Il Y A Encore Des Paradis. Images D'Alger (1928-1931)

Enfoui dans les papiers de Montherlant, Jean-Claude Barat , son exécuteur testamentaire, a découvert ce roman de jeunesse. Terminé à vingt ans Thrasylle est une part de l'héritage de Montherlant et la publication de ce roman est un événement. D'emblée, on sent que le jeune Montherlant préfère une vie de sensations à une vie de pensée.La pensée ne lui servira qu'à se rendre plus heureux par une acceptation de l'ordre du monde, l'exercice d'une lucidité qui prévoit l'enchaînement des états ou des crises qui se font et se défend en nous pour se reformer autrement. Premier roman de Montherlant, Thrasylle c'est la naissance d'un désir tout intérieur qu'on n'a pas à inventer, car il y a quelqu'un en nous ou quelque chose qui nous le fait voir. Qui désire s'accepte et il faut un autre qui nous le révèle à nous-même.Cet être qui reflète notre tendresse est unique. On le trouvera dans la foule, mais la vision en est si nette qu'aucune méprise n'est possible. Dans une Gréce d'idylle , celle qu'évoquent les noms d'Anacréon, de Théocrite, Thrasylle c'est Héro et Léandre. L'histoire de deux amants innocents séparés par un monde injuste et qui doivent s'isoler, se révolter même contre un groupe dont ils refusent à la fois l'autorité et la vulgarité. Lycas et Thrasylle " font l'amitié" comme on disait dans le monde antique. Ils ne savent pas encore ce qu'est l'amour. A la fin du roman, quand Thrasylle retourne à la fontaine, il voit que la nymphe qui lui a appris à aimer n'est qu'un effleurement que la main peut brouiller. Mais si l'image de Lycas tombe, incertaine et troublée, si un noir brouillard rôde avec des maladies et des malédictions atroces qui font vieillir d'un coup les personnages, dans cette désolation l'amour subsiste intact. Il règne comme un chant " qui demeure et vous étouffe mais qui fait votre poitrine large et votre cœur bondissant". Ce chant perdu et éperdu , c'est la musique de Montherlant. Pierre SIPRIOT.

THRASYLLE Roman

Henry de Montherlant - Roger Peyrefitte: Correspondance

C'est pendant la guerre, avec la création de La Reine morte, que Montherlant, célèbre depuis une vingtaine d'années déjà pour ses romans et ses essais, se fait connaître sur la scène française. Persuadé que la tragédie est l'une des clefs pour déchiffrer l'énigme des agissements humains et des rapports entre les êtres, Montherlant ressuscite avec La Reine morte la grande tragédie, mêlant conflits politiques et affrontements familiaux, dressant pour l'éternité dans une lutte à mort le fils contre le père. On connaît l'argument : un roi, très malade, fait tuer la femme, Dona Inès, que son fils Don Pedro a épousée secrètement. Il meurt devant le cadavre de «la reine morte».

La Reine morte

Le Cardinal D'Espagne

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Symphonie en blanc majeur - Suivi de Cantate des maisons ; et de Poèmes inédits

Dans un collège de l'enseignement libre, un élève de philo, Alban, tente une «réforme» du collège où règne l'indiscipline. Il échouera dans sa tentative, mais son renvoi - dû en partie à un excès de zèle - ouvrira les yeux du supérieur qui, par une vaste épuration, fera, lui, la réforme qui a été manquée par son élève. Et le collège deviendra un établissement exemplaire. On retrouve l'abbé de Pradts de La ville dont le prince est un enfant, prêtre impeccable, respecté de tous, et que son goût pour l'éducation et pour l'atmosphère cléricale ont mené à prendre la tonsure, bien qu'il n'ait pas la foi - ce qu'il se fait un point d'honneur de dissimuler à tous. On y retrouve aussi le supérieur de La ville, un «juste» cruellement puni pour son esprit chimérique qui l'a rendu aveugle à la réalité. On y trouve des nouveaux venus : la mère d'Alban ; Paul de Linsbourg, un ancien camarade de collège ; Mlle de Guerchange, qu'il rêve d'épouser quand la déclaration de guerre les sépare.

Les garçons

Discours de reception a l'academie francaise et reponse du duc de levis mirepoix

Henry Millon de Montherlant, né le 20 avril 1895 à Paris et mort le 21 septembre 1972 dans la même ville, est un romancier, essayiste et dramaturge français.
Il est l'auteur d'environ soixante-dix ouvrages et est notamment connu pour son roman Les Jeunes Filles (1936-1939) et ses pièces de théâtre La Reine morte (1942), Le Maître de Santiago (1947) et La Ville dont le prince est un enfant (1951).
Il est élu membre de l'Académie française en 1960.

Il est parfois moins admirable d'user de son pouvoir, que de se retenir d'en user. Joint que la sensation d'un pouvoir dont on n'use pas est sans doute une des plus fines qui soient au monde.

Il est faux qu'on puisse faire faire tout ce qu'on veut aux hommes avec de l'argent. Mais on peut faire faire tout, à la plupart des hommes, en les prenant par la vanité.

Si vous exercez une influence, feignez au moins de l'ignorer.

La jeunesse se passe à faire croire qu'on est un homme. L'âge adulte à faire croire qu'on est heureux quand on ne l'est pas. La vieillesse à faire croire qu'on n'est pas gâteux quand on l'est.

Tout est affaire de point de vue, et le malheur n'est souvent que le signe d'une fausse interprétation de la vie.

Les femmes trompent pour cacher ce qu'elles éprouvent, les hommes pour montrer ce qu'ils n'éprouvent pas.

Toutes les femmes tournent avec obstination autour de ce qui doit les brûler.

Les femmes n'iront pas au Paradis, car il est dit dans un verset de l'Apocalypse : "Et il se fera au ciel un silence d'une demi-heure".

Il n'y a pas le pouvoir. Il y a l'abus de pouvoir, rien d'autre.

Une petite flamme de folie, si on savait ce que la vie s'en éclaire !

Ce qu'il y a de difficile dans la charité, c'est qu'il faut continuer.

Comment nettoyer la conscience? En la frottant avec du réel.

La gloire posthume est le coup de pied de la postérité.

La femme est faite pour un homme, l'homme est fait pour toutes les femmes : elle commence à aimer, quand lui, il a fini...

Les femmes tâtent leur chignon comme les hommes tâtent leur braguette.

Il faut faire une paix qui ait la grandeur d'âme de la guerre.

Nous continuons à demander des conseils à ceux qui ne nous en ont jamais donné que de mauvais.

La gloire des grands hommes est comme les ombres : elle s'allonge avec leur couchant.

Le critique insulte l'auteur : on appelle cela de la critique. L'auteur insulte le critique : on appelle cela de l'insulte.

Le sens du baiser est : vous êtes pour moi une nourriture.

Idéal de la femme : être servie dans les petites choses, et servir dans les grandes.

"Ne pas mentir" : c'est une défense qu'on ne fait qu'aux enfants. On ne demande jamais aux adultes de ne pas mentir.

Vivre, pour la femme c'est sentir. Toutes les femmes préfèrent se consumer en brûlant, à être éteintes ; toutes les femmes préfèrent être dévorées, à être dédaignées.

On reconnaît l'homme libre à ce qu'il est attaqué successivement ou simultanément par les partis opposés.

Il n'y a qu'une chose qui compte en ce monde : l'affection qu'on a pour un être; pas celle qu'il vous porte, celle qu'on a.

La plupart des affections ne sont que des habitudes ou des devoirs qu'on n'a pas le courage de briser.

Les abus sont souvent plus dangereux que les erreurs, parce que l'on y prend moins garde.

La liberté existe toujours. Il suffit d'en payer le prix.

Quand on aime, la fidélité n'est guère difficile.

La confiance est une des possibilités divines de l'homme.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_de_Montherlant

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