splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi
J

Jean Ciphan

Auteurplume

En savoir plus sur l'auteur

...plus

Compte non officiel

Poésies

6

    J

    Jean Ciphan

    @jeanCiphan

    La Merveille Un quidam va, cheminant, Foulant les prés salés vert sinople. Espérance ? Au loin surgit le Mont, sous le soleil couchant… Le quidam s’en approche, C’est l’angélus ! Trois fois tinte la cloche… Son pas soudain s’anime et n’est plus trébuchant ! Sous l’aile archangélique, effaçant peurs et transes, Le quidam va, rayonnant. Novembre 2013 « Chemins d’ailleurs »

    en cours de vérification

    J

    Jean Ciphan

    @jeanCiphan

    Nom de plume Nom de plume Je n’étais qu’un enfant, ils me hantaient déjà, Les mots ! (1) Et je me glissais sous leur drap Avec délice ! Et quand je me jouais d’eux, ils se jouaient de moi, Les mots ! Et je versais tous mes émois Dans leur calice ! Ils rythmaient mes humeurs, mes bonheurs et mes pleurs Et chacun à son heure avait tout l’heur de plaire ! Ainsi naissaient les vers, ainsi chantaient les sons : Des mots j’étais le roi ! Et le grand échanson Me versait à grands verres Mes rimes et chansons ! Adolescent, je me sentis poète Et, nourri par ces mots qui me faisaient la fête, Je crus avoir atteint pleine maturité, Sûr de moi… mais candide dans ma vanité, Me délivrant des vers qui m’enchantaient la tête Et dont j’appréciais tant la large tessiture Je fis le pas de les traduire en écriture ! Et me voici lancé, À corps non défendant, mais à crayon perdu, À couvrir des cahiers, des carnets, des feuillets, Des pages arrachées, des plis et des billets, Avec les mots de la douceur à l’instant sage, Avec les mots de la fureur aux jours d’orage. Mars 1960, Je n’ai pas dix-huit ans Et pense fort, pourtant, Avoir trop attendu. Lors, je me sens pousser des ailes ! Et pour assurer mon envol J’imprime déjà le bristol Portant un nom fendant la brume, À auteur nouveau, nom de plume ! Un pseudonyme, Un cryptonyme, se jouant de mon patronyme ? Un prénom africain me revient en mémoire, Celui d’un enfant mort tout récemment à Sharpeville. (2) Un fier prénom : Ciphan. (3) Ciphan, tout simplement, Et l’anagramme de mon nom ! Je serai Jean Ciphan. Et je le suis resté ! Ainsi vous savez tout. Ou presque. Me voici découvert. Ou presque. Tant de lustres passés ! Les sentiers de la vie M’ont conduit jusqu’ici Et me voici Septuagénaire ! Jean Ciphan, l’inédit, est toujours dans son rêve, Le feu n’est pas éteint. Le poète est dans sa marmite. Il médite. Il hésite. Il faudrait qu’il édite. Il lève le regard sur son alter ego Qui lui sourit d’en haut, Assis sur le rebord de la marmite des mots ! (4) Le sentirait-il prêt à prendre sa relève ? « L’autre moi », se penchant, fixe le bel oiseau… Il l’effleure un instant Et d’un geste tout doux lui arrache une plume, Une seule. Le feu s’apaise. Le bel oiseau a disparu. Le vieil auteur Plonge dans la marmite, En sonde tous les mots, les cahiers, les feuillets, Les pages arrachées, les plis et les billets… Et, l’ayant retrouvé, Sur la première page du premier cahier, Avec la belle plume tout à l’heure étrapée, Signe de son nom vrai Le tout premier sonnet de sa vie d’écriture ! (5) Puis il s’efface… L’oiseau revient et se pose à son tour. Il s’ébroue. À l’horizon, Un nuage léger s’étire en un sourire Sublime sensation ! Sublime permission ! Les braises se rallument, Les mots à nouveau tourbillonnent ! Jean Ciphan tient son nom, Son nom de plume ! Mars 2014 « Chemins d’ailleurs » (1) Chemins d’ailleurs « Les mots ». (2) Le « massacre de Sharpeville » est relatif à la répression policière qui eut lieu le 21 mars 1960 à Sharpeville, un « township » (banlieue noire) de la ville de Vereeniging, dans le Transvaal, en Afrique du Sud. (3) Ciphan : le prénom d’un jeune manifestant mort à Sharpeville. (4) Chemins d'ailleurs « La marmite des mots ». (5) Sentiers incertains « Nuages ».

    en cours de vérification

    J

    Jean Ciphan

    @jeanCiphan

    Quitter la norme QQuitter la norme énorme et sèche, Fouler le sentier vierge de la création, Vagabonder au gré de l’imagination, Respirer le bonheur ! Sublimer la peine en amour, Le désespoir en délivrance… Briser le miroir du confort, Piétiner la quiétude du bien accompli, Rogner les certitudes des gens établis, Demeurer simple et fort ! Sublimer la peine en amour, La solitude en espérance… Hélas, sont vains ces vœux de fou ! Le fou n’a plus sa place : La folie dérange, incommode, Bouleverse les codes, Les canons et les modes… Ne serait-il fou que d’être autre, Apôtre saoul d’amour sur les sentiers perdus, Équilibriste seul, sur la corde tendue Aux extrémités de laquelle Tenaillent et cisaillent Les tireurs de ficelle, Les faiseurs de misère, Les fomenteurs de guerre Et les spéculateurs de mort ? Gardons-nous de briser le subtil équilibre… Si le fil se rompait, Si s’effaçait le dernier port, Si s’éloignait le dernier corridor, Si s’effondrait le dernier pont jeté Entre ciel et enfer au–dessus des abîmes, Qui sait ce qu’il en adviendrait ? Sans doute à tout jamais s’envolerait l’amour Et fureur et folie atteindraient à leur tour Les tireurs de ficelle ! Lors, Ceux-ci, Tombant de leur échelle, Mêlant lames et traits, Par malemort, Dans leur folie Produiraient l’ultime étincelle Qui tout à néant réduirait ! Août 1986 « Chemins d’ailleurs »

    en cours de vérification

    J

    Jean Ciphan

    @jeanCiphan

    Amis à cœur donnant Amis à cœur donnant Ah ! Tant d’années déjà, d’une amitié sereine ! Trolls bienveillants, elfes coquins, follets ludiques, Lutins errants, djinns insouciants, sylphes magiques, Fées assemblées veillant, éternelles marraines ! Ils se sont rencontrés au temps de leurs trentaines… Secrets parfois, s’il faut, mais confiants par éthique, Ouverts aux jeux du verbe, aux instants poétiques, Amis à cœur donnant, sans juge ni pitaine ! Pas d’avis assumés qui ne soient dispensables, Pas de drames vécus qui ne soient partageables ! Ainsi, il n’est point d’âge pour se découvrir. Passe le temps ! Constant, il se décline en -aire, Déroulant son chemin d’instants inordinaires ! L’amitié n’est point leurre et ne fait que grandir ! Mai 2014 « Chemins d’ailleurs »

    en cours de vérification

    J

    Jean Ciphan

    @jeanCiphan

    Le drap du temps Il est peu de chemins de vie Que nous n’ayons foulés ensemble... Pourtant, parfois, un voile semble Nous en faire quitter l’envie... Le tissu des petits soupirs, Des joies simples de l’existence, Des regrets et des souvenirs Bordés des perles de l’enfance, Ce drap du temps qui nous unit Depuis vingt ans de vie commune, Tantôt s’effiloche et brunit, Tantôt s’ourle au fil de fortune ! Voile à quatre épaules porté ! Traîne élevée par huit mains d’anges ! Les jours passent ! Printemps, été, Pluie de soucis, soleils orange Éclatant de rire au détour ! Larmes séchées d’un geste tendre, Complicité d’un temps d’amour, D’un moment passé à s’attendre ! Viennent les joies, s’enfuient les peines ! La vie n’est que la folle scène Où parfois le voile trop lourd Tombe en rideau ! Tout devient sourd... Pourtant, un tour de manivelle : À nouveau, le bonheur ruisselle ! Parfois, le voile flotte au vent, Porteur du souffle des ébats Auxquels se livrent, en combat, Les désordres des sentiments... Ses plis fous entravent la marche, Les épaules sont égarées ! Renaît le calme ! Et sort de l’arche Un couple de pigeons dorés... Quand l’automne verra son tour Nous rangerons le drap de vie Pour tisser à fil assagi Celui tranquille des vieux jours. Il sera plié tendrement Sur l’étagère qui accueille Depuis déjà tantôt vingt ans Ceux sur lesquels on se recueille. Les doux tissus de nos enfances Auront pris des plis de sagesse : Effaçant ainsi les offenses Le temps abolit la tristesse ! Restent les rires cristallins, Les jeux fous, les secrets sublimes ! Espiègleries, petits câlins, Confidences ! Bonbons volés ! Souvenirs que le cœur anime, Dont tout chagrin s’est envolé ! Les mains d’anges auront forci. Elles rangeront dans l’armoire Le drap d’hiver qu’en raccourci Aura tissé la belle histoire... Enfouissant alors dans ses plis Les déchirures d’existence Qui se confondront dans l’oubli, Elles tisseront à leur tour Pour ceux qui leur devront naissance Quelques beaux draps en fil d’amour. Noces de porcelaine… 16 février 1983. «Équipées sereines»

    en cours de vérification

    J

    Jean Ciphan

    @jeanCiphan

    Ne l'oublie pas, petite ! Quand on est un vieux roc dont la paroi s’effrite On n’est point de ceux que le mot vieillir irrite, On sait qu’il reste un temps, car le roc, sans fracas, Pourra longtemps encore examiner son cas. Tendreté n’est plus l’apanage D’un quinquagénaire que l’âge N’a pas forcément fait plus fort : Restons-en là, sur notre faim ! Mais Tendresse se rit de l’âge Et demeure, elle, l’apanage D’un vieux cœur, quand il bat si fort Dispensant son amour sans fin. Vingt-neuf ans ! Elle est bien curieuse, La destinée, si sourcilleuse En matière de vie heureuse D’avoir choisi nombre premier Pour être de ta vie moitié, En années, de celle du père ! Nombre premier ! Un vrai temps plein, Une étape, un saut, un tremplin. Un nombre d’or ! Un nombre choix ! Celui où reine trouve roi Parce qu’en tête, souveraine, Elle se sent soudain si sereine. Vis, ma Grande, et gronde alentour, Montre-toi toi ! Humaine et bonne, Camarade et samaritaine ! Certes ! Mais plus encore ! Imagine ! Piège ! Déconcerte ! Ne pleure pas l’arbre abattu, Ni l’envol du migrateur, Ni le cœur volé ! Ni celui en errance, pas même celui en souffrance... Et alors... Ou alors ? Ose, expose, explose, Prends l’arbre à bras le corps et fais-en la conquête ! Rejoins l’oiseau ! Reprends le cœur ! Sois le havre ! Sois médecine ! Ne laisse point faire, dresse-toi, Assieds, assène, voire assassine En tout bien tout honneur. Trentième ? L’année du bonheur. Je t’aime, Grande ! Et que les mots du père ne te fassent ombrage ! Qu’ils n’éveillent en toi ni rage ni orage ! Ne l’oublie pas, Petite : J’ai double de ton âge ! 28 janvier 2000 «Équipées sereines»

    en cours de vérification

  • 1