Ce livre réunit pour la première fois l'ensemble des ouvrages publiés par les photographes de la célèbre agence Magnum depuis sa fondation, en 1947. Parmi plus de 1300 références se côtoient les ouvrages majeurs de chacun des photographes mais aussi des publications rares et recherchées. Ce catalogue raisonné offre un vaste aperçu de l'histoire du livre de photographies et témoigne de l'influence de l'agence Magnum dans le domaine de la photographie documentaire.

Magnum, les livres de photographies - Le catalogue raisonné

Published on the occasion of Magnum Photos' seventieth anniversary, this fascinating in-depth survey brings Magnum's history alive through the genre of the photobook - an essential vehicle for photographers to share their work.
Its pages include unpublished behind-thescenes material, together with ephemera from the photographers' archives about the making of their books. With an introduction by Fred Ritchin and texts by Carole Naggar, this book explores the evolution of the photobook, as well as the important role that Magnum has played in the history of documentary photography.

Magnum photobook

Le monde de la photographie, du grand reportage, des médias traverse une des plus graves crises de son histoire.
A la baisse de diffusion, au refus des internautes de payer pour du contenu, aux restrictions budgétaires, s'ajoute la disponibilité de centaines de millions d'images d'amateurs quasi gratuites. Les agences de presse sont en perdition et nombre de photojournalistes professionnels expérimentés et exigeants sont contraints de se rabattre sur les sujets " people " qui semblent seuls faire vendre encore du papier.
A ces difficultés économiques s'ajoute une crise de confiance majeure dans la valeur de témoignage du cliché photographique. Avec sa nouvelle forme numérique et les logiciels de manipulation d'image à la disposition de tous, les falsifications sont faciles à réaliser et indétectables, jetant le doute sur la validité du cliché photographique en tant que preuve irréfutable, tant dans le domaine judiciaire que politique.
Dans cet ouvrage, paru aux Etats-Unis en 2009, Fred Ritchin apporte des réponses à ceux qui se demandent où va la photographie. Il décrit l'influence de la révolution numérique sur notre vision du monde et son rendu photographique tant par les amateurs que par les professionnels et revient sur l'évolution des pratiques de manipulation des images dans les médias qui révèle une confusion entre monde réel et "réalité" virtuelle.
L'auteur ouvre également une multitude de pistes de nature à transformer en richesse ce qui risquerait sinon de nous appauvrir. Les liens hypertextes, par exemple, offrent d'immenses possibilités de dialogue et d'enrichissement mutuel d'un cliché mis en ligne. Le banal cadre des photos pourrait être transformé en un " puzzle " donnant accès à de multiples voix contradictoires qui enrichiraient la valeur informative de l'image et par là même lui permettrait de retrouver son degré d'authenticité.

Au-delà de la photographie ; le nouvel âge

Mikhael Subotzky photographe

C'est la première agence coopérative créée en 1947 par les photographes eux-mêmes, ou plutôt, comme l'affirme Henri Cartier-Bresson, par des "aventuriers qui avaient une éthique". Soixante ans plus tard, Magnum doit sa notoriété à la qualité de ses membres qui ont su ne jamais déroger au principe fixé par les fondateurs : solidarité dans le respect des individualités. Mais ce qui fédère ces photographes, c'est la conception même du journalisme, et le regard chaleureusement humaniste qu'ils et elles portent sur la complexité du monde et sa diversité.

Magnum Photos

Que fait un photojournaliste professionnel que les autres ne peuvent pas? Décevoir des opportunités de photos comme si elles étaient authentiques, couvrant des conférences de presse ou faire jouer leurs rôles affectés (les pauvres en tant que victimes passives, célébrités comme glamour) ne sont guère des réponses adéquates. En fait, ce sont des raisons de demander l'aide d'amateurs qui ne savent pas comment styliser leur imagerie et qui ne sont pas intéressés à rendre une publication plus agréable au goût pour ses consommateurs potentiels.

Beaucoup de ceux qui fabriquent des images de téléphones portables sont des défenseurs de la participation dans le résultat de ce qu'ils représentent. À certains égards, cela rend leur travail plus honnête et plus facile à lire - ils peuvent également manipuler, bien que le travail des professionnels puisse également être assez manipulateur.

On ne peut pas toujours résumer des problèmes massifs en regardant la vie d'une personne ou d'une famille, ou même d'une communauté.

Nous avons foi en la photographie non seulement parce qu'il fonctionne à un niveau descriptif physiquement, mais dans un sens plus large parce qu'il confirme notre sens de l'omniprésence ainsi que la validité du monde matériel.

Le multimédia n'est pas plus de médias, mais l'emploi de divers types de médias (et de médias hybrides) pour ce qu'ils proposent chacun pour faire avancer le récit.

La non-linéarité inhérente du numérique permet plus de contribution des autres, y compris le sujet et le lecteur en tant que collaborateurs. L'histoire descendante de style coucher est une utilisation limitée. Un récit non linéaire qui permet une complexité et une profondeur accrus, et encourage à la fois le sujet et le lecteur à avoir une plus grande implication, émergera finalement plus en détail de l'environnement numérique. C'est, en un sens, la démocratisation la plus profonde des médias.

J'ai toujours cru que la photographie était subjective, interprétative et ne représentait certainement pas la vérité, mais je pensais que son statut de référent sociétal et historique devait être à la fois sauvegardé et illuminé ... Maintenant, le photojournalisme se transforme en un autre moyen perçu encore perçu Comme l'intention de choquer, de titiller, de vendre, de déformer.

Le mot, l'image et le son doivent avoir une primauté dans le développement du récit.

J'espère que de nombreux journalistes visuels seront également embauchés ou financés en cours de route - nous avons besoin de toute urgence de leurs perspectives.

La photographie qui découvre et découvre le monde est plus difficile à simuler qu'une image qui illustre simplement ses idées à ce sujet.

Il y a très peu de cas où les écrivains ont également été des fabricants d'images efficaces - différents ensembles de compétences sont nécessaires.

Le photojournalisme est devenu une entreprise hybride d'amateurs et de professionnels, ainsi que des caméras de surveillance, des vues de Google Street et d'autres sources. Ce qui est sous-représenté, ce sont les «métaphotographes» qui peuvent donner un sens aux milliards d'images en cours de fabrication et peuvent fournir un contexte et les authentifier. Nous avons besoin de conservateurs pour filtrer cette surabondance plus que nous avons besoin de nouvelles légions de photographes.

En fait, la nouvelle malléabilité de l'image peut éventuellement conduire à une profonde mine du statut de photographie en tant que forme picturale intrinsèquement véridique ... si même une confiance minimale dans la photographie ne survit pas, il est discutable si de nombreuses images auront plus de sens, non seulement comme symboles mais comme preuve.

Le diaporama "est une forme très primitive qui devient rapidement prévisible et répétitive".

Il y a un énorme besoin de professionnels qui savent comment raconter des histoires avec un punch et des nuances narratifs, qui peuvent travailler de manière proactive et pas seulement réactive, et dont l'approche est multi-face. Nous avons besoin de plus de «photographes utiles».

Nous avons une longue histoire de photographie instantanée qui semblait être beaucoup plus arbitraire et idiosyncratique que la plupart des travaux de professionnels. Nous l'avons apprécié pour ce qu'il pourrait nous dire sur les détails de la vie quotidienne des gens.

Les photographies doivent exiger l'attention du spectateur, souvent implicitement, posant des questions sur la nature de ce qui est représenté. Les photographies ne sont pas là pour nous montrer le monde, mais pour nous montrer une version de ce qui peut se passer.

Le moment décisif, l'approche populaire de Henri Cartier-Bresson de la photographie dans laquelle une scène est arrêtée et représentée à un certain point de drame visuel élevé, est désormais possible à tout moment. Ses photographies, des années plus tard, peuvent être rehotographiées rétroactivement en repositionnant le photographe ou le sujet de la photographie, ou en ajoutant des éléments qui n'étaient jamais là auparavant mais qui sont maintenant faits pour exister simultanément dans un sens nouvellement élastique de l'espace et du temps.

Nous devons dire aux gens comment les images sont faites. Et, la première étape consiste à abandonner l'idée que nous regardons les photographies. Nous examinons les points d'entrée vers l'information et le monde dans lequel l'image a été faite.

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