À son arrivée à New York à la fin des années 1940, le jeune Anatole Broyard emménage à Greenwich Village avec Sheri Donatti, une artiste peintre fantasque, protégée d'Anaïs Nin. Avec elle, il s'initie à la sexualité. Il étudie à la New School of Social Research où il découvre la littérature et la philosophie. Il ouvre ensuite une librairie sur Cornelia Street.
Au fil de son parcours, il croise le chemin de nombreux artistes (Bob Dylan, W.H. Auden ou Dylan Thomas). Mais c'est bien sa relation avec Sheri qui semble structurer son parcours. Le livre est d'ailleurs divisé en deux parties : « Sheri » et « Après Sheri ».
À travers leur histoire, c'est toute l'évolution des relations hommes-femmes et de la conception du sexe après la guerre qui nous est donnée à lire, ainsi que l'amour des gens de sa génération pour l'art et la littérature, passion tout aussi physique car c'est corps et âme que s'y plongent les jeunes artistes et écrivains. Anatole Broyard dépeint, avec finesse et franchise, leur façon de vivre et de penser, toujours en partant des épisodes marquants de sa propre existence new yorkaise : les soirées mouvementées dans les clubs latinos du quartier espagnol d'Harlem, ses rencontres, amoureuses et littéraires... Tout cela au fil d'un récit emprunt tantôt d'une certaine ironie, tantôt d'une grande empathie pour cette génération d'artistes bohèmes de l'après-guerre.
Récit autobiographique inachevé, comme nous l'indique la fille de Broyard dans la postface, Kafka faisait fureur est un texte au rythme vif, à l'écriture tendre et percutante.

Kafka faisait fureur

Greenwich Village à la fin des années 1940. Anatole Broyard s'y installe chez Sheri Donatti, une artiste peintre fantasque protégée d'Anaïs Nin. Il s'inscrit à la New School, où il découvre la littérature, la philosophie et l'art moderne. Il réalise aussi son rêve en ouvrant une librairie d'occasion sur Cornelia Street. En chemin, il croise de nombreux artistes et écrivains en devenir, W. H. Auden, Dylan et Caitlin Thomas, Meyer Shapiro... Avec intelligence et mordant, Kafka faisait fureur saisit une époque et rend hommage à une bohème disparue telle qu'elle a été vécue par un jeune avant-gardiste qui cherchait à trouver sa voix, mais aussi sa place, dans un quartier alors unique au monde, avant de devenir l'un des critiques littéraires les plus influents du New York Times. « Un ouvrage plein d'esprit, de compassion, qui livre un point de vue perspicace sur les rouages de la vie et de la littérature. [...] L'esprit de Broyard, son esthétique et sa vision du monde scintillent dans ces mémoires. » Robert Olen Butler, The New York Times

Greenwich Village à la fin des années 1940. Anatole Broyard s'y installe chez Sheri Donatti, une artiste peintre fantasque protégée d'Anaïs Nin. Il s'inscrit à la New School, où il découvre la littérature, la philosophie et l'art moderne. Il réalise aussi son rêve en ouvrant une librairie d'occasion sur Cornelia Street. En chemin, il croise de nombreux artistes et écrivains en devenir, W. H. Auden, Dylan et Caitlin Thomas, Meyer Shapiro. Avec intelligence et mordant, Kafka faisait fureur saisit une époque et rend hommage à une bohème disparue telle qu'elle a été vécue par un jeune avant-gardiste qui cherchait à trouver sa voix, mais aussi sa place, dans un quartier alors unique au monde, avant de devenir l'un des critiques littéraires les plus influents du New York Times. « Un ouvrage plein d'esprit, de compassion, qui livre un point de vue perspicace sur les rouages de la vie et de la littérature. [.] L'esprit de Broyard, son esthétique et sa vision du monde scintillent dans ces mémoires. » Robert Olen Butler, The New York Times

Nous sommes tous des touristes de l'histoire, et l'ironie est ce que nous gagnons dans les guerres.

Le contenu de la bibliothèque de quelqu'un fait partie de son histoire, comme un portrait ancestral.

Parfois, il semble que nous ayons pu être plus heureux si nous avions une fois une aristocratie pour tout blâmer.

Plus j'aime un livre, plus je suis réticent à tourner la page. Les amoureux, même les amateurs de livres, ont tendance à s'accrocher. Aucune nuit ne se tient ou "lit" pour eux.

Les implications épiques de l'être humain se terminent dans plus que cela: nous commençons notre vie comme s'il s'agissait d'histoires importantes, avec un début, un milieu et une fin appropriée, pour constater qu'ils sont principalement intermédiaires.

Lorsque des amis cessent d'être francs et utiles les uns aux autres, le monde entier perd une partie de son rayonnement.

Il y a peu de choses plus subtilement pénibles qu'un cadeau inapproprié de quelqu'un proche de vous.

Être mal compris peut être la punition de l'écrivain pour avoir dérangé la paix du lecteur. Plus les perturbations sont grandes, plus la possibilité de malentend est grande.

Le voyage est comme l'adultère: on est toujours tenté d'être infidèle à son propre pays. Avoir l'imagination, c'est inévitablement être insatisfait de l'endroit où vous vivez. Il y a chez les hommes, comme l'a dit Peter Quennell, "une tendance centrifuge". Dans notre wanderlust, nous sommes des amoureux à la recherche d'une consommation.

Il y a quelque chose à voir de vraies personnes sur une scène qui rend un mauvais jeu plus intimement, plus personnellement offensant que toute autre forme d'art.

Rome était un poème mis en service en tant que ville.

Je me souviens d'une table à Barchesertowers qui avait plus de caractère que les héros combinés de trois romans récents que j'ai lus.

Il fut un temps où nous ne nous attendions à rien de nos enfants sauf à l'obéissance, par opposition au présent, où nous nous attendons à tout ce qui eux, mais à l'obéissance.

La tension entre «oui» et non », entre« je peux »et« je ne peux pas », nous fait sentir que, dans tant de cas, la vie humaine est un débat interminable avec soi-même.

Le premier divorce au monde a peut-être été une tragédie, mais le cent milliondième n'est pas nécessairement un.

Toute une génération d'écrivains s'est régalée de la dialectique entre les cultures d'origine et leur culture par le "progrès".

Lappé de poésie, enveloppé dans le pittoresque, armé de phrases logiques et de mots inaliénables.

Une bibliothèque est aussi bonne qu'une vue, autant un panorama que la vue d'une ville ou d'un fleuve. Il y a des aubes et des couchers de soleil dans les livres - des tempêtes et des zéphyrs.

C'est l'un des paradoxes de la littérature américaine que nos écrivains regardent à jamais avec amour et nostalgie à des vies qu'ils avaient hâte de partir.

Les aphorismes sont mauvais pour les romans. Ils collent aux dents du lecteur.

Choisir un écrivain pour un ami, c'est comme pallier avec votre cardiologue, qui pourrait réfléchir en lui parlant que vous êtes un homme qui coule. L'amour d'un écrivain pour un autre écrivain n'est jamais tout à fait libre de méchanceté. Il peut aimer discuter de vos échecs encore plus que vous. Il vous considère probablement comme tragique, comme ses personnages - ou indigne de la tragédie, ce qui est pire.

Dans les romans, dis-je, les gens sont transfigurés par l'amour. Ils sont surélevés, rendus différents, sortis de leur ordinateur… ce n'est pas tant de demander, ai-je dit. Je veux juste que l'amour soit à la hauteur de sa publicité.

Un aphorisme est une sorte de généralisation, et nos écrivains d'aujourd'hui semblent plus à l'aise avec le particulier.

Plus j'aime un livre, plus je lis lentement. Cette conversation spontanée à un livre est l'une des choses qui rend la lecture si précieuse.

À une époque comme la nôtre, qui n'est pas donnée à l'écriture de lettres, nous oublions quel rôle important il jouait dans la vie des gens.

Je pense de prêter un livre comme la plupart des pères pensent que leurs filles vivent avec un homme hors mariage.

Si un livre est vraiment bon, il mérite d'être relu, et s'il est génial, il devrait être lu au moins trois fois.

Le chic est un couvent pour les femmes mal aimées.

Deux personnes qui font l'amour, a-t-elle dit, est comme une personne noyée en ressuscitant l'autre.

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