Hans Ulrich Obrist a enregistré des milliers d'entretiens avec les meilleurs créateurs, artistes, musiciens, écrivains, penseurs, philosophes. Il est un des curateurs d'exposition les plus réputés à l'échelle internationale. Dès son adolescence, il s'est mis à écumer l'Europe, en trains de nuit, pour visiter des ateliers - là où s'approche l'essentiel de l'art et de ses mystères. "J'ai toujours été inspiré par l'idée d'être au milieu des choses mais au centre de rien". Pourtant, qui connaît Hans Ulrich Obrist ? Curieux et enthousiaste de tout, il est resté très discret sur lui-même. Dans ce livre événement, il accepte enfin de s'exposer. Tout part de l'enfance, en Suisse, à deux pas des frontières allemande et autrichienne, à même d'inspirer une conception fluide de la notion d'identité. Et puis, vers l'âge de six ans, c'est un très grave accident : renversé par une voiture, il passe plusieurs semaines entre la vie et la mort. Il en tire le sentiment persistant que chaque jour pourrait être le dernier. Sa frénésie de découvertes, de rencontres, de lectures, en fait un infatigable bourlingueur. Mais, tout à coup, c'est la pandémie, le confinement. Un arrêt brutal. Et l'occasion de prendre le temps d'un retour sur soi. Entre rituels, croyances, convictions, fulgurances, on comprend la cohérence des choix, et la volonté de toujours se renouveler. Hans Ulrich Obrist (né en 1968 à Zurich) est directeur artistique de la Serpentine à Londres et conseiller principal de la Fondation LUMA à Arles. Il a également été curateur au musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Depuis sa première exposition World Soup (The Kitchen Show) en 1991, il a été le commissaire de plus de 350 expositions.

Une vie in progress

Les Entretiens Infinis sont des dialogues au long cours entre Hans Ulrich Obrist et les artistes, scientifiques et protagonistes des expositions de la Fondation Cartier pour l'art contemporain. Ces entretiens ont été menés en public lors de soirées organisées par la Fondation Cartier entre 2014 et 2018, Chacun d'entre eux permet de transcender les frontières entre les disciplines et de faire voyager les idées, en lien avec les expositions de la Fondation Cartier.

Les entretiens infinis - Conversations, 2014-2018

Ai Weiwei

Junya Ishigami (Kanakawa Prefecture, Japan, 1974) studied Architecture at Tokyo University of the Arts. He began his career working at SANAA studio (2000-2004) before founding his own studio, Junya Ishigami + associates, in Tokyo in 2004. He has been a visiting professor at Tokyo University of Science, Tohoku University, Harvard University Graduate School of Design, and Princeton University School of Architecture. He has published several books : Plants + Architecture (2010), Another Scale of Architecture (2011), Small images (2103), How Small ? How Vast ? How Architecture Grows (2014), Another Nature (2015), and Freeing Architecture (2018).

Junya Ishigami

This publication is dedicated to pioneering curators and presents a unique collection of interviews by Hans Ulrich Obrist : Anne d'Harnoncourt, Werner Hofmann, Jean Leering, Franz Meyer, Seth Siegelaub, Walter Zanini, Johannes Cladders, Lucy Lippard, Walter Hopps, Pontus Hultén, and Harald Szeemann are brought together in this volume. Their contributions map the evolution of the curatorial field, from early independent curating in the 1960s and 1970s and the experimental institutional programs that developed in Europe and America at this time, through documenta and the expansion of biennales.

A Brief History of Curating

"Ma pratique se concentre autour de l'apparition, qui implique aussi une disparition. Or, c'est un état que l'on nie un peu à l'oeuvre d'art. En général, on lui prête plutôt une longue temporalité, mais ce n'est qu'en considérant la possibilité qu'une chose s'arrête que l'on peut aussi profiter de son apparition." Cette monographie parcourt l'ensemble des oeuvres de Dominique Gonzalez-Foerster, à travers plusieurs thèmes : Apparitions, Attractions. Livres, Parcs. Villes et Chambres. Elle est accompagnée de textes de Patricia Falguières, Liam Gillick, Hans Ulrich Obrist, Aveek Sen et Olivier Zahm.

Dominique Gonzalez-Foerster

Né en 1910 en Hongrie, Laszlo Elkan arrive à Paris en 1929. Attiré d'abord par la peinture, la musique et la mode, il commence à photographier en 1938 pour Marianne Magazine. Militant communiste, il rejoint dès 1941 les rangs de la Résistance sous le nom de Lucien Hervé. Proche de l'école française humaniste d'après-guerre, sa carrière prend un tournant décisif en 1949 lorsque, grâce au Père Couturier, ami de Matisse, il rencontre Le Corbusier. Photographe attitré de l'architecte jusqu'au décès de ce dernier en 1965, il collabore, entre autres, avec Alvar Aalto et Oscar Niemeyer, et est également reconnu pour ses images de l'abbaye du Thoronet et de l'Escorial. Son oeuvre a été exposée dans de nombreux musées et galeries à travers le monde. Dans cet entretien, réalisé avec l'aide de Federico Nicolao, il revisite avec sincérité et passion ses années de travail.

Conversation avec Lucien Hervé

Monographie de référence, amplement illustrée et documentée, des premiers dessins aux ultimes installations de l'artiste, avec des notices accompagnant chacune des quelque 200 pièces reproduites, un carnet de dessins, un entretien avec Hans Ulrich Obrist et des essais originaux de Michel Gauthier, Patrick Javault et Fabio Viscogliosi.

Hugues Reip

J'ai passé 250 à 300 jours de chaque année sur la route. Mais à la fin, j'ai senti que quelque chose manquait. J'avais besoin d'être ancré pour que je puisse me concentrer, donc en 2000, j'ai établi une nouvelle méthodologie - celle que j'utilise aujourd'hui. J'ai passé la semaine dans mon bureau et j'ai voyagé chaque week-end, même à Noël.

J'essaie d'élargir la notion de conservation. Les expositions doivent non seulement avoir lieu dans les galeries, mais ne doivent pas seulement impliquer l'affichage d'objets. L'art peut apparaître là où nous nous attendons le moins.

À un certain moment, un artiste a besoin d'une grande rétrospective. À d'autres moments, ils ont besoin d'une exposition plus ciblée. C'est une autre histoire à chaque fois; Il s'agit d'établir un dialogue.

J'ai de nombreuses amitiés intenses avec des artistes. Je ne veux pas dire que nous avons des conversations intenses d'une journée mais des conversations en cours qui durent dans certains cas depuis des années.

J'ai commencé à aller à des expositions en Suisse à l'âge de 10 ou 11 ans. En tant qu'écolier, j'irais tous les après-midi pour voir les longues figures minces de Giacometti.

J'ai rencontré Gerhard Richter et Alighero Boetti quand j'étais adolescent, et j'ai été vraiment inspiré par eux. Lorsque Boetti est mort, j'ai réalisé que je ne me souvenais que vaguement tant de choses qu'il m'a dit. C'était tellement dommage. Si je n'avais enregistré sa voix que, il serait toujours avec moi, et je pouvais l'écouter de temps en temps.

Alex Poots a toujours fait le pont entre le très expérimental et le grand public.

Je vois un conservateur comme un catalyseur, un générateur et un motivateur - un partenaire de combat, accompagnant l'artiste pendant qu'ils construisent un spectacle et un constructeur de ponts, créant un pont vers le public.

Tout ce que je fais est en quelque sorte connecté à la vitesse.

J'ai toujours du café et de la bouillie pour le petit déjeuner.

Le vol, la conservation de la volonté produit presque toujours des résultats superficiels; C'est une pratique qui va de pair avec la mode pour appliquer le mot «conserver» à tout ce qui implique simplement de faire un choix - des listes de lecture radio, un décor d'hôtel, même les stands de nourriture dans le parc High Line de New York.

De 1991 à 2000, j'étais totalement nomade. Je voyageais 300 jours par an et je construisais mes recherches. C'était un peu comme mes années d'apprentissage et de migration, pour ainsi dire.

La non-utilité de ma cuisine pourrait être transformée en son utilité pour l'art. Pour faire un spectacle, il mélangeait naturellement l'art et la vie.

Faire de l'art n'est pas la question d'un moment, et ne fait pas non plus d'exposition; La conservation suit l'art.

Je pense que la foire d'art est une forme d'urbanisme. Je pense que quelque chose arrive vraiment aux villes où une telle juste se produit. La ville devient une exposition; c'est incroyable.

Le conservateur du 21e siècle travaille dans une réalité suprêmement mondialisée.

Je suis très intéressé par l'idée de musées inhabituels, ceux qui ne sont pas nécessairement des musées d'art contemporains - plus comme des collections historiques ou des musées de maison.

C'est une notion assez obscure pour un enfant, non? Vouloir être conservateur. Mais même alors, je savais que je ferais ça.

Quand j'avais 17 ans, j'ai rencontré de nombreux artistes, et cela a commencé à devenir cette conversation avec des artistes à partir de laquelle toutes mes expositions ont grandi.

Pour moi, il a toujours été très essentiel de travailler sur des projets sur lesquels on peut travailler presque toute leur vie.

Les expositions sont une sorte de moments éphémères, parfois des moments magiques, et quand ils sont partis, ils sont partis.

Ma grande inspiration a toujours été Studs Terkel, qui est un merveilleux historien américain. Il était un DJ radio au début, a interviewé beaucoup de musiciens de jazz et a commencé à interviewer des Américains sur le travail.

Je pense vraiment que les artistes sont les personnes les plus importantes de la planète, et si ce que je fais est un utilité et les aide, cela me rend heureux. Je veux être utile.

À un certain moment, quand j'ai commencé à faire mes propres spectacles, j'ai senti que ce serait vraiment intéressant de savoir quelle est l'histoire de ma profession. J'ai réalisé qu'il n'y avait pas de livre, ce qui était une sorte de choc.

La plupart des villes ont un centre entouré de banlieues, mais Londres a de nombreux centres: c'est le modèle d'une métropole du XXIe siècle.

Ses oeuvres

Ses derniers livres