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Maëlle Ranoux

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Poésies

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    Maëlle Ranoux

    @maelleRanoux

    Arbre de nuit Sous la lune absente Je converse avec les géants de la nuit, Ces arbres qui remuent le noir de leur langage mystérieux Ou bien Habitent le silence nocturne. Je devine au loin Mon capitaine Habité par le vent A la proue de son navire couleur de crème Blanc Cassé Fendu par l’écume du trait du jour naissant.

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    A l’enfant inconnu Il faudrait fleurir une tombe, A l‘enfant inconnu ; Y déposer les fleurs du mal, du bien De l’amour et du désamour ; Les roses rouges de la passion, Les roses d’hiver qui fleurissent dans la glace et la frustration. Il faudrait honorer L’enfant inconnu Qui ne naît pas Qui advient à peine Qui est pétrit du possible et de l’impossible. Il faudrait chanter, Pour l’enfant inconnu, Un chant léger, celui de l’imprévu, Un chant lourd et grave, Celui du désamour qui entrave. Il faudrait s’attarder Sur sa tombe Se souvenir Du désir Qui l’ont fait venir, Et du pourquoi Et du comment Qui l’ont tué. Regarder l’emprise de la vie sur elle-même, Sentir sa puissance, Gouter au bien, aussi, au paisible et au sens, Du choix fait et assumé. Il faudrait se souvenir, Du vieux couple qui n’a pas voulu, De l’amant et de la maitresse Qui n’ont pas pu ; Du corps de la femme Où ça ne s’accrochait pas ; De l’hésitant et de l’indécise Qui ne savaient pas ; De l’enfant de prostitué Et il ne valait mieux pas ; Il faudrait se souvenir de ces enfants Sans nom, sans devenir. Il faudrait regarder sans se mentir, L’armée des enfants inconnus Comme une masse fantôme Qui nous hante et nous parle, Nous menace de sa bouche muette, Effacée, informe. Il faudrait la regarder en face, Et entendre, Ses pas lents, Sortir Du cœur de notre vallée noire, Où le désir et le refus copulent, Où le désespoir étrangle l’espoir, Où vouloir et renoncer s’embrassent. Qu’est-t-il sorti de cet antre ? Peut-on le nommer ? Je donnerai, A l’enfant inconnu, Une parure pour son anonymat Des fleurs terrifiantes d’éclat Un hymne dissonant et cru, Un mausolée de terre nue, Profonde, au parfum fertile. La vie a tracé son chemin subtil, en lui, A magnifié le chaos de la vallée noire, Puis est retombé dans l’indicible puits, Où se décomposent les évidences, par-delà le miroir.

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    A l’école A l’ombre des grands marronniers A l’école A lait colle Enfant poisse Le cahier Le cas lié L’écolier Mue A l’école Crayon Craie Crissant Cassant A l’école Les enfants En fond Sonnent A l’école Les enfants Mettent Leurs cartables Cartes Sur table A l’école Les enfants Accomplissent Leur devoir De voir Leur maitresse Qui caresse L’espoir De voir Qu’ils plissent Dans l’espace De réussite et Se hissent Haut Tout haut A la cime Du marronnier De la cour A l’école Les enfants Hissés ho ! Osent pas A l’école Les enfants Apprennent Les dits Les dix Les dires Les diplômes A l’école Les enfants Lisent Dico-diplo Diplo-docus A l’école Les enfants Lissent Ont des dix Plots A l’école Les enfants Louchent Partent Les enfants Louchent Sur la feuille du voisin A l’école Les enfants Apprennent Happent Prennent A l’école Les enfants Aptes Prennent Les enfants inaptes, Peinent. A l’école Les enfants Donnent Leur coeur Corps A la maitre Peignés Cartablés Attablés Assis surtout L’école peine Ceux qui n’y vont pas Ceux qui n’y vont plus L’école nostalgie L’école espoir L’école des petits L’école des grands Des grands espoirs L’école dessine Dessine les rêves Des signes de rêves A l’école Les têtes s’échappent Echafaudent Par-dessus le mur A travers la fenêtre A l’école La cime du marronnier Balance, Reflète Des lueurs D’ailleurs A l’école Les arbres de la cour Leurs racines soulèvent le goudron La pluie entre dans les trous De petits lacs Des océans Giclant sous les baskets Pantalons tachés Mamans ridées L’école efface La craie lue Le tableau Las A l’école les enfants pattes, Les enfants potes, Complottent Carambars Caries en barre A l’école Les notes Les points Les frises Les fraises tagada L’école se bat Combat lourd Classes vides Parents énervés L’école perdue Où nous n’irons plus L’école finie C’est l’été, Ecoliers, enfants, Disparus. Le cancre et le fayot, Enfants tout court, Enfants de tout coeur. C’est la rentrée Grands traits Petits carreaux Les fournitures Nourritures Le diplôme Les dits plots me paumé Réussite Raie Hue Cite Rehausse Le ton Rehausse toi A l’école Les adolescents Le corps grandissant Pointe le sein Pousse la fesse A l’école Le bahut Le patin Les joints A l’école Des nouveaux Des petits Prennent cahiers Prennent notes A l’école Sachez Les petits Prendre rêves Aussi. Adieu les petits Adieu l’école

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    Au village du silence Au village du silence, Règne le temps passé. Par la pierre sculptée, siècles figés, la mémoire diffuse ce que les hommes ont oublié. Au village du silence, Que la vigne encercle Et le chemin pierreux épouse, L’existence n’a qu’un son, Celui de la rivière, Celui de la fontaine, Celui de cette eau claire qui vient de la montagne. Au village du silence, Les maisons s’entrecroisent Labyrinthe de vies imbriquées Murs qui se frôlent, Fenêtres étroites qui auscultent Les passagers de ces vaisseaux occultes, réfugiés derrière leurs larges murs. Pas un mot pas un bruit, C’est dans le murmure que l’on se dit. Les maisons séculaires accueillent sous leurs massives charpentes une forêt de colombages et montants Les paroles s’y cachent, les caprices, les petitesses, les racontars, les simples humains et leurs drôles d’écueils s’y étouffent. Et dans la rue pavée, pas un pas. Quelle est l’épaisseur du trait de vie, ici ? Quel autre volume que celui des montagnes ? Quel espace reste-il si la vallée s’ouvre comme une reine et avale toutes les vies qui s’avancent à elle ? Au village du silence, Je ne dors plus, J’écoute, L’épaisseur de l’interdit qui pèse sur chacun pour que tous puissent être là. La lumière joue à s’éteindre Les légendes s’approchent pour m’étreindre A l’entrée du village, l‘eau charrie une histoire de coquillages, L’air frais diffuse, Légendes des tourbières secrètes, contes miraculeux dans une langue d’un autre âge.

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    Entrer dans son alignement Elle vrombit La vie Par ici, par de-là les silences disparus. Elle me vibre, Et je la touche. Foule théâtrale, Au pas qui sonne, Cortège sans fin, D’audaces qui se donnent. C’est ici loin, Où la terre a disparue. Vie de bitume. C’est ici loin En ma patrie anéantie Que je m’engage. Que je dégage, Que je pétrie, Ma force certaine. Ici, Je pose et défais Filins et bagages. Ici, Le jour défait les lassitudes, Ici, Mon géant se relève, se redresse, s’adresse au monde sourd, C’est ici que je deviens ! Ici me pose, ici m’apaise, ici m’étreint, ici m’appelle, Ici je porte mon chagrin, ici je transporte mon bel espoir. *

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    L’île belle Je fais le tour de l’île Belle, Madame, Pour trouver enfin simple repos, De l’âme. Vos voiles et vos étoles, Si douce, Me frissonnent et oserais-je… m’émoussent ? Vous oisive et vous active, Idem, le ballet de votre intense vie, parsème, sur mon esprit, mon épiderme, chaos, anarchie, pulsions folles et indicibles quêtes de votre présence, de tout votre être. Ainsi est-ce ma vie, Madame, Depuis votre entrée ici, Chère âme, Depuis que vous mêlez votre existence, Vos impertinences, A ma trouble vie de poète las, Chercheur hébété de beautés envoutantes Terriblement porté à vous, toujours, chaque jour, quel que soit le verglas, Quelles que soient les épreuves qui me hantent. Madame, qui jamais ne vîntes à l’île Belle, me voir, qui dansez sans même m’apercevoir ; Madame si belle, Madame si suave, Pour vous je marche contre le vent qui m’avale. Pour vous rendre libre, j’arrache à mon esprit, Votre présence Votre existence J’efface les traces profondes de mon troublant tourment.

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    Se pétrir d’un voyage Je me souviens de l’océan Chaud et doux, S’entêtant à me séduire, S’allongeant sur mes rêves. Face aux torrents agités, crissants, d’ici, Je me souviens de la vie là-bas, Légère, Fluide comme une rivière, Traversante, Dans un horizon sans barrière. Je me souviens aussi, Du souvenir de vous, Mes êtres demeures, Comme des arbres absents, Dont l’ombre fraîche manquait sur mes rives. Je me souviens de l’océan. Je me souviens de vous absents. Je me souviens encore de ceux, Là-bas, Restés sous le soleil ardent, Sur les rives de ma rivière absente. * Mais, quelle est cette mélodie ? Oui, je la reconnais, C’est la triste mélodie du départ C’est la joyeuse mélodie de l’ailleurs Elle me pose, elle m’apaise, elle m’étreint, elle m’appelle, Elle porte mon chagrin, elle transporte mon espoir. * Vos lignes monotones M’animent ! Vos chemins chauds M’envolent ! Votre hiver glaçant M’échauffe ! Votre été bouillant M’exalte Vos grises mines M’amusent ! Vos âmes, à moi me lient, à moi m’attachent, à vous m’attachent. *

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    Une mélodie déchirante Mouvements bleus et brumes mortes, Ces violons me transportent. Ils sont Deux lunes rousses Qui transforment la nuit, Se raisonnent, Contournent la folie, Etincellent de sons francs, Duo forte lumineux et blanc. Il enlace son violoncelle et ses mains ne sont pas des mains Ce sont des branches qui appellent le vent. Ses yeux ne sont pas des yeux Mais deux planètes Qui tournent Dans un océan. Musicien cosmique Il laboure son instrument Fouisse sous la terre et de ses larges mains saisissantes Il broie les particules, les racines, les artères. Sa femme étire son archet, Déchire un nuage, Plante son regard dans ses convulsions Caresse un cadavre au casque de guerre Et donne à son cœur un souffle rouge et long. Ils sont tout le paysage humain Fait de chaos et d’harmonies. Ils sont toute la guerre humaine Faite d’amour et de violence réunies.

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