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Alphonse Beauregard

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Poésies

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Desir simple Jeunes filles qui brodez En suivant des songeries, Seules sur vos galeries, Ou qui dehors regardez, Comme des oiseaux en cage, Si j'en avais le courage Vers l'une de vous j'irais - Dieu sait encore laquelle, La plus triste ou la plus belle - Et d'un ton simple dirais : - " Vous êtes celle, peut-être, Qui m'apparaît si souvent

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Bonheur lucide J'avais le souvenir d'ineffables aurores, De ruisseaux cascadants cachés dans les vallons, De pourpres archipels et de grèves sonores Que visitent les flots crêtes et les hérons. Je gardais le sourire accueillant des pinières Qui filtrent le soleil dans leur dôme verni. J'avais en moi des horizons où les rivières, Dévalant des hauteurs, coulent vers l'infini. Et lorsque je voulus m'exprimer, ô Nature, Je trouvai ma pensée unie à ton décor, Fondue en toi, plus souple, harmonieuse et pure Et sachant se parer de symboles et d'or. Ce n'étaient, cependant, que des baisers rapides Ces révélations de formes, de couleurs ; Je passais, tu venais me ravir, mais stupide J'allais chercher au loin des plaisirs tapageurs. Aujourd'hui l'art m'a fait abandonner la hâte De voir ce qui m'attend au terme du chemin. Et chasse de mon cœur l'accoutumance ingrate D'assujettir le jour présent au lendemain. Libre, je viens à toi. Nature qui m'appelles. Déjà mes pas, froissant le trèfle, ont dégagé L'odeur d'après-midi vaguement sensuelles. Je m'enivre de paix riante et d'air léger. La lumière éblouit l'esprit et l'étendue. Les montagnes, là-bas, où finit le lac bleu, Avec les bois distants en chaîne continue, Font un cirque parfait, d'un dessin fabuleux. Des arbres espacés monte le chant des grives. La beauté de ce jour en moi trouve son nid, Et semble une caresse ancienne que ravive Un cœur infiniment lucide et rajeuni.

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Déclaration Femme, sitôt que ton regard Eut transpercé mon existence, J'ai renié vingt espérances, J'ai brisé, d'un geste hagard, Mes dieux, mes amitiés anciennes, Toutes les lois, toutes les chaînes, Et du passé fait un brouillard. J'ai purifié de scories Mes habitudes et mes goûts ; J'ai précipité dans l'égout D'étourdissantes jongleries ; J'ai vaincu l'effroi de la mort, Je me suis voulu libre et fort, Beau comme un prince de féerie. J'ai franchi les rires narquois, Subi des faces abhorrées, Livré mes biens à la curée Afin de m'approcher de toi. Devant moi hurlaient les menaces, J'ai méprisé leurs cris voraces Et j'ai marché, marché tout droit. J'ai découvert, pour mon offrande, Un monde fertile en plaisirs ; J'ai pesé tes moindres désirs, Je sais où vont les jeunes bandes, Je connais théâtres et bals ; J'ai dans les mains un carnaval, Dans le cœur, ce que tu demandes. Pour la rencontre, j'ai prévu Quand je pourrais quitter l'ouvrage, La route à suivre, un temps d'orage, Et jusqu'au perfide impromptu. J'ai tremblé que point ne te plaisent Les tapis, les miroirs, les chaises. J'ai tout préparé, j'ai tout vu. J'ai mesuré mon art de plaire, Mes faiblesses et ma fierté, Les mots, l'accent à leur prêter ; J'ai calculé d'être sincère, Triste ou gai, confiant, rêveur. Je me suis paré de pudeur, De force et de grâce légère. Et me voici, prends-moi, je viens Frémissant, comme au sacrifice, T'offrir, à toi l'inspiratrice, Mon être affamé de liens, Mon être entier qui te réclame. Donne tes mains, donne ton âme, Tes yeux, tes lèvres... Je suis tien.

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Jours de souffrance Ô les jours où le cœur broyé dans un étau Sent monter, comme une marée, La trahison de la femme adorée ; Où sans cesse l'on tourne et tourne en son cerveau La même torturante idée ; Où, des heures, l'on tend une oreille obsédée Par le pressentiment trompeur Qu'arrive la lettre attendue ; Où l'on répète, pour la prochaine entrevue, Un rôle plein de tragique douleur ; Où l'on tâche à ne pas regarder la nature Ni le ciel azuré, De peur que, sous le choc de la beauté, ne dure La colère où se plaît l'orgueil exaspéré. Ô jours, soyez maudits pour cette âpre souffrance. Ô les jours où l'on voit son ardeur, ses talents, Ses penchants et le plus intime de son âme Par soi jetés aux pieds de cette femme, Tels des sacrifiés aux dieux indifférents ; Où les désirs inapaisés, blême cortège, Viennent crier qu'on les a déchaînés En se laissant tomber au piège D'un artifice suranné ; Où la pensée au fond d'un abîme se plonge Pour oublier les rêves décevants ; Où, dans ce noir, on goûte et raffine et prolonge L'amère volupté des blasphèmes savants. Ô jours, soyez maudits pour cette âpre souffrance. Ô les jours où la vie, en son rythme animal, Ayant adouci la blessure ancienne, On cite en pensée à son tribunal, Avec la clairvoyance de la haine, La femme admirée autrefois ; Où dans elle on aperçoit La vanité qui prédomine, L'égoïsme en l'amour drapé, Et jusqu'à ces laideurs profondes qu'illumine Un mot par hasard échappé ; Où, reniant son âme aveuglée, Plein de mépris pour ce qu'on fut en ce temps-là. On ricane devant la face maculée : Ce n'était que cela ! Ô jours, soyez maudits pour cette âpre souffrance.

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    La raison parle N'aimes-tu pas ce temps de discrète clarté, Aube faite de grâce et de sérénité, Où, rêvant qu'une bouche appuiera sur la tienne, Tu marches au hasard, distrait quoi qu'il advienne, Tu parles et tu ris, l'esprit courant les bois, Et machinalement tu manges et tu bois ; Où fusent, imprévus, dans l'air et se colorent Des mots que tu n'avais jamais compris encore ; Où simplement heureux de vivre, et confiant Dans celle qui vers toi se penche en souriant, Sans appréhension tu peux voir sur la scène Les drames que l'amour dans l'existence entraîne. À ces jours recueillis tu reviendras songer, Alors, pourquoi ne veux-tu pas les prolonger ? – Je craindrais, allongeant d'une heure la durée De ce temps, défini comme une œuvre inspirée, D'en détruire le rythme exquisément subtil. J'aime jusqu'au troublant désir de cet Avril Et je cherche à goûter sa beauté toute entière. Mais l'homme, qui pourtant sait l'avenir précaire, Tient son regard fixé sur un lointain bonheur Même si le présent le baigne de tiédeur ; Il ne s'arrête pas avant l'hôtellerie Malgré le charme épars dans la verte prairie. – Le bonheur dans l'amour ! Songe éternel et vain. Que d'hommes le croyant prisonnier sous leur main N'eurent qu'une minable aventure en partage. D'autres, que la luxure a gagnés et ravage, Devenus sous le joug de la femme, des chiens, Sentent gronder en eux l'orgueil des jours anciens, Déversent sur leur front des insultes affreuses Et vont se recoucher aux pieds de la dompteuse. D'autres encore, liés par l'âme et par la chair, Perdent l'être sans qui leur vie est un désert, Et ne pouvant créer d'astre qui les dirige Abandonnent leurs sens à de mortels vertiges. Si tu n'as rien appris à voir ceux-là souffrir, Tes larmes couleront peut-être sans tarir. – Si l'homme t'écoutait, Raison pusillanime, Au lieu de s'élancer d'un coup d'aile sublime Vers la gloire et la mort, dans le ciel, sur la mer, Il resterait caché dans son trou, comme un ver. Je veux savoir quel horizon m'ouvre l'extase, Juger ce que mon cœur contient d'or et de vase, Connaître ma constance et mon droit à l'amour. Fort de ma grandissante émotion, et sourd Aux aguichants appels dénués de tendresse, Je ne tomberai pas dans de lâches faiblesses. Si j'ai surestimé la femme de mon choix, Si j'abjure ma paix pour saisir une croix, Rien ne m'enlèvera, du moins, la jouissance De reporter mon âme à ces jours d'espérance, Sachant que n'aurait pas tinté leur pur cristal Si je n'avais rêvé d'un bonheur intégral.

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Nouvel amour Comment savoir d'avance Si ce nouvel amour sera la vague immense Qui transportera l'âme ivre d'émotion, Jusqu'où s'annonce, enfin, la révélation, Ou s'il ira se perdre en fol espoir vivide, En trépignements dans le vide ? À sa famille de pensées Une femme nous présenta ; Ravi, nous avons dit, en phrases nuancées, Vers quel bonheur tendaient nos pas. Un soir de clair de lune, Un moment de tendresse et de rêve charnel, Où le monde paraît simple et presque irréel, Cette femme devient la grisante fortune Que notre désir appelait. Le songe autour de nous danse un pas de ballet. Tout à coup transparaît en l'aimée une tache Qui nous hallucine, grandit, Éclipse ses vertus et cache Son charme de jadis. Et parce que la dissemblance Inéluctable entre les cœurs, Avança par hasard son jour de délivrance, Le bel amour nouveau se meurt.

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Synthèse Dans la foule aux replis profonds, l'homme et la femme, Se voyant, ont croisé le regard qui proclame Une mystérieuse affinité de l'âme. La conversation habile a dessiné Un passé de droiture où des malheurs sont nés ; À se chérir ils se sont vus prédestinés. Émoi de se sentir, par cet amour, renaître, Indicibles baisers irradiant tout l'être, Sourires dans les yeux qu'une langueur pénètre. Ils disent leurs projets, leur travail quotidien, Les secrets négligés aux premiers entretiens, Et de leurs dons bientôt ils n'ignorent plus rien. Les caresses des mains n'atteignent plus à l'âme, Leur trésor dépensé, qu'un fol ennui proclame, Dans les replis profonds rentrent l'homme et la femme.

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    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Un corbillard passe Voici la mort dans son faste lourd. Un corps de plus qu'il faut engloutir ! Et la coutume, avant d'en finir, Veut qu'on le traîne insensible et sourd, Vers l'ouragan des notes funèbres D'un orgue aveugle et fou de ténèbres. L'orgue gémit sous le noir velours, On entend des pleurs et des soupirs. L'enfant de chœur s'amuse à ternir, Par trop d'encens, le trop faible jour. Sinistrement grincent les deux câbles Pour déchaîner un glas formidable. Les sons du glas deviennent plus sourds, La pioche creuse un sombre avenir Où le corps vaniteux va pourrir, Malgré sa boite aux ornements lourds. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . On n'entend plus qu'un bruit sec de pelle ; Un peu de boue à d'autre se mêle.

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