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Khalil Gibran

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    Khalil Gibran

    @khalilGibran

    Allez a vos Champs Allez à vos champs et à vos jardins et vous apprendrez que c’est le plaisir de l’abeille de butiner le miel de la fleur. Mais c’est aussi le plaisir de la fleur de céder son miel à l’abeille. Car pour l’abeille une fleur est une source de vie, Et pour la fleur une abeille est une messagère d’amour, Et pour les deux, abeille et fleur, donner et recevoir le plaisir sont un besoin et une extase.

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    Khalil Gibran

    @khalilGibran

    De l'amour Alors al-Mitra dit : Parle-nous de l'Amour. Il leva la tête et regarda la foule sur laquelle un grand silence s'était abattu. D'une voix assurée, il dit: Quand l'amour vous fait signe, suivez-le, Bien que ses chemins soient raides et ardus. Et quand il vous enveloppe de ses ailes, cédez-lui, Même si l'épée cachée dans ses pennes vous blesse, Et quand il vous parle, croyez en lui, Même si sa voix brise vos rêves comme le vent du nord dévastant un jardin. Car si l'amour vous couronne, il vous crucifie aussi. Et s'il est pour votre croissance, il est aussi pour votre élagage. De même qu'il s'élève à votre hauteur pour caresser vos plus tendres branches frémissant dans le soleil, Il descend jusqu'à vos racines et les secoue de leur adhérence à la terre. Telles des gerbes de blé, il vous ramasse et vous serre contre lui. Il vous vanne pour vous dénuder. Il vous tamise pour vous libérer de votre enveloppe. Il vous pile jusqu'à la blancheur. Il vous pétrit jusqu'à vous rendre malléables; Puis il vous assigne à son feu sacré afin que vous deveniez pain sacré au festin sacré de Dieu. Tout cela, l'amour vous le fait subir afin que vous connaissiez les secrets de votre coeur et, au travers de cette connaissance, deveniez fragment du coeur de la Vie. Mais si, pusillanimes, vous ne recherchiez que la paix de l'amour et sa volupté, Mieux vaudrait pour vous couvrir votre nudité et sortir de l'aire de l'amour, Pour pénétrer dans le monde sans saisons en lequel vous rirez, mais pas de tout votre rire, et pleurerez, mais pas de toutes vos larmes. L'amour ne donne que de lui même et ne prend que de lui-même. L'amour ne possède pas et ne saurait être possédé. Car l'amour suffit à l'amour. Lorsque vous aimez, vous ne devriez pas dire : "Dieu est dans mon coeur", mais plutôt: "Je suis dans le coeur de Dieu." Et ne croyez pas qu'il vous appartienne de diriger le cours de l'amour, car c'est l'amour, s'il vous en juge dignes, qui dirigera le vôtre. L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir. Mais si vous aimez et ne pouvez échapper aux désirs, qu'ils soient ceux-ci: Vous dissoudre et être comme l'eau vive d'un ruisseau chantant sa melopée à la nuit, Connaître la douleur d'une tendresse excessive, Recevoir la blessure de votre conception de l'amour, Perdre votre sang volontiers et avec joie, Vous réveiller aux aurores, le coeur ailé, et rendre grâces pour une nouvelle journée d'amour, Vous reposer à l'heure du méridien et méditer l'extase de l'amour, Revenir à votre foyer le soir, avec gratitude, Puis vous endormir avec au coeur une prière pour l'être aimé et sur vos lèvres un chant de louange.

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    Khalil Gibran

    @khalilGibran

    De la liberté Vous serez vraiment libres non pas lorsque vos jours seront sans soucis et vos nuits sans désir ni peine, Mais plutôt lorsque votre vie sera enrobée de toutes ces choses et que vous vous élèverez au-dessus d'elles, nus et sans entraves. Et comment vous élèverez-vous au-dessus de vos jours et de vos nuits sinon en brisant les chaînes qu'à l'aube de votre intelligence vous avez nouées autour de votre heure de midi ? En vérité, ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, même si ses maillons brillent au soleil et vous aveuglent. Et qu'est-ce sinon des fragments de votre propre moi que vous voudriez écarter pour devenir libres ? Si c'est une loi injuste que vous voulez abolir, cette loi a été écrite de votre propre main sur votre propre front. Vous ne pourrez pas l'effacer en brûlant vos livres de lois ni en lavant les fronts de vos juges, quand bien même vous y déverseriez la mer. Et si c'est un despote que vous voulez détrôner, veillez d'abord à ce que son trône érigé en vous soit détruit. Car comment le tyran pourrait-il dominer l'homme libre et fier si dans sa liberté ne se trouvait une tyrannie et dans sa fierté, un déshonneur ? Et si c'est une inquiétude dont vous voulez vous délivrer, cette inquiétude a été choisie par vous plutôt qu'imposée à vous. Et si c'est une crainte que vous voulez dissiper, le siège de cette crainte est dans votre coeur, et non pas dans la main que vous craignez. En vérité, toutes ces choses se meuvent en votre être dans une perpétuelle et demi-étreinte, ce que vous craignez et ce que vous désirez, ce qui vous répugne et ce que vous aimez, ce que vous recherchez et ce que vous voudriez fuir. Ces choses se meuvent en vous comme des lumières et des ombres attachées deux à deux. Et quand une ombre faiblit et disparaît, la lumière qui subsiste devient l'ombre d'une autre lumière. Ainsi en est-il de votre liberté qui, quand elle perd ses chaînes, devient elle-même les chaînes d'une liberté plus grande encore.

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    Khalil Gibran

    @khalilGibran

    De la vie La Vie est comme une île perdue dans l'océan de la solitude, une île dont les rochers seraient nos espérances, et les arbres nos rêves, dont les fleurs seraient notre solitude et les ruisseaux nos aspirations. Votre Vie, ami, est une île séparée de toutes les autres îles et régions. Quel que soit le nombre de bateaux qui quittent vos rivages pour d'autres pays, quel que soit le nombre de flottes qui y accostent, vous serez à jamais une île séparée, souffrant les affres de la solitude et aspirant au bonheur. Les autres hommes ne vous connaissent point et ils sont loin de compatir à votre solitude ou de vous comprendre. Je t'ai aperçu mon frère quand, assis sur ton monticule d'or, tu te réjouissais de tes richesses. Tu étais fier de tes trésors et ancré dans la conviction que chaque poignée d'or amassée tisserait un lien invisible entre les désirs et les pensées d'autrui et les tiens propres. Dans mon imagination tu apparaissais en grand conquérant, conduisant ses troupes à l'assaut des forteresses de l'ennemi. Mais quand à nouveau je regardai, je ne vis plus qu'un coeur solitaire se languissant derrière ses coffres d'or, qu'un oiseau affamé dans une cage dorée à la mangeoire vide. Mon frère, je t'ai vu alors que tu étais assis sur le trône de la gloire. Tout autour, le peuple t'acclamait comme sa majesté. Il chantait les louanges de tes actes et magnifiait ta sagesse. Les yeux étaient fixés sur toi comme sur un prophète et les chants des esprits réjouis montaient jusqu'à la voûte céleste. Lorsque tu regardais tes sujets, je distinguais dans ton regard les signes du bonheur, de la puissance et du triomphe, tu paraissais être l'âme de leur corps. Mais, quand à nouveau je regardai, tu étais seul dans ta solitude. Debout près de ton trône, tu te tournais dans toutes les directions, les bras tendus, comme un exilé qui demanderait grâce et miséricorde à d'invisibles fantômes ou qui mendierait un abri, ne serait-ce que celui pouvant offrir chaleur et amitié. Mon frère, je t'ai vu aimer une femme merveilleusement belle et poser ton coeur sur l'autel de sa beauté. Quand je la vis te regarder, les yeux empreints de tendresse et d'amour maternel, je me dis: « Puisse vivre longtemps l'amour qui a chassé la solitude du coeur de cet homme et l'a uni à un autre coeur. » Hélas, quand à nouveau je regardai, dans ton coeur aimant la solitude était enclose! Il révélait tout haut ses secrets à la femme aimée, en vain. Car, derrière ton âme pleine d'amour, je distinguai une autre âme solitaire. Elle ressemblait à un nuage errant que tu eusses voulu transformer en larmes coulant dans les yeux de ta bien-aimée... Mon frère, ta vie est comme une maison isolée, loin de toute demeure humaine. Une maison où aucun regard étranger ne peut pénétrer. Si elle était privée de lumière, la lampe e ton voisin ne pourrait l'éclairer. Si elle était sans vivres, les garde-manger de tes voisins ne pourraient lui en procurer. Si elle s'élevait dans le désert, tu ne pourrais la transporter dans le jardin d'autres hommes, labouré et cultivé par d'autres mains. Si elle était construite au sommet d'une montagne, tu ne pourrais la descendre dans la vallée, parcourue par le pas d'autres hommes. Mon frère, la vie de l'esprit s'écoule dans la solitude, et n'y aurait-il cette solitude et cet isolement, tu ne serais point ce que tu es, ni moi ce que je suis. Sans cet isolement et cette solitude, j'arriverais à croire en entendant ta voix que c'est ma voix qui parle, ou en voyant ton visage que c'est le reflet de moi-même dans un miroir.

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    Donner Vous dites souvent : Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent. Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux de vos pâturages. Ils donnent afin de vivre, car retenir c’est périr.

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    Du mariage Al-Mitra reprit la parole. Elle demanda : Maître, que dire du Mariage? Il répondit: Ensemble êtes-vous nés et ensemble resterez-vous pour toujours. Quand les blanches ailes de la mort éparpilleront vos jours, vous serez ensemble. Oui, vous serez ensemble dans la mémoire silencieuse de Dieu. Mais qu'il y ait des espaces dans votre entente. Que les vents des cieux puissent danser entre vous. Aimez-vous, l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour un carcan: Qu'il soit plutôt mer mouvante entre les rives de vos âmes. Remplissez, chacun, la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même. Donnez-vous l'un à l'autre de votre pain, mais ne partagez pas le même morceau. Chantez et dansez ensemble, et soyez joyeux, mais que chacun demeure isolé, Comme sont isolées les cordes du luth, bien que frémissantes de la même musique. Donnez vos coeurs, mais pas à la garde de l'autre, Car vos coeurs, seule la main de Dieu peut les contenir. Et dressez-vous ensemble, mais pas trop près l'un de l'autre: Car les piliers du temple se dressent séparément, Et le chêne et le cyprès ne peuvent croître dans leur ombre mutuelle.

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    Le don Alors un homme riche dit, Parlez-nous du Don. Et il répondit: Vous donnez, mais bien peu quand vous donnez de vos possessions. C'est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez véritablement. Car que sont vos possessions, sinon des choses que vous conservez et gardez par peur d'en avoir besoin le lendemain? Et demain, qu'apportera demain au chien trop prévoyant qui enterre ses os dans le sable sans pistes, tandis qu'il suit les pèlerins dans la ville sainte? Et qu'est-ce que la peur de la misère sinon la misère elle-même? La crainte de la soif devant votre puits qui déborde n'est-elle pas déjà une soif inextinguible? Il y a ceux qui donnent peu de l'abondance qu'ils possèdent - et ils le donnent pour susciter la gratitude et leur désir secret corrompt leurs dons. Et il y a ceux qui possèdent peu et qui le donnent en entier. Ceux-là ont foi en la vie et en la générosité de la vie, et leur coffre ne se vide jamais. Il y a ceux qui donnent avec joie, et cette joie est leur récompense. Et il y a ceux qui donnent dans la douleur, et cette douleur est leur baptême. Et il y a ceux qui donnent et qui n'en éprouvent point de douleur, ni ne recherchent la joie, ni ne donnent en ayant conscience de leur vertu. Ils donnent comme, là bas, le myrte exhale son parfum dans l'espace de la vallée. Par les mains de ceux-là Dieu parle, et du fond de leurs yeux Il sourit à la terre. Il est bon de donner lorsqu'on vous le demande, mais il est mieux de donner quand on vous le demande point, par compréhension; Et pour celui dont les mains sont ouvertes, la quête de celui qui recevra est un bonheur plus grand que le don lui-même. Et n'y a-t-il rien que vous voudriez refuser? Tout ce que vous possédez, un jour sera donné ; Donnez donc maintenant, afin que la saison du don soit la vôtre et non celle de vos héritiers. Vous dites souvent : "Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent". Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux dans vos pâturages. Ils donnent de sorte qu'ils puissent vivre, car pour eux, retenir est périr. Assurément, celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits est digne de recevoir tout le reste de vous. Et celui qui mérite de boire à l'océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre petit ruisseau. Et quel mérite plus grand peut-il exister que celui qui réside dans le courage et la confiance, et même dans la charité, de recevoir? Et qui êtes-vous pour qu'un homme doive dévoiler sa poitrine et abandonner sa fierté, de sorte que vous puissiez voir sa dignité mise à nu et sa fierté exposée? Veillez d'abord à mériter vous même de pouvoir donner, et d'être un instrument du don. Car en vérité c'est la vie qui donne à la vie - tandis que vous, qui imaginez pouvoir donner, n'êtes rien d'autre qu'un témoin. Et vous qui recevez - et vous recevez tous - ne percevez pas la gratitude comme un fardeau, car ce serait imposer un joug à vous même, comme à celui qui donne. Elevez-vous plutôt avec celui qui vous a donné par ses offrandes, comme avec des ailes. Car trop se soucier de votre dette est douter de sa générosité, qui a la terre bienveillante pour mère, et Dieu pour père.

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    Parle-nous de la douleur? Il répondit: Votre douleur est cette fissure de la coquille qui renferme votre entendement. Et comme le noyau du fruit doit se briser afin que le cœur puisse se tenir au soleil, ainsi vous devez connaître la douleur. Si votre cœur pouvait continuer de s’émerveiller des miracles quotidiens de votre vie, votre douleur vous semblerait aussi merveilleuse que votre joie; Et vous accepteriez les saisons de votre cœur, comme vous avez toujours accepté les saisons qui traversent vos champs. Et vous observeriez avec sérénité les hivers de vos chagrins. Une grande part de votre douleur est choisie par vous-mêmes. C’est la potion amère avec laquelle le médecin en vous guérit votre Moi malade. Ayez confiance en ce médecin et buvez donc sa potion en paix et en silence. Car sa main, bien que rude et pesante, est guidée par la tendre main de l’Invisible. Et la coupe qu’il vous tend, bien qu’elle vous brûle les lèvres, a été faite de cette argile que le Potier a mouillée de Ses larmes sacrées.

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    @khalilGibran

    Vêtements Un jour la Beauté et la Laideur se rencontrèrent sur le rivage. Et elles se dirent : " Allons nous baigner dans la mer. " Alors elles se dévêtirent et nagèrent. Au bout d’un moment la Laideur revint sur le rivage ; Elle s’habilla avec les vêtements de la Beauté et poursuivit son chemin. Et la beauté sortit aussi de la mer, mais ne trouva pas ses habits ; Parce qu’elle était trop timide pour rester nue, Elle s’habilla avec les vêtements de la Laideur. Et la Beauté poursuivit son chemin. Et à compter de ce jour Les hommes et les femmes prennent l’un pour l’autre. Cependant il en est qui ont aperçu le visage de la Beauté, Et ils la reconnaissent malgré ses habits. Et il en est qui connaissent le visage de la Laideur, Et ses vêtements ne la dissimulent pas à leurs yeux.

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