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Fernando Pessoa

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Fernando António Nogueira Pessoa est un écrivain, critique, polémiste et poète portugais trilingue (principalement portugais, mais aussi anglais et, dans une moindre mesure, français). Né le 13 juin 1888 à Lisbonne, ville où il meurt des suites de son alcoolisme le 30 novembre 1935, il a vécu une partie de son enfance à Durban en Afrique du Sud. Théoricien de la littérature engagée dans une époque troublée par la guerre et les dictatures, inventeur inspiré par Cesário Verde du sensationnisme,, ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal.

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Poésies

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    @fernandoPessoa

    Ce n'est pas encore la nuit Ce n’est pas encore la nuit, Pourtant le ciel est déjà froid. L’inerte coup de fouet du vent Assaille l’ennui que je sens. Combien de victoires perdues Pour n’avoir pas été voulues! Et de vies perdues, ah, combien! Et le rêve dépourvu d’être… Soulève-toi, ô vent, des solitudes De la nuit qui paraît! Il est un silence sans terme Par-derrière ce qui frémit… Lamento des rêves futiles, Que la mémoire a éveillé. Inutiles, si inutiles --- Ah, qui me dira qui je suis?

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    Il pleut. Qu’ai-je fait de ma vie? Il pleut. Qu’ai-je fait de ma vie? J’en ai fait ce qu’elle a fait de moi… De l’avoir pensée, mal vécue… Tristesse d’un tel homme! Dans une angoisse sans remède J’ai de la fièvre à l’âme, et, quand je suis, Je ne ressens que le manque, à même l’ennui, De tout ce dont je n’ai jamais eu le désir. Ce moi qu’autrefois j’aurais pu être, Qu’est-il devenu? Plein de haines mesquines Envers moi, me voici séparé De moi. Si au moins il pleuvait moins!

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    Impasse du Parle-Tout-Seul Impasse du Parle-Tout-Seul J’ai parlé avec une autre « personne » Elle est bien bonne! Oui mais l’autre, c’était moi, Parce que cela est arrivé Impasse du Parle-Tout-Seul… Mais alors que faut-il faire De cette parole sans parole De ce dire sans dire? Rien; car la vie est une meule Qui moud l’absence de blé Et que je n’ai parlé qu’à moi-même Impasse du Parle-Tout-Seul.

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    J'ai un gros rhume J’ai un gros rhume, Et tout le monde sait comme les gros rhumes Altèrent le système de l’univers. Ils nous fâchent avec la vie, Et nous font éternuer jusqu’à la métaphysique. J’ai perdu la journée entière à me moucher. J’ai mal confusément à tout mon crâne. Triste condition d’un poète mineur! Aujourd’hui je suis vraiment un poète mineur! Ce que je fus autrefois ne fut qu’un désir : il s’en est allé. Adieu à jamais, reine des fées! Tes ailes étaient de soleil, et moi ici-bas je m’en vais doucement. Je ne me sentirai pas bien tant que je ne me verrai pas au fond de mon lit. Je ne me suis jamais senti bien autrement que couché dans l’univers. Excusez un peu… le bon gros rhume bien physique! J’ai besoin de vérité et d’aspirine.

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    Je suis un évadé Je suis un évadé. Du jour de ma naissance En moi-même reclus, Je me suis fait transfuge. Puisqu’il faut qu’on se lasse D’être en un même lieu, Pourquoi ne se lasser D’être à soi toujours égal ? De moi mon âme est en quête Mais je bats la campagne, Fasse le ciel qu’elle Ne me trouve jamais. N’être qu’un est une geôle ; Être moi, c’est n’être point. Dans la fuite je vivrai – Pourtant bel et bien je vis.

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    L’amour est une compagnie L’amour est une compagnie. Je ne peux plus aller seul par les chemins, parce que je ne peux plus aller seul nulle part. Une pensée visible fait que je vais plus vite. et que je vois bien moins, tout en me donnant envie de tout voir. Il n’est jusqu’à son absence qui ne me tienne compagnie. Et je l’aime tant que je ne sais comment la désirer. Si je ne la vois pas, je l’imagine et je suis fort comme les arbres hauts. Mais si je la vois je tremble, et je ne sais de quoi se compose ce que j’éprouve en son absence. Je suis tout entier une force qui m’abandonne. Toute la réalité me regarde ainsi qu’un tournesol dont le coeur serait son visage.

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    Suis ta destinée Suis ta destinée, Arrose les plantes, Aime les roses. Le reste est l’ombre D’arbres étrangers. La réalité Est toujours plus ou moins Que ce que nous voulons. Nous seuls sommes toujours Égaux à nous-mêmes. Vivre seul est doux, Vivre simplement, Toujours, est noble et grand, Sur les autels, en ex-voto Pour les dieux, laisse la douleur. Regarde la vie de loin. Ne l’interroge jamais. Elle ne peut rien Te dire. La réponse Est au-delà des dieux. Mais sereinement Imite l’Olympe Au fond de ton coeur. Les dieux sont dieux Parce qu’ils ne se pensent pas.

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    Voici peut-être le dernier jour de ma vie… Voici peut-être le dernier jour de ma vie. J’ai salué le soleil en levant la main droite, mais je ne l’ai pas salué en lui disant adieu – non, plutôt en faisant signe que j’étais heureux de le voir: c’est tout.

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    À la veille de ne jamais partir À la veille de ne jamais partir du moins n’est-il besoin de faire sa valise ou de jeter des plans sur le papier, avec tout le cortège involontaire des oublis pour le départ encore disponible du lendemain. Le seul travail, c’est de ne rien faire à la veille de ne jamais partir. Quel grand repos de n’avoir même pas de quoi avoir à se reposer ! Grande tranquillité, pour qui ne sait même pas hausser les épaules devant tout cela, d’avoir pensé le tout et d’avoir de propos délibéré atteint le rien. Grande joie de n’avoir pas besoin d’être joyeux, ainsi qu’une occasion retournée à l’envers. Que de fois il m’advient de vivre de la vie végétative de la pensée ! Tous les jours, sine linea, repos, oui, repos… Grande tranquillité… Quelle paix, après tant de voyages, physiques et psychiques ! Quel plaisir de regarder les bagages comme si l’on fixait le néant ! Sommeille, âme, sommeille ! Profite, sommeille ! Sommeille ! Il est court, le temps qui te reste ! Sommeille ! C’est la veille de ne jamais partir!

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