images aussi légères et subtiles que le texte, c'est chose faite avec les illustrations de Tajtanan Mai-Wyss, jeune illustratrice d'origine suisse dont c'est le deuxième livre à paraître en France après Les moutons écossais paru à l'Atelier du poisson soluble.

Les couleurs retrouvées

Le moteur de la Dyna tournait doucement. 
Il ronronnerait encore une heure ou deux, puis, le réservoir d'essence enfin vide, le silence tomberait. Le roulis des vagues se contenterait alors de souligner ce silence soudainement insolite, sans l'interrompre. Au matin, peut-être la police perturberait-elle cette quiétude. La police prévenue par un promeneur.

Il était l'homme qui marchait sur les mains

Ne me tuez pas

L'épisode de la "poche de Falaise", en août 1944, a été traité par maints historiens, mais que sait-on des soldats allemands qui survécurent et désertèrent ? De ceux qui n'étaient pas nazis, comme certains des gamins recrutés de force dans les Jeunesses hitlériennes, et qui se retrouvèrent à combattre pour une cause qui n'était pas la leur ? Le Chevreuil relate le parcours de l'un d'entre eux, prénommé, pauvre de lui, Adolf. Rescapé des terribles combats qui prirent la Normandie pour cadre, il erre, après la Libération, d'un abri à un autre, rencontrant des individus prêts à le dépouiller ou, au contraire, à lui venir en aide. Lui, le disciple qui s'ignore de Gandhi et de Thoreau, s'essaie à trouver sa place. Une toute petite place. Mais le passé, tel un chasseur s'apprêtant, au terme d'une longue traque, à abattre le chevreuil épuisé, rejoint cet être trop doux pour son époque.

Le chevreuil

L'Excuse de la vie: quand la vie est l'autojustification de la vie, ou l'apologie douce du suicide. L'Arbre, le doute: entre l'arbre et le doute, il n'y a que l'homme, autrement dit son ombre et le vide.

L'excuse de la vie précédé de L'Arbre, le doute - Occasion

Les ateliers d'écriture ne sont-ils qu'un agréable passe-temps, un loisir destiné à ceux qui maîtrisent cette forme d'expression, qui ont plaisir à manier le stylo ? Cela a-t-il un sens de proposer une action de ce type à des personnes, illettrées ou analphabètes, qui éprouvent d'immenses difficultés à aligner quelques mots ? Thierry Maricourt tient ce pari : l'écrit représente, précisément, un instrument de libération pour les oubliés d'une société d'opulence et de réussite devenus spectateurs d'un monde qui leur échappe. Ecrire peut alors être le levier d'une lutte contre l'exclusion.

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