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Hélène Picard

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Poésies

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    Hélène Picard

    @helenePicard

    Hymne au bien-aimé O jeune corps de joie où la splendeur circule, Je te glorifierai dans la vague du blé, Dans les grands horizons, lorsque le crépuscule Ouvre une route bleue au silence étoilé. O jeune fleur de vie, ô chair pure et sacrée, O corps du bien-aimé, je te louerai le jour, Lorsque la terre boit la lumière dorée, Quand le soleil est beau comme un rire d’amour. Je te retrouverai dans les vignes ardentes, Dans la mûre si lourde aux doigts de la chaleur, Dans le parfum du foin et des roses brûlantes, Et dans le tiède sol et dans les fruits en fleur. Je te désirerai dans les plantes de l’ombre, Je te savourerai dans le pain du matin, Je boirai ta douceur au coeur de la nuit sombre, Et, dans le fleuve beau, je verrai ton destin. Je baiserai le chêne ou tes dieux te saluent, L’herbe de la vallée où tu dors en riant, Le lin, l’outil, le blé que tes mains distribuent, Belle, je chanterai pour toi vers l’Orient. Je te respirerai dans les vents de l’automne, Dans les vents où tournoient les fous insectes d’or, Ivres, dans le verger qui s’effeuille et rayonne, D’avoir goûté les fruits et pressenti la mort. O bien-aimé, fraîcheur, parfum de la colline O clarté de mes yeux, ô rythme de mon coeur, Je mouillerai ta chair d’une larme divine Et je m’effeuillerai sur toi comme une fleur. Je t’apprendrai les mots dont s’alimente l’onde, Dont s’avive l’azur, dont se dore l’été; Pour toi, je lèverai mes deux bras sur le monde, Et mes gestes, pour toi, feront de la beauté. La source des forêts dira notre jeunesse, Et ma lèvre, sans fin, dans la tienne mourra; La lune règnera, haute, sur notre ivresse, Et l’urne de ma vie à tes pieds coulera…

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    Hélène Picard

    @helenePicard

    Jalousie Par ces soirs où tu fuis, jeune amant de la vie, Loin de ta chambre et de ta lampe et de tes dieux, Je m’abîme en mes pleurs et je ferme les yeux, Et je suis de tristesse et d’horreur poursuivie Comme une barque en mer par une nuit d’adieux. Je voudrais te maudire et je t’aime à pleine âme, Et je baise tes pieds qui courent vers l’amour, Et j’adore ton front qui se penchera, lourd De l’ardeur de minuit, sur le sein d’une femme… Oh ! ces soirs plus poignants que ton dédain du jour !… Sans doute, ce n’est point une amante divine Vers laquelle tu vas dans le soir embrasé, Et ton front lumineux où l’orgueil est posé Comme un soleil couchant sur la haute colline, Tu le donnes, hélas ! au hasard d’un baiser … O cruauté du sort, amertume de l’heure, Cette femme mêlée à ton frisson humain, Ne saura ni ton nom, ni ton regard demain, Et moi qui te comprends, qui te respecte et pleure, Je mourrai sans avoir jamais touché ta main !…

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    Hélène Picard

    @helenePicard

    J’aime… J’aime… C’en est assez pour vous connaître, ô villes, Avec vos cris et vos couchants, Pour vous connaître, amère et tiède odeur des îles, Austère bonne odeur des champs. J’aime… Je te défie, ô ciel, d’être plus vaste Que mon regard qui te contient ; Je suis reine en n’ayant que ma tunique chaste Et mes pleurs pour unique bien. Mes bras ont la douceur de la neuve pelouse Après les averses d’été, Et je baisse les yeux tant mon âme est jalouse De s’isoler dans sa beauté. Le rayon du blé mûr s’étend sur ma poitrine ; Et l’ombre des grands arbres bleus, Et les reflets des eaux, du vent, de la colline Se mélangent dans mes cheveux. Il semble que je vais, grave, au-devant d’une arche… Une femme, à la fin du jour, S’est retournée un peu pour voir celle qui marche Enchaînée avec son amour. Le faon m’a regardée en bondissant de joie, J’ai vu ses jeunes flancs frémir, Et le feu, le rubis, le soleil et la soie Flambent autour de mon désir. J’aime… J’en ai le front ceint de quatre couronnes : La première a le poids de l’or, L’autre a l’éclat du soir, l’autre est en fleurs d’automnes Et l’autre est celle de la mort.

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    Hélène Picard

    @helenePicard

    La bonne joie Souvent, je m’attendris, vraiment, jusqu’à pleurer En m’imaginant nue et dans sa stricte vie, Votre chair jeune et douce et j’éprouve l’envie, Les sens calmes et purs, d’aller la respirer. C’est puissant, c’est divin, c’est neuf… Je m’extasie… Quoi! vous avez un coeur dans votre cher côté, Un coeur de tiède sang, de force et de santé, Un coeur qui bat, profond, à la place choisie? J’adore votre forme exacte et son contour, L’éclat matériel de votre belle lèvre, Votre vigueur qui monte et vous fait de la fièvre Et précipite en vous le besoin de l’amour. Combien c’est net et bon, combien cela m’enchante!… Je pense à votre faim, à votre beau sommeil, Je me dis: « il est plein de sève et de soleil, Et la joie est sur lui comme l’eau sur la plante. » Vous avez mon amour, la poigante douceur De l’animal qui boit, qui marche et qui désire Et même, sans vos pleurs, vos rêves, votre rire, Vous avez, par le sang, une haute splendeur. Je vous loue, éblouie et grave, car vous Etes… J’écoute votre pas, j’entends votre soupir… « Ah! comme il est vivant! » me dis-je… « Il doit mourir… » Mon adoration fond en larmes secrètes… Et c’est un plaisir sain, vrai, robuste, émouvant, Je n’y mets pas d’ardeur cache et sensuelle, Et je ris tendrement lorsque je me rappelle Vos cheveux, une fois, emmêlés par le vent…

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    Hélène Picard

    @helenePicard

    Pénétration J’aurai goûté vos yeux, votre front, votre main Plus que je n’ai goûté l’eau limpide et le pain, Votre bouche m’aura pour toujours abreuvée, Votre âme je l’aurai tout entière rêvée, Je vous ai convoité comme on convoite l’or, Je vous ai possédé comme on étreint la mort, Je vous ai parcouru comme une route neuve, Vous avez ondoyé dans mes bras comme un fleuve, J’ai chargé votre front de toute la beauté, Je n’ai plus su qu’en vous recueillir la clarté. Toutes mes nuits n’étaient faites que de votre ombre, Et vous m’avez semblé sans limite et sans nombre, Et vous m’avez paru grand de tout l’univers. En moi vous affluiez avec le bruit des mers, Avec les cris humains et le souffle du rêve, Vous étiez doux en moi de même qu’une grève, Sonore comme un bois quand les vents sont épars, Vous avez à jamais habité mes regards, Vous m’avez faite triste et splendide sans trêve Comme, sur une tour, une reine qui rêve… Et quand mes pleurs la nuit, étaient si soucieux, Je vous sentais couler lentement de mes yeux. J’aurai bu votre vie à la source d’eau vive, Vous fûtes l’éternel dans l’heure fugitive, Je vous dois l’infini, le songe, la douleur, Et vous avez changé le rythme de mon coeur. Je vous dois la vertu, la colère sacrée, Ce livre tout ouvert par sa porte dorée, Et cet ange surgi de mon âme et du soir, Plus grand que le génie, encor: le désespoir… Je vous ai fait ma couche et ma table servie, En tous lieux, je vous ai, dans mon ombre, emporté, Vous fûtes ma maison et je vous ai planté, A jamais, comme un arbre au milieu de ma vie…

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