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Louisa Siefert

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Poésies

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    Louisa Siefert

    @louisaSiefert

    Au Large Lest de l’âme, pesant bagage, Trésors misérables et chers, Sombrez. …… - Théophile Gautier Aux pays des autres étoiles, Aux lointains pays fabuleux, Le vaisseau sous ses blanches voiles Nage au gré des flots onduleux. Le ciel et l’Océan s’unissent Au bord de l’horizon enfui ; Les lourdes vagues s’aplanissent Avec un long soupir d’ennui. Dans cette immensité sans terme Où se perd, tombe et meurt le vent, Le sillage qui se referme Marque seul la marche en avant. Ô tristesse indéfinissable ! Accablement toujours nouveau ! Ne pas voir même un grain de sable, Ne pas même entendre un écho ! Ici, rien que la mer sans grèves, Là, rien que l’ombre des agrès, Rien à l’avenir que des rêves, Rien au passé que des regrets ! La semaine suit la semaine, Le flot que le flot submergea Au gouffre, dans sa chute, emmène Chaque heure qui sonne, et déjà L’aube a d’éclatantes nuances, Le soir des couchants orangés, Flamboîments et phosphorescences A nos ciels d’Europe étrangers. Des formes d’astres inconnues, Vaisseaux par Dieu même conduits, Îles, perles ou fleurs des nues, Brodent le bleu manteau des nuits. Mais cette splendeur qui décore Le vaste infini déroulé Est d’un aspect plus triste encore Aux yeux tristes de l’exilé. Et la petite maison basse, Frère, où sont ta mère et tes sœurs, Pour ton cœur avait plus d’espace, Pour ton regard plus de douceurs.

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    Louisa Siefert

    @louisaSiefert

    Demain Au dehors un temps gris de décembre. Au dedans Le poêle froid, le lit vendu, le métier vide. Assis, les bras croisés, calme, muet, livide, L'ouvrier regardait, sa pipe éteinte aux dents. Debout, sombre, les poings serrés, les yeux ardents, Sa femme à son côté pleurait ; et chaque ride, Comme un sillon creusé dans une terre aride, Buvait sans les tarir ces flots trop abondants. Et quand nous vîmes là cet homme et cette femme, Et cette chambre nue et ce foyer sans flamme, Nous eûmes le cœur pris d'une immense pitié.

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    Louisa Siefert

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    Jalousie I Ah ! toi, l’indifférent, tu souffres à ton tour : L’angoisse t’a mordu, les peines sont venues ; Tu trembles et tu crains en attendant le jour, Et la nuit te remplit de terreurs inconnues. J’ai vu luire en tes yeux, par un brusque retour, Des larmes, jusque-là vainement retenues ; Et toi, qui ris de tout, toi, qui ris de l’amour, Pour sonder l’avenir tu regardes les nues. Tout n’est donc pas mensonge en nos maux ici-bas, Que tu subis aussi, toi, dont le cœur la nie, De la loi de douleur la sanglante ironie ? Et tu peux donc aimer, toi, qui ne m’aimes pas ? Mais quel déchirement qu’une telle pensée, Dans ma blessure encor, quelle épine enfoncée ! II Oh ! Ce sonnet me pèse à l’égal d’un remord ! Que je m’occupe ou non, que je veille ou je rêve, Ce souvenir ne peut me laisser paix ni trêve, Car pour moi chaque vers est un serpent qui mord. L’épreuve est salutaire alors qu’elle rend fort Et d’un souffle puissant jusqu’au ciel nous enlève, Mais tout ressentiment transperce comme un glaive, Et ces angoisses-là sont angoisses de mort. Arrière donc, vipère à la langue empestée, Amertume égoïste et vile, pour jamais Retourne au gouffre noir qui t’avait enfantée ! Moi, je veux vivre, aimer et sentir désormais Tout ce que peut souffrir une âme généreuse Qui demande au devoir le secret d’être heureuse. III Dans les champs reverdis passe un air pur et doux, Une blanche vapeur estompe la vallée ; Toute ligne s’efface aux horizons plus mous, La nature aujourd’hui de tendresse est voilée. Adieu, sombre chagrin, tristesse aux pleurs jaloux, De votre étreinte encor je suis tout ébranlée. Après poisons du cœur, bien loin enfuyez-vous, Laissez venir la paix à mon âme troublée. Je n’ai que trop senti vos aiguillons maudits, Et je veux maintenant que tout ce que je dis Soit trempé de douceur et de mélancolie, Comme aujourd’hui l’on voit la lumière affaiblie Glisser avec langueur jusqu’aux prés odorants Et changer l’ombre humide en rayons transparents.

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    L'image Si je veux abuser mon cœur D’une autre image que la sienne, Peu à peu, tristement moqueur, Il retrace l’image ancienne. C’est un pêle-mêle inouï, Où tous les traits viennent se fondre, El le fantôme évanoui Ressuscite pour me répondre. Je vois ses yeux bruns d’autrefois, Ses cheveux blonds, son cher sourire ; Je frémis encore à sa voix Comme au vent frémit une lyre. Tout ce qui m’enchantait jadis Reprend de nouveau forme et vie, Et, devant moi, le paradis S’ouvre, qui m’avait tant ravie ! Hélas ! hélas ! il est fermé, Ainsi que j’en eus le présage, Et celui que j’ai tant aimé, Lui-même a changé de visage. Moi seule puis me souvenir De tout ce qui m’avait séduite, Moi seule encor puis revenir A la félicité détruite. Car celui que j’aimais est mort — O la triste et bizarre épreuve ! Je puis le pleurer sans remord, De son vivant je suis sa veuve.

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    Louisa Siefert

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    Lune d'Avril Déployant ses ailes de cygne Au vol lent et capricieux, Le clair de lune me fait signe Et m'entraîne au loin sous les cieux. Il franchit les lacs et les fleuves, Baise les yeux clos des cités, Et, se riant des grilles neuves, Il s'en vient aux parcs désertés. Il écarte l'ombre importune Avec un geste familier ; Puis il descend une par une Les marches du blanc escalier. Il s'en va retroussant sa robe Le long de l'humide sentier Et, de ce de là, se dérobe Entre le houx et l'églantier. Je le vois errer d'arbre en arbre Comme un doux poëte étonné, Et prêter des blancheurs de marbre Au banc de pierre abandonné. C'est ici que, las de sa course, Rêveur il s'assied longuement, Jetant aux flots clairs de la source De la poudre de diamant. Il endort les roses fleuries, Il verse la rosée aux lys, Il étend des blés aux prairies Son manteau d'argent aux longs plis.

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