Martha Manning
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@marthaManning
Je deviens moins bon pour le simuler. Les gens de ma famille remarquent et demandent ce qui ne va pas. Mes amis me donnent des invitations à parler, à pleurer. Je les aime pour leur attention, mais je veux m'en faire fuir. J'ai perdu leur langue, leur installation avec des mots qui transmettent des sentiments. Je suis dans un nouveau territoire et je me sens comme un étranger dans le leur.
@marthaManning
Dans ces éclairs de perspicacité, je comprends un instant que l'un des grands dividendes de l'obscurité est une sensibilité accrue à la lumière.
@marthaManning
Parfois, l'enfer n'a pas de mots.
@marthaManning
Le corps se souvient de ce que votre esprit oublie.
@marthaManning
Je me sens toujours mal à rire des gens qui agissent fous. Mais parfois, les choses qu'ils font sont tellement drôles. Je me demande à quoi je ressemblerai si je glissais quelques crans sur l'indice de santé mentale.
@marthaManning
Si seulement je savais il y a un an à quoi je serais confronté maintenant. Jusqu'à l'année dernière, j'ai vécu avec l'arrogance innocente que ma vie était un simple produit de l'effort, de la volonté et du design. Mais maintenant, je suis une maison de cartes, tenue de manière précaire par la fragile conspiration du vent, du poids et de l'angle. Il est peut-être préférable que nous ne puissions pas voir dans notre avenir.
@marthaManning
L'infini de cette vacance, la douleur omniprésente, le désir d'un esprit, une légèreté, une joie - c'est tout ce qui reste.
@marthaManning
La dépression est une punition tellement cruelle. Il n'y a pas de fièvre, pas d'éruptions cutanées, pas de tests sanguins pour envoyer des gens se précipiter dans la préoccupation. Juste la lente érosion de soi, aussi insidieuse que tout cancer. Et, comme le cancer, c'est essentiellement une expérience solitaire. Une pièce en enfer avec seulement votre nom sur la porte.
@marthaManning
Les psychologues l'appellent une anxiété "flottante". Quels mots contradictoires. L'anxiété n'est pas libre. Il traque. Il attaque. Il atterrit sur vous avec un bruit sourd.
@marthaManning
Je devrais venir avec un avertissement de consommateur, comme les étiquettes qui disent "gérer avec soin" ou "peuvent être dangereuses pour votre santé". Je suis inapte à la consommation humaine. J'ai du mal à articuler à quel point cela se sent horrible et isolé, mais je ne trouve pas les mots.
@marthaManning
La dépression est une punition tellement cruelle. Il n'y a pas de fièvre, pas d'éruptions cutanées, pas de tests sanguins pour envoyer des gens se précipiter dans la préoccupation. Juste la lente érosion de soi, aussi insidieuse que tout cancer. Et, comme le cancer, c'est essentiellement une expérience solitaire. Une pièce en enfer avec seulement votre nom sur la porte.
@marthaManning
Les gens disent: «J'ai une maladie cardiaque», pas «Je suis une maladie cardiaque». D'une manière ou d'une autre, la présomption de l'individualité d'une personne n'est pas compromise par ces étiquettes de diagnostic. Toutes les étiquettes nous disent, c'est que la personne a un défi spécifique avec lequel elle a du mal dans une vie très diversifiée. Mais appelez quelqu'un "schizophrène" ou "une limite" et le sténographie a un moyen de fermer le chapitre sur la personne. Cela réduit un être humain multiforme à un diagnostic et nous permette de nous en faire un faux sens que ces mots nous disent qui est la personne, plutôt que de nous dire comment la personne souffre.
@marthaManning
L'essentiel est que ma vie s'est déjà presque éloignée de moi. J'ai deux choix: je peux y mettre fin ou je peux me battre comme un enfer pour le sauver.
@marthaManning
Dans la littérature psychologique, la dépression est souvent considérée comme une défense contre la tristesse. Mais je vais prendre la tristesse n'importe quel jour. Il n'y a pas de concours. La tristesse porte l'identification. Vous savez où cela a été et vous savez où il se dirige. La dépression ne porte pas de papiers. Il entre dans votre pays à l'improviste et non invité. Ses origines sont inconnues, mais sa destination est toujours des impasses en vous.
@marthaManning
Je ne me tuerais jamais intentionnellement. Je ne pouvais pas faire ça à ma famille, mes amis ... mais pour faire entrer le destin et me donner une poussée, c'est une autre affaire. Ensuite, j'ai la sortie, sans la culpabilité. J'ai honte de moi-même pour avoir pensé comme ça. Mais plus que tout, j'ai peur que cela me fasse tellement mieux d'y penser. Parfois, cela facilite la terreur, le sentiment que je suis condamné éternellement à cet enfer.
@marthaManning
Certaines difficultés sont si solitaires qu'elles se noient avec des mots.
@marthaManning
Les images sont visuelles, auditives, olfactives, kinesthésiques. Ils ne sont pas décontractés sur les mêmes pistes que la pensée. Et parfois, quand ils reviennent vers vous, c'est comme si vous les resseniez pour la toute première fois. La mémoire vit dans les détails, comme la couleur d'une pièce, un ton d'une voix, le toucher d'un enfant, l'odeur d'un homme.
@marthaManning
Il suffit de parler à la parole, pour donner une réaction minimale à un stimulus. Mais être réellement le stimulus ne me vient même pas à l'esprit.
@marthaManning
La dépression est une punition tellement cruelle. Il n'y a pas de fièvre, pas d'éruptions cutanées, pas de tests sanguins pour envoyer des gens se précipiter dans la préoccupation. Juste la lente érosion de soi, aussi insidieuse que tout cancer. Et, comme le cancer, c'est essentiellement une expérience solitaire. Une pièce en enfer avec seulement votre nom sur la porte.