Amira hass est, selon sa propre expression, une " spécialiste de l'occupation ".
 Ses articles sur les territoires palestiniens occupés ont été écrits en immersion totale, d'abord à gaza dans les années 1993-1996 (d'où est issu boire la mer à gaza, la fabrique, 2001) puis à ramallah, en cisjordanie, où elle vit depuis 1997. lire aujourd'hui dans leur continuité les articles réunis dans ce livre, c'est lire la progression de l'invivable : c'est observer au jour le jour l'étouffant contrôle israélien sur la vie et les territoires palestiniens tout au long des " années oslo ", c'est anticiper l'insurrection, c'est discerner les modalités et les conséquences de sa répression, du saccage des villes, des entraves mises aux mouvements des palestiniens, de la multiplication des morts parmi les civils, les vieux, les femmes, les enfants.
 Sans ménager la direction palestinienne, sans faire l'économie d'une interrogation sur les formes de l'insurrection, sur le défaut de stratégie de la résistance et sur le culte de la mort, amira hass s'en prend avant tout à la volonté de ne pas savoir des siens, ceux à qui s'adresse son travail : les israéliens. en cherchant à leur montrer ce qui se commet en leur nom, elle tente aussi de leur faire connaître cette société palestinienne, si proche et si lointaine à la fois.

Correspondante a ramallah, 1997-2003

L'historien, comme l'a dit Walter Benjamin, est comme un prophète qui regarde en arrière. Boire la mer à Gaza, qui traite des années 1993-1996, annonce et éclaire les terribles événements qui se déroulent à la fin de la décennie de la paix à Gaza comme en Cisjordanie. Le long boyau de béton où s'entassent à l'aube les ouvriers palestiniens qui vont travailler en Israël, les allées sableuses des camps de réfugiés, les tentes où l'on pleure les militants assassinés, les sermons dans les grandes mosquées, les tribunaux nocturnes, tels sont les lieux de ce livre. Les anciens prisonniers, chauffeurs de taxis, entrepreneurs en bâtiment, réfugiés auxquels Amira Hass donne la parole ont d'infinies ressources de fierté et d'humour pour dire l'exil, le deuil, l'occupation, la désillusion et l'opiniâtre espoir. Comme l'écrit Ariette Farge, « l'histoire, par moments, ressemble à un arbre familier ; l'écorce nous en est bien connue, tandis que nous échappe ce qu''elle recouvre... Amira Hass creuse cette écorce et tient dans ses mains fragiles et fermes ce qui, en dessous, est friable et vivant. »

Boire la mer à Gaza

L'historien, comme l'a dit walter benjamin, est comme un prophète qui regarde en arrière.
 Boire la mer à gaza, qui traite des années 1993-1996, annonce et éclaire les terribles événements qui se déroulent à la fin de la " décennie de la paix " à gaza comme en cisjordanie. le long boyau de béton oú s'entassent à l'aube les ouvriers palestiniens qui vont travailler en israël, les allées sableuses des camps de réfugiés, les tentes oú l'on pleure les militants assassinés, les sermons dans les grandes mosquées, les tribunaux nocturnes, tels sont les lieux de ce livre.
 Les anciens prisonniers, chauffeurs de taxis, entrepreneurs en bâtiment, réfugiés auxquels amira hass donne la parole ont d'infinies ressources de fierté et d'humour pour dire l'exil, le deuil, l'occupation, la désillusion et l'opiniâtre espoir.  comme l'écrit arlette farge, " l'histoire, par moments, ressemble à un arbre familier ; l'écorce nous en est bien connue, tandis que nous échappe ce qu'elle recouvre.
 Amira hass creuse cette écorce et tient dans ses mains fragiles et fermes ce qui, en dessous, est friable et vivant.  ".

Boire la mer à Gaza ; chronique 1993-1996

Amira Hass (עמירה הס), née le 28 juin 1956 à Jérusalem, est une journaliste et auteur israélienne, surtout connue pour ses colonnes dans le quotidien Ha'aretz. Elle est particulièrement connue parce qu'elle vit en Cisjordanie après avoir habité à Gaza et qu'elle rapporte les événements du conflit israélo-palestinien depuis les territoires palestiniens.

Enfant, je me souviens avoir demandé à mes parents à l'âge de cinq ans, "Comment se fait-il que si vous n'êtes pas sionistes, vous êtes venu dans le pays?" J'ai été surpris de moi-même d'avoir posé cette question. Cela signifie que c'était toujours dans les airs. Puis des années plus tard, j'ai compris que c'était à cause de l'Holocauste, parce qu'ils étaient des réfugiés. Ils ne sont pas venus en tant qu'immigrants et, à cause des illusions des années 50 et de la fin des années 40, ma mère a dit: "Le monde doit être meilleur." Elle ne pouvait pas imaginer que ce ne serait pas différent.

Le Hamas ne supporte pas les médias gratuits.

Les choses se produisent d'une manière qui surprend. C'est pourquoi je suis réticent à prédire. Vous ne pouvez pas prédire.

Ce que les gens oublient quand ils recherchent des solutions, c'est qu'il n'y a rien de définitif dans l'histoire.

Selon ce que Theidf dit à ses soldats. Je ne sais pas si c'est ce que la FDI dit au thème.

De nombreux Israéliens peuvent apprendre ce qui se passe réellement. Je veux dire, vous avez des soldats qui vont voir des choses. Ce n'est pas comme la France et Alger ou, je ne sais pas, l'Angleterre et le Kenya ou la Belgique et le Kenya. C'est dans votre arrière-cour. Il s'agit beaucoup plus de la volonté, de l'indécision, de l'incapacité ou de l'exposition. Il y a une décision de ne pas être exposée. Les gens peuvent vivre à cinq minutes de tout.

Je suis un journaliste très conservateur et je préfère écrire sur ce qui s'est passé, et non ce qui va se passer.

Les ingrédients d'un autre soulèvement palestinien sont toujours là parce que tant qu'il y a tellement de violence, il est tenu d'exploser. Comment, je ne peux pas le dire. Mais les gens ne l'accepteront pas pour toujours.

Ce que le journalisme est vraiment à propos de surveiller le pouvoir et les centres de pouvoir.

Heureusement, je ne suis pas né en Europe de l'Est, car je serais peut-être né dans l'establishment communiste et je suis content de ne pas l'être. Mais en Israël, les communistes étaient des dissidents. Vous grandissez donc dans un environnement très critique envers les politiques israéliennes.

Beaucoup de gens ne relieront pas les problèmes sociaux à l'histoire de la dépossession des Autochtones. Il y a un problème avec les militants pro-palestiniens en Europe et aux États-Unis avec la façon dont ils dépeignent Israël comme s'il s'agissait d'une île du mal dans un océan de bonne volonté. Malheureusement, nous ne le sommes pas. Ce monde n'est pas fait d'états bénins et progressistes avec Israël comme une seule exception.

Je pense que ces questions sur ce qui se passeront sont des questions pour les militants et sur l'agence des personnes dans le cadre des événements. Ce n'est pas une question pour un journaliste, mais pour les militants.

En tant que juif et journaliste, j'ai mes privilèges, et si l'un ne fonctionne pas, j'utilise l'autre.

J'ai des privilèges même par rapport à un Israélien palestinien parce que les Israéliens palestiniens qui vivent en permanence à Ramallah risquent leur statut, non pas en tant que citoyens mais en tant que résidents. Ils pourraient perdre leurs droits sociaux s'ils déménagent à Ramallah. Mais je ne le ferai pas, donc je vis avec les privilèges. Cette notion est très difficile pour moi en tant qu'enfant qui a été élevé dans une famille de gauche, une famille de personnes qui ont souffert de discrimination en tant que Juifs à l'étranger. L'idée que je suis si privilégié est dégoûtante. Mais c'est ce que signifie vivre dans une société blanche. Vous êtes blanc, vous êtes donc privilégié.

Avec les enfants des survivants de l'Holocauste, il existe toujours une relation très étroite. Vous grandissez avec le sentiment que vous parent de vos parents et - avec ce genre de responsabilité de les protéger. C'est ce qui rend les enfants des survivants de l'Holocauste étranges.

Si un bébé est né à Gaza et n'est pas enregistré auprès du ministère israélien de l'intérieur, ce bébé n'existe pas, il ne compte pas. Je suis très ennuyé lorsque mes amis palestiniens se plaignent: «Pourquoi ne m'ont-ils pas donné de permis, je ne suis pas un terroriste», parce qu'il ne s'agit pas de la personne, il s'agit d'une politique que les gens ne peuvent pas articuler parce qu'il y a Pas de discours pour expliquer l'intention politique derrière.

En fin de compte, il y a un choix. Et mon choix est d'être contre l'occupation, et non seulement l'occupation mais l'ensemble du système de discrimination et de dépossession.

Lancer des pierres est le droit d'aînesse et le devoir de quiconque soumis à la règle étrangère. Lancer des pierres est une action ainsi qu'une métaphore de la résistance.

Je pense que la plupart des Israéliens préfèrent ne pas savoir. Donc, pour eux, les textes sur l'occupation sont comme quelque chose qui a été écrit dans une langue étrangère qu'ils ne peuvent pas comprendre. S'ils le souhaitent, vous pouvez leur traduire. Mais c'est leur choix. En général, cependant, je pense que les Israéliens ne veulent pas savoir. Très peu le font. Fondamentalement, j'écris aux convertis.

Une idéologie qui divise le monde en ceux qui valent le plus et ceux qui valent le moins, en êtres supérieurs et inférieurs, n'a pas besoin d'atteindre les dimensions du génocide allemand pour se tromper.

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