Ce recueil d'écrits de Francisco Varela couvre l'ensemble de son oeuvre, de la biologie théorique à l'éthique, en passant par la théorie de la connaissance et la philosophie de la conscience. Il donne à voir pour la première fois l'extraordinaire cohérence d'une pensée dont le point de départ est une théorie de l'être vivant comme " unité autopoïétique", c'est-à-dire comme un système capable de synthétiser de manière autonome les molécules dont il est constitué, et de "donner sens" à son environnement. Sur cette base, Francisco Varela a redéfini la connaissance comme une "danse" au cours de laquelle un être vivant et son environnement se spécifient mutuellement, plutôt que comme la simple représentation d'un monde donné d'avance. Il a également inauguré une discipline nouvelle appelée la " neurophénoménologie ", qui consiste à appuyer les unes sur les autres les données d'expérience subjective et les données objectives de la neurobiologie, sans réduire les premières aux secondes.

Le cercle créateur - Ecrits (1976-2001)

A l'épreuve de l'expérience - Pour une pratique phénoménologique

La récente émergence des sciences cognitives, constellation de disciplines aussi diverses que l'informatique, la linguistique et les neurosciences, marque un changement conceptuel qui préfigure sans doute les nouveaux champs scientifiques du siècle prochain.
 Autour de la question de la connaissance ont spontanément convergé plusieurs approches complémentaires dont francisco varela dresse ici un panorama très complet.  de l'intelligence artificielle aux réseaux de neurones et aux travaux actuels sur la conscience et la vie artificielle, il nous invite à mettre en perspective les grands courants des sciences cognitives tout en prenant fermement position dans le débat.
 L'approche "enactive" qu'il propose met en question la tentation de réduire la conscience à des interactions entre neurones.  ou celle de séparer le cerveau du monde extérieur. 
Cette invitation aux sciences cognitives, rejetant tout réductionnisme et tout a priori théorique, en est une parfaite illustration.

Invitation aux sciences cognitives

En plus d'être une introduction à la biologie de la cognition, ce livre offre tous les éléments d'une conception nouvelle des racines biologiques de la compréhension. Forts de nombreux exemples, les auteurs montrent que l'acte cognitif n'est pas le simple miroir d'une réalité objective externe, mais plutôt un processus actif, enraciné dans notre structure biologique.

L'arbre de la connaissance

Depuis son émergence en occident, la science s'est construite en rupture avec l'expérience humaine, avec la façon dont nous percevons les choses.
 Cette " coupure épistémologique " est à l'origine du schisme entre la science et la philosophie.  or aujourd'hui, la science s'attaque à ce domaine qu'elle avait concédé à la philosophie: l'esprit humain - et c'est ce qu'on appelle les " sciences cognitives ".  ce livre montre magistralement que par leurs avancées les plus récentes, dont ils dressent un bilan fort éclairant en lui-même, les sciences cognitives déconstruisent la conception classique du sujet humain que nous a léguée la philosophie.
 En fait, elles vont si loin dans ce sens qu'elles nous permettent de penser l'esprit en dehors de toute référence à la notion de sujet. 
Cette " déconstruction " risque de nous désespérer si elle reste confinée au monde de la science, une science bien décidée à envahir tout le domaine qu'elle avait laissé à la philosophie. 
Il ne faut donc laisser ni à la science ni à la philosophie le monopole de cette déconstruction de l'image classique et rassurante du sujet humain : il faut éduquer notre expérience à la faire pour notre propre compte.
 Ce livre, entre autres mérites, propose une méthode pour y parvenir. 
C'est, selon les auteurs, la tradition bouddhique de la " voie moyenne " qui peut nous permettre, existentiellement, de nous voir comme des êtres pensants sans sujet et de faire nôtre, " sans angoisse ", une éthique du " sans fond ".

L'inscription corporelle de l'esprit

Autonomie et connaissance. essai sur le vivant

Connaitre. les sciences cognitives. tendances et perspectives

[B] tout le monde accepterait que nous n'ayons pas vraiment connaissance du monde ; nous n'avons connaissance que de nos représentations du monde. Pourtant, nous semblons condamnés par notre constitution à traiter ces représentations comme si elles étaient le monde, car notre expérience quotidienne se sent comme si elle était d'un monde donné et immédiat.

L'émergence d'un moment cognitif unifié repose sur la coordination des mosaïques dispersées des régions cérébrales fonctionnellement spécialisées. Ici, nous passons en revue les mécanismes d'intégration à grande échelle qui contrebalancent l'organisation anatomique et fonctionnelle distribuée de l'activité cérébrale pour permettre l'émergence d'un comportement et d'une cognition cohérents. Bien que les mécanismes impliqués dans l'intégration à grande échelle soient encore largement inconnus, nous soutenons que le candidat le plus plausible est la formation de liens dynamiques médiés par la synchronie sur plusieurs bandes de fréquences.

Il y a un fort courant dans la culture contemporaine préconisant les vues «holistiques» comme une sorte de guérison ... le réductionnisme implique une attention à un niveau inférieur tandis que Holistique implique une attention au niveau supérieur. Ceux-ci sont liés à toute description satisfaisante: et chacune entraîne une perte par rapport à nos préférences cognitives, ainsi que dans un certain gain ... il n'y a pas de système entier sans interconnexion de ses parties et il n'y a pas de système entier sans environnement.

Comme le soulignent souvent les enseignants bouddhistes, les connaissances, au sens de Prajña, ne sont de rien. Il n'y a pas de connaissances abstraites d'une expérience distincte de l'expérience elle-même.

Toutes nos souffrances sont associées à cette préoccupation. Toute perte et tout gain, tout plaisir et toute douleur surviennent parce que nous nous identifions si étroitement à ce vague sentiment d'égoïsme que nous avons. Nous sommes si émotionnellement impliqués et attachés à ce "soi" que nous le tenons pour acquis.

Je suis un biologiste qui s'est intéressé aux racines biologiques des phénomènes cognitifs.

Si tout le monde était d'accord que sa réalité actuelle est une réalité et que ce que nous partageons essentiellement, c'est notre capacité à construire une réalité, alors peut-être que nous pourrions tous s'entendre sur un méta-agression pour calculer une réalité qui signifierait la survie et la dignité pour tout le monde sur La planète, plutôt que chaque groupe vendu sur une manière particulière de faire les choses.

La phase de cybernétique des sciences cognitives a produit un éventail étonnant de résultats concrets, en plus de son influence à long terme (souvent souterraine)

Lorsqu'un système de vie souffre d'une mauvaise santé, le remède est trouvé en se connectant avec plus de lui-même.

Les relations qui définissent un système comme une unité et déterminent la dynamique de l'interaction et des transformations qu'elle peut subir en tant qu'unité constituent l'organisation de la machine.

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