"Et le monde passe,
tous les mondes, chacun plus beau que le précédent." 

Avec Recueil collectif de recettes d'hiver, publié aux États-Unis en 2021, Louise Glück poursuit son oeuvre poétique en laissant une place de plus en plus grande à la narration. Dans ces poèmes qui prennent parfois des allures de fables, l'individualité des voix qui s'expriment s'estompe au profit d'une présence au monde plus collective. À mesure que des réalités matérielles sont mises à distance émergent une multitude de détails, métaphores obsédantes d'une vie perçue à travers le prisme de la mémoire et du rêve : des bonsaïs que l'on taille, un passeport abandonné, la lumière joyeuse du soleil, de petites princesses jouant à l'arrière d'une voiture. Tout converge vers une fin, accueillie plus qu'attendue. Mais tout finit par revenir, jamais à l'identique, comme l'hiver porte en germe le retour du printemps. Le langage, dans cette écriture de haute précision et d'une extrême concision, semble presque avoir épuisé ses ressources, et pourtant subsiste encore la possibilité de dire l'ineffable. Telle est la magie de la poésie de Louise Glück, sa force vitale.

Recueil collectif de recettes d´hiver

Chiudiamo gli occhi. Siamo di nuovo bambini, sogniamo i sogni dell'infanzia. Che colore hanno oggi? Li ha scoloriti l'eta`, la vita? E la nostra fiaba preferita: cavalca ancora il cavaliere indomito, delle cui imprese leggevamo a letto? Oggi sappiamo che al mondo non esistono eroi; che cosa resta allora di quelle avventure? Forse la vita le spazza via tutte. O forse invece gli enigmi lasciati irrisolti dal giorno vengono ritessuti dalla notte. Con Notte fedele e virtuosa Louise Glu?ck ci suggerisce che l'eta` in cui ci avviciniamo all'estremo silenzio e alla chiarita` del vuoto puo` essere una nuova infanzia. Che le storie attraverso cui, bambini, diamo senso al mondo non cessano mai di essere necessarie, ne? cessa di essere vivo il tempo in cui i ricordi sono sogni e i sogni ricordi; il tempo in cui la felicita` e` un raggio di luce, il primo, attraverso una camera scura.

Notte fedele e virtuosa

"Et le monde passe,

tous les mondes, chacun plus beau que le précédent." 

Avec Recueil collectif de recettes d'hiver, publié aux États-Unis en 2021, Louise Glück poursuit son ouvre poétique en laissant une place de plus en plus grande à la narration. Dans ces poèmes qui prennent parfois des allures de fables, l'individualité des voix qui s'expriment s'estompe au profit d'une présence au monde plus collective. À mesure que des réalités matérielles sont mises à distance émergent une multitude de détails, métaphores obsédantes d'une vie perçue à travers le prisme de la mémoire et du rêve : des bonsaïs que l'on taille, un passeport abandonné, la lumière joyeuse du soleil, de petites princesses jouant à l'arrière d'une voiture. Tout converge vers une fin, accueillie plus qu'attendue. Mais tout finit par revenir, jamais à l'identique, comme l'hiver porte en germe le retour du printemps. Le langage, dans cette écriture de haute précision et d'une extrême concision, semble presque avoir épuisé ses ressources, et pourtant subsiste encore la possibilité de dire l'ineffable. Telle est la magie de la poésie de Louise Glück, sa force vitale.

Recueil collectif de recettes d’hiver

Averno

Depuis la parution de son premier recueil en 1968, Louise Glück n'a eu de cesse de réinventer son art, tout en créant une voix immédiatement reconnaissable, par son mélange de retenue et d'affirmation, son lyrisme visant l'universalité. Dans Nuit de foi et de vertu, paru aux Etats-Unis en 2014 et récompensé par le National Book Award for Poetry, Louise Glück utilise, en apparence du moins, les ressources de la narration, subtilement détournées au profit de sa poésie, pour explorer le mystère du commencement et de la fin d'une histoire, qui peuvent être aussi ceux d'une vie. Ce sont des fragments de récit, mêlant impressions fugaces et détails, qui se répètent et se font écho. Le je qui raconte un souvenir surgi de son passé peut être celui d'une femme dans un poème, puis d'un homme dans le suivant. D'ailleurs s'agit-il d'un moment vécu ou d'un rêve ? Car la forme d'épopée intime propre au rêve, dont les libres associations viennent sans cesse dévier la trajectoire, semble se confondre avec celle du poème. Dans une écriture d'une grande musicalité, dont la beauté vient en partie de l'extrême simplicité, d'amples visions poétiques se déploient, portées par des voix toujours au bord de la confession. Dans cette partition magistrale, Louise Glück parvient une fois de plus à restituer à l'expérience humaine toute son énigme.

Nuit de foi et de vertu

Inverno. Il sole e` un dono raro e apprezzato, la notte arriva troppo presto, il cibo ha un sapore piu` amaro. Sospesi in questo grigiore guardiamo indietro o avanti, cio` che e` stato e che forse ci aspetta: colori piu` caldi riempiono le nostre estati di coperte stese tra gli aranci, di viaggi in macchina tra campi sconfinati che scorrono via in un finestrino. Ma cio` che il sole bacia proietta allo stesso tempo, dietro di se?, un'ombra piu` scura, ed e` li` che l'inverno si annida: in una speranza o nel ricordo di una persona che abbiamo perso; in una gioia minuta, piu` duramente guadagnata, e dunque cento volte piu` preziosa. In Ricette per l'inverno dal collettivo le parole di Louise Glu?ck ci rinfrancano come un camino acceso quando fuori, dalla finestra, vediamo la neve tingere di bianco l'erba. I suoi versi, nella loro meravigliosa e cruda semplicita`, ci svelano memorie, suoni, voci e sensazioni che avevamo dimenticato, che sono suoi ma irrimediabilmente anche nostri, di tutti.

Ricette per l’inverno dal collettivo

È di nuovo inverno, è di nuovo freddo. Il lago Averno, dove gli antichi credevano si trovasse la porta dell'aldilà, è scuro come il cielo sopra le nostre teste. Ad aguzzare gli occhi, riusciamo appena a distinguere la migrazione notturna di uno stormo di uccelli. All'alba, le colline brillano di fuoco, ma non è più il sole di agosto: i nostri corpi non sono stati salvati, non sono sicuri. In Averno, Louise Glück canta la solitudine e il terrore per l'ignoto, lo splendore della notte e l'amore, il desiderio: perché, sembra dirci, anche quando tutto è muto e spento, capita a volte di sentire musica da una finestra aperta, in una mattina di neve, e allora il mondo ci richiama a sé, e la sua bellezza è un invito.

Louise Glück, se tenant à l'écart du courant américain de la poésie confessionnelle, compose des recueils polyphoniques où le je n'est jamais réductible à une seule identité, mais où chacune des voix participe à un vaste ensemble poétique. Dans Meadowlands s'entrecroisent ainsi celles des protagonistes de L'Odyssée, dans une réécriture du mythe qui laisse la part belle aux personnages secondaires - Télémaque, Circé, Pénélope -, et celles d'un homme et d'une femme d'aujourd'hui, au bord de la rupture. De cette confrontation entre l'atemporel et le contemporain, Glück tire un champ magnétique d'une rare puissance, une poésie au pouvoir de suggestion nouveau. Mais c'est bien par le prisme du langage que la dissolution d'un mariage est scrutée ici, dans une poésie habitée par le souci de précision et de clarté, révélant les silences, l'incommunicabilité au sein même du dialogue. D'une lucidité bouleversante sans jamais toucher au pathos, Meadowlands est comique et déchirant à la fois dans sa distance avec le quotidien et dans sa densité métaphorique, ancrée sur les rives de la Méditerranée. Meadowlands, publié aux Etats-Unis en 1996, est le recueil qui suivit la publication de L'iris sauvage.

Livres