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Edmond Rostand

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Edmond Rostand, né le 1er avril 1868 à Marseille et mort le 2 décembre 1918 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète et essayiste français. Il est l'auteur d’une des pièces les plus connues du théâtre français, Cyrano de Bergerac. Son œuvre est marquée par l’influence de Victor Hugo et de Théodore de Banville, « dont il est l’héritier le plus populaire mais aussi le plus controversé ». Son épouse est la poétesse Rosemonde Gérard et il est le père du biologiste et académicien français Jean Rostand.

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Poésies

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    Edmond Rostand

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    @edmondRostand

    Ballade de la nouvelle année O bon jour de l'an de demain matin, Pour chacun de nous qui vivons sans trêve Apporte la fleur, l'objet, le pantin Qui fait oublier l'existence brève : Ève pour Adam, la pomme pour Ève, La noix de coco pour le sapajou, La rime au rimeur dont le vers s'achève… Il faut à chacun donner son joujou. Donne un papillon aux touffes de thym Et des goélands au cap de la Hève ; Le touriste anglais au Napolitain ; Au duc de Nemours Madame de Clève ; Au vieillard un songe, au jeune homme un rêve ; Donne un livre au sage, un tambour au fou, Un élève au maître, un maître à l'élève… Il faut à chacun donner son joujou. Dans l'obscur gâteau qu'on nomme scrutin Fais l'ambitieux découvrir la fève ; Donne un beau suiveur au petit trottin ; A ce vieux monsieur dont l'espoir endève Donne l'habit vert orné de son glaive ; La carte au joueur et l'or au grigou ; A moi, jeune auteur, le rideau qu'on lève… Il faut à chacun donner son joujou.

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    Edmond Rostand

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    @edmondRostand

    Billet de Remerciement Mon cher Mécène, quelques lignes M'avisent que votre intendant Vient de m'expédier deux cygnes Pour embellir mon humble étang. Priant les dieux qu'il ne s'égare Sur leurs plumages éclatants Aucun des charbons de la gare, Je les attends ! je les attends ! Après avoir brossé sa veste Et mis dans ses poches du pain, Le vieux jardinier, d'un pas leste, Est allé les chercher au train. Moi, des blancheurs plein la cervelle, Fou de ce lumineux cadeau, Je cours annoncer la nouvelle Aux berges de ma pièce d'eau. Je suis un peu honteux, à cause Que je n'ai pas pour eux, hélas ! L'ombre auguste d'un laurier-rose, L'eau divine d'un Eurotas ! Mais s'il vit, ce couple de cygnes, Dans mon pauvre lac reflété, Je croirai qu'en mes vers indignes Pourra vivre un jour la beauté.

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    Edmond Rostand

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    @edmondRostand

    Hymne au soleil Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière, Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière, Se divise et demeure entière Ainsi que l'amour maternel ! Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre, Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître, L'humble vitre d'une fenêtre Pour lancer ton dernier adieu !

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    Edmond Rostand

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    @edmondRostand

    L'album de photographies Cet album sur quoi tu te penches, Je n'en peux voir sans un frisson Les épais feuillets blancs qui sont Pareils à des façades blanches ! Je vois, dans le carton glacé, S'ouvrir, à chacune des pages Qui sont à deux ou trois étages, Six fenêtres sur le passé. On est là, la mine ravie ! Et peut-être restera-t-on A ces fenêtres de carton Plus qu'aux fenêtres de la vie. Jusques à quand souriront-ils A ces fenêtres découpées De maisonnettes de poupées, Nos vieux trois-quarts, nos vieux profils ? Sous leurs fermoirs et sous leurs moires, Les vieux albums de vieux portraits Laisseront s'effacer nos traits Plus lentement que les mémoires. On sera morts depuis longtemps Qu'aux visiteurs priés d'attendre Ces portraits feront encor prendre Patience quelques instants. On sera ces oncles, ces tantes, Ces bonshommes gras ou fluets, Ces haut-de-forme désuets, Et ces robes trop importantes ! Ces enfants dans des fauteuils, nus ; Ces lycéens — depuis grands-pères ! — Ces magistrats, ces militaires, Tous ces morts, tous ces inconnus ! Cessez, fenêtres minuscules, De nous offrir aux yeux moqueurs Lorsqu'il n'y aura plus des cœurs Pour accepter nos ridicules ! Ah ! nos portraits qui s'en iront Dans les albums inévitables Déposés sur les coins des tables Où, doucement, ils jauniront ! Morts, faudra-t-il que l'on remeure D'abord dans les cœurs, puis encor Sur ces cartons à biseau d'or Où sinistrement on demeure ? Jetez ces rois et ces valets Dont s'éternise l'agonie ! Puisque la partie est finie, Jetez les cartes ! Jetez-les !

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    Edmond Rostand

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    @edmondRostand

    La dernière lettre de Cyrano Roxane, adieu, je vais mourir ! ... c'est pour ce soir, je crois, ma bien-aimée ! j'ai l'âme lourde encor d'amour inexprimée, et je meurs ! Jamais plus, jamais mes yeux grisés, mes regards dont c'était les frémissantes fêtes, ne baiseront au vol les gestes que vous faites ; j'en revois un petit qui vous est familier pour toucher votre front, et je voudrais crier... " adieu ! ... " ma chère, ma chérie, mon trésor... " mon amour ! ... " mon cœur ne vous quitta jamais une seconde, et je suis et serai jusque dans l'autre monde celui qui vous aima sans mesure, celui...

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    Edmond Rostand

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    @edmondRostand

    Les rois mages Ils perdirent l'étoile, un soir; pourquoi perd-on L'étoile? Pour l'avoir parfois trop regardée, Les deux rois blancs, étant des savants de Chaldée, Tracèrent sur le sol des cercles au bâton. Ils firent des calculs, grattèrent leur menton, Mais l'étoile avait fui, comme fuit une idée. Et ces hommes dont l'âme eût soif d'être guidée Pleurèrent, en dressant des tentes de coton. Mais le pauvre Roi noir, méprisé des deux autres, Se dit "Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres, Il faut donner quand même à boire aux animaux." Et, tandis qu'il tenait son seau d'eau par son anse, Dans l'humble rond de ciel où buvaient les chameaux Il vit l'étoile d'or, qui dansait en silence.

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