Fernando Pessoa
@fernandoPessoa
Et, comme les grands damnés, j'aurai toujours le sentiment que penser vaut mieux que vivre.
Fernando Pessoa
Auteur
Fernando António Nogueira Pessoa est un écrivain, critique, polémiste et poète portugais trilingue (principalement portugais, mais aussi anglais et, dans une moindre mesure, français). Né le 13 juin 1888 à Lisbonne, ville où il meurt des suites de son alcoolisme le 30 novembre 1935, il a vécu une partie de son enfance à Durban en Afrique du Sud. Théoricien de la littérature engagée dans une époque troublée par la guerre et les dictatures, inventeur inspiré par Cesário Verde du sensationnisme,, ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal.
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Citations
373
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Un être qui, en vieillissant, a perdu l'imagination, l'émotion, une sorte d'intelligence, une façon de ressentir les choses - tout cela, s'il me faisait de la peine, ne m'horrifiait pas. Mais qu'est-ce que je vis quand je me lis comme si j'étais quelqu'un d'autre ? Sur quelle rive suis-je debout si je me vois dans les profondeurs ?
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J'ai lu et je suis libéré. J'acquiert l'objectivité. Je cesse d'être moi-même et si dispersé. Et ce que j'ai lu, au lieu d'être comme un costume presque invisible qui m'opprime parfois, c'est la formidable et la clarté remarquable du monde extérieur, le soleil qui voit tout le monde, la lune qui tache la terre immobile avec les ombres, les grandes étendues qui se terminent dans le Sea, les arbres solides noirs dont les sommets agitent vert, la paix régulière des étangs dans les fermes, les pentes en terrasses avec leurs chemins envahis par des vitesses.
Fernando Pessoa
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J'ai toujours été un rêveur ironique, infidèle à mes promesses intérieures. Comme un étranger complet, un observateur occasionnel dont je pensais être, j'ai toujours aimé regarder mes Daydream tomber en défaite. Je n'ai jamais été convaincu de ce en quoi je croyais. J'ai rempli mes mains de sable, je l'ai appelée or et je les ai ouvertes pour la laisser glisser. Les mots étaient ma seule vérité. Lorsque les bons mots ont été dits, tout a été fait; Le reste était le sable qui avait toujours été.
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Chaque jour, des choses se produisent dans le monde qui ne peuvent s'expliquer par aucune loi de choses que nous savons. Chaque jour, ils sont mentionnés et oubliés, et le même mystère qui les a amenés les élimine, transformant leur secret en oubli. Telle est la loi par laquelle les choses qui ne peuvent pas être expliquées doivent être oubliées. Le monde visible continue comme d'habitude en plein jour. L'altérité nous regarde de l'ombre.
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L'écriture, c'est comme me rendre une visite officielle.
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Donner de l'importance à ce que nous pensons parce que nous le pensons, en prenant nous-mêmes non seulement (pour citer le philosophe grec) comme la mesure de toutes choses mais comme leur norme ou leur standard, nous créons en nous-mêmes, sinon une interprétation, au moins un Critique de l'univers, que nous ne connaissons même pas et ne pouvons donc pas critiquer. Le plus étonné, le plus faible d'entre nous, promeut alors cette critique à une interprétation superposée, comme une hallucination; induit plutôt que déduit. C'est une hallucination au sens strict, étant une illusion basée sur quelque chose qui ne voit que faiblement.
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La décadence est la perte totale d'inconscience, qui est la base même de la vie. Pourrait-on penser que le cœur cessait de battre.
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Donner de l'importance à ce que nous pensons parce que nous le pensons, en prenant nous-mêmes non seulement (pour citer le philosophe grec) comme la mesure de toutes choses mais comme leur norme ou leur standard, nous créons en nous-mêmes, sinon une interprétation, au moins un Critique de l'univers, que nous ne connaissons même pas et ne pouvons donc pas critiquer. Le plus étonné, le plus faible d'entre nous, promeut alors cette critique à une interprétation superposée, comme une hallucination; induit plutôt que déduit. C'est une hallucination au sens strict, étant une illusion basée sur quelque chose qui ne voit que faiblement.
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Ah, qui me sauvera de l'existence? Ce n'est ni la mort ni la vie que je veux.
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J'ai demandé très peu de la vie, et même ce petit m'a été refusé. Un champ voisin, un rayon de soleil, un peu de calme avec un peu de pain, de ne pas se sentir opprimé par la connaissance que j'existe, de ne rien exiger des autres, et de ne pas demander à d'autres de moi - ce m'a été refusé, comme le changement de rechange, nous pourrions nier un mendiant non pas parce que nous sommes méchants, mais parce que nous n'avons pas envie de déboutonner notre manteau.
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Et moi qui déteste timidement la vie, je crains la mort avec fascination. Je crains ce néant qui pourrait être autre chose, et je le crains comme rien et comme autre chose à la fois, comme si l'horreur grossière et l'inexistence pouvaient y coïncider, comme si mon cercueil pouvait emprisonner le souffle éternel d'une âme corporelle, comme si l'immortalité pourrait être tourmentée par l'enfermement. L'idée de l'enfer, que seule une âme satanique aurait pu inventer, me semble provenir de cette sorte de confusion - un mélange de deux peurs différentes qui se contredisent et se contaminent.
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Je suis bouleversé par le bonheur de tous ces hommes qui ne savent pas qu'ils sont malheureux. À cause de cela, cependant, je les aime tous. Chers légumes!
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Chaque mot prononcé nous traverse double. Le mot écrit est la seule forme de communication tolérable, car ce n'est pas une pierre dans un pont entre les âmes mais un rayon de lumière entre les étoiles.
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Au début, je me suis senti étourdi - pas avec le genre de vertige qui fait vaciller le corps mais le genre qui ressemble à un vide mort dans le cerveau, une conscience instinctive du vide.
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Encore une fois, je te vois, mais moi je ne vois pas!, Le miroir magique dans lequel je me suis vu a été brisé, et seul un morceau de moi que je vois dans chaque fragment fatal - seulement un morceau de toi et moi!
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Tout cela passe, et rien de tout cela ne me dit rien. Tout est étranger à mon destin, et même au destin tout entier. C'est juste de l'inconscience, des malédictions de protestation quand le hasard lance des pierres, des échos de voix inconnues - un méli-mélo collectif de la vie.
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Une grande émotion est trop égoïste ; il prend en lui tout le sang de l'esprit, et la congestion laisse les mains trop froides pour écrire. Trois sortes d'émotions produisent une grande poésie : des émotions fortes mais rapides, saisies pour l'art dès qu'elles sont passées, mais pas avant qu'elles soient passées ; des émotions fortes et profondes dans leur souvenir au fil du temps ; et les fausses émotions, c'est-à-dire les émotions ressenties dans l'intellect. Ce n'est pas l'insincérité, mais une sincérité traduite, qui est à la base de tout art.
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Depuis longtemps, je n'ai pas existé. Je suis complètement calme. Personne ne me distingue de qui je suis. Je me sentais juste respirer comme si j'avais fait quelque chose de nouveau, ou que je l'avais fait tard. Je commence à être conscient d'être conscient. Peut-être que demain je me réveillerai à moi-même et reprendrai le cours de mon existence. Je ne sais pas si cela rendra plus heureux ou moins. Je ne sais rien.
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Et j'ai les autres en moi. Même quand je suis loin d'eux, je suis obligé de vivre avec eux. Même quand je suis tout seul, des foules m'entourent. Je n'ai pas d'endroit où fuir, à moins que je ne fuyé de moi.
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Tout ce que j'ai jamais fait, c'est rêver. Cela, et seulement cela, a été le sens de mon existence. La seule chose qui m'ait vraiment intéressée, c'est ma vie intérieure. Mes plus grands chagrins se sont évanouis au moment où j'ai ouvert la fenêtre sur mon moi intérieur et me suis perdu à regarder. Je n'ai jamais essayé d'être autre chose qu'un rêveur. Je n'ai jamais prêté attention aux gens qui m'ont dit de sortir et de vivre. J'appartenais toujours à ce qui était loin de moi et à ce que je ne pourrais jamais être. Tout ce qui n'était pas à moi, aussi bas soit-il, semblait toujours plein de poésie. La seule chose que j'aie jamais aimée était le pur néant.
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Tout autour de moi s'évapore. Toute ma vie, mes souvenirs, mon imagination et son contenu, ma personnalité - tout évaporant. Je sens continuellement que j'étais quelqu'un d'autre, que je ressentais autre chose, que je pensais autre chose. Ce que j'assiste ici, c'est un spectacle avec un autre set. Et le spectacle auxquels j'ai assisté est moi-même.
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Depuis longtemps, je n'ai pas existé. Je suis complètement calme. Personne ne me distingue de qui je suis. Je me sentais juste respirer comme si j'avais fait quelque chose de nouveau, ou que je l'avais fait tard. Je commence à être conscient d'être conscient. Peut-être que demain je me réveillerai à moi-même et reprendrai le cours de mon existence. Je ne sais pas si cela rendra plus heureux ou moins. Je ne sais rien.
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J'ai toujours été un rêveur ironique, infidèle à mes promesses intérieures. Comme un étranger complet, un observateur occasionnel dont je pensais être, j'ai toujours aimé regarder mes Daydream tomber en défaite. Je n'ai jamais été convaincu de ce en quoi je croyais. J'ai rempli mes mains de sable, je l'ai appelée or et je les ai ouvertes pour la laisser glisser. Les mots étaient ma seule vérité. Lorsque les bons mots ont été dits, tout a été fait; Le reste était le sable qui avait toujours été.
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Je souffre de vie et d'autres personnes. Je ne peux pas regarder la réalité face à face. Même le soleil me décourage et me déprime. Seulement la nuit et tout seul, retiré, oublié et perdu, sans lien avec quoi que ce soit de réel ou d'utile - alors je me trouve et je me sens réconforté.
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J'ai lu et je suis libéré. J'acquiert l'objectivité. Je cesse d'être moi-même et si dispersé. Et ce que j'ai lu, au lieu d'être comme un costume presque invisible qui m'opprime parfois, c'est la formidable et la clarté remarquable du monde extérieur, le soleil qui voit tout le monde, la lune qui tache la terre immobile avec les ombres, les grandes étendues qui se terminent dans le Sea, les arbres solides noirs dont les sommets agitent vert, la paix régulière des étangs dans les fermes, les pentes en terrasses avec leurs chemins envahis par des vitesses.
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Mais vivons-nous vraiment? Vivre sans savoir ce qu'est la vie - est-ce vivant?
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Chaque mot prononcé nous traverse double. Le mot écrit est la seule forme de communication tolérable, car ce n'est pas une pierre dans un pont entre les âmes mais un rayon de lumière entre les étoiles.
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Depuis longtemps, je n'ai pas existé. Je suis complètement calme. Personne ne me distingue de qui je suis. Je me sentais juste respirer comme si j'avais fait quelque chose de nouveau, ou que je l'avais fait tard. Je commence à être conscient d'être conscient. Peut-être que demain je me réveillerai à moi-même et reprendrai le cours de mon existence. Je ne sais pas si cela rendra plus heureux ou moins. Je ne sais rien.
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Ah, quel matin c'est, m'éveillant à la bêtise de la vie. [98 - Zénith trans.]