Alors que la crise du modèle républicain est au cour des débats qui traversent notre société, il faut (re)lire Robespierre, père fondateur de la République, qui apporte une vision et une voix qui frappent par leur modernité et la force vitale de leurs idéaux. Retrouver cette parole, c'est se pencher sur ces questions simples mais fondatrices : quels rapports doivent régir les croyances religieuses et l'idée républicaine ? Comment une République garantit-elle à ses citoyens l'équité, la justice sociale et l'entraide ? Qu'est-ce, enfin, qu'une "République" ?

Discours sur la religion, la République, l'esclavage

Si Robespierre n'exerça aucune responsabilité directe dans l'insurrection du 10 août 1792 et dans les massacres qui s'ensuivirent, il en assuma cependant politiquement les conséquences. au député de Paris à la Convention nationale, il modifia le titre de son journal, qui devint, dès le 19 octobre 1792 : Lettres de Maximilien Robespierre, membre de la Convention nationale, à ses commettants. Moins qu'un journal d'information, ce fut en réalité davantage une suite de brochures compactes de plusieurs dizaines de pages, véritables comptes rendus de mandat, fortement chargés de sens et destinés en priorité à former l'opinion comme à favoriser le rassemblement des patriotes autour d'une ligne politique clairement et inlassablement rappelée. Ce second, et dernier, journal de Robespierre permet de suivre pas à pas l'évolution de sa stratégie politique, des débuts de la Convention jusqu'à la veille de la chute des Girondins.

Oeuvres de Maximilien Robespierre - Tome 5, Lettres à ses commettants

Les Discours réunis dans ce volume correspondent à la période des graves crises politiques de l'Assemblée constituante : schisme religieux lié au refus de la constitution civile du clergé par une partie des catholiques, émigration menaçante hors des frontières, affaire du rattachement d'Avignon à la France, fuite du roi et première émergence publique de la revendication républicaine, massacre des patriotes au Champs de Mars, mais aussi première grave crise politique coloniale et, enfin, achèvement de la constitution par un tournant résolument conservateur après la restauration du roi dans ses pouvoirs. Robespierre, dans ces crises successives, conserva la ligne définie précédemment : pas de survie possible de la Révolution sans une démocratie sociale qui bannisse le système censitaire et s'appuie sur les sociétés populaires.

Oeuvres de Maximilen Robespierre - Tome 7, Discours (janvier-septembre 1791)

Premier journal rédigé et publié par Robespierre, Le Défenseur de la Constitution marque la période où Maximilien n'était plus député, la Constituante ayant voté sur sa proposition la non rééligibilité des sortants. En partie privé de tribune publique, il se fit publiciste : son journal fut le lieu d'où il mena ses combats contre la guerre voulue par la Cour et les Brissotins, contre les conséquences de la liberté du commerce, qui réduisait les pauvres à la famine (il y publia la fameuse pétition du curé de Mauchamp, Dolivier, en faveur des émeutiers d'Etampes qui avaient tué Simoneau). L'objectif était à la fois simple et limpide : éditer périodiquement une sorte d'argumentaire politique et doctrinal destiné principalement aux patriotes organisés dans les clubs à travers le territoire national.

Oeuvres de Maximilen Robespierre - Tome 4, Les journaux, Le Défenseur de la Constitution

Extrait:Musset, les Lamartine, les Lamennais, les Balzac, les George Sand, tous ces grands noms qui ont fait briller notre époque d'un éclat qui peut soutenir les rayons de l'astre du grand siècle. Aujourd'hui, le triomphe de l'esprit sur la force est assuré è jamais. Grâce à l'esprit philosophique sorti de la Révolution, la guerre, cette barbarie de la civilisation, ne sait plus passionner les peuples. Si parfois l'épée veut encore sortir du fourreau, les lettres ne se laisse ront plus efrayer par le fracas qu'elle pourra faire autour d'elles, et poursuivront sans interruption la grande oeuvre de l'éducation de l'esprit humain.

Éloge de Gresset

Ce quatrième volume des Discours permet de prendre la mesure de l'action politique de Robespierre aux Jacobins et à la Convention dans ce moment crucial de l'histoire de la Révolution, entre le 21 septembre 1792, jour de la proclamation de la République, et son entrée au Comité de salut public, le 27 juillet 1793. Politique étrangère, droits des peuples au moment des premières conquêtes militaires de la jeune République, procès du roi, débats sur l'instruction publique, lutte contre la Gironde et questions économiques sont les thèmes majeurs des interventions de Robespierre durant ce qu'il est convenu d'appeler " la Convention girondine ", et qui constituent les pièces maîtresses du " dossier Robespierre " réuni dans ce volume.

Oeuvres de Maximilien Robespierre - Tome 9, Discours (septembre 1792-juillet 1793)

Testament, extrait du discours du 8 thermidor an II

Les deux plaidoiries réunies dans ce volume constituent une plongée originale dans la France du XVIIIe siècle. Textes historiques animés d'une véritable dimension littéraire, ils nous offrent une lecture à la croisée des genres. Tout d'abord, il donne à découvrir Robespierre avant la Révolution, c'est-à-dire un jeune avocat prometteur, dont les talents d'orateur dénotent un esprit vif, amoureux des lettres, et qui, en parfait représentant de la culture des Lumières associe les sciences, les arts et la politique dans une vision du monde profondément humaniste. De plus, ces textes sont l'occasion de s'immiscer au coeur de la société française à la veille de la Révolution, nous plongeons ainsi dans le quotidien de vies simples, de la banale querelle de voisinage à la tragique injustice.

Plaidoyer pour un paratonnerre

La première édition scientifique des Œuvres de Maximilien Robespierre, sous l'égide de la Société des études robespierristes, s'est échelonnée de 1912 à 1967. Les dix volumes de cet immense corpus, soigneusement annotés et commentés par trois générations de chercheurs, d'Albert Mathiez à Georges Lefebvre, puis Marc Bouloiseau et Albert Soboul, sont épuisés depuis longtemps et bien peu d'érudits peuvent accéder aisément à cette édition de référence. La réimpression réalisée en 2000 par Phénix éditions a été aussi très vite écoulée. La présente édition, réalisée pour le Centenaire de la Société des études robespierristes, comble ainsi une lacune majeure des études révolutionnaires actuelles, en France et à l'étranger, en reproduisant l'édition de 1912-1967, augmentée d'un onzième volume qui regroupe les textes omis par ses maîtres d'œuvre ou retrouvés depuis. Loin de tout esprit apologétique ou de tout dénigrement systématique, il s'agit de mettre à la disposition des lecteurs un précieux instrument de connaissance de la démarche intellectuelle et politique d'un des acteurs majeurs de notre histoire contemporaine, mais aussi l'un des personnages historiques les plus controversés aujourd'hui encore. Ce volume rassemble un nombre imposant d'œuvres non publiées dans la première édition : elles concernent notamment la période où Robespierre fut directeur de l'Académie d'Arras, puis ses premiers combats lors de la convocation des Etats généraux et sous la Constituante. Des textes de premier plan se succèdent, comme la défense de Dupond (1789), qui met en lumière le traitement arbitraire réservé aux victimes des lettres de cachet, la défense des droits des bâtards (1786), un discours de 1787 en faveur de l'élargissement de l'espace public aux femmes dans les lieux de production des arts et des sciences, et l'Adresse aux Français de juillet 1791. Quelques lettres et des manuscrits accompagnent la réédition de son Carnet (1793) et celle des Notes contre les dantonistes (1794), établies par Albert Mathiez.

Oeuvres de Maximilien Robespierre - Tome 11, Compléments (1784-1794)

Du 30 septembre 1791 au 6 septembre 1792, Robespierre n'est plus député. S'il s'exprime d'abord par son journal, il dispose également de la tribune du Club des Jacobins, dont il est membre depuis 1789. Les Discours rassemblés dans ce volume ont été prononcés devant les membres de ce club, en train de devenir le lieu stratégique où s'élabore une voie spécifique d'approfondissement radicalement démocratique de la Révolution commencée en 1789 : dénonciation des manoeuvres de la Cour et du bellicisme qui préconisait la " croisade de la liberté ", proclamation du " droit à l'existence " contre la hausse des prix des denrées par la mise en oeuvre de la liberté illimitée du commerce, exigence du droit de suffrage pour tous les hommes, sans distinction de fortune ou de profession. La chute du trône, le 10 août 1792, et la victoire de Valmy, le 20 septembre, ouvriront la voie à cette " république de fait " que prônait Robespierre au fil de ses interventions aux Jacobins.

Oeuvres de Maximilien Robespierre - Tome 7, Discours (octobre 1971-septembre 1972)

"La raison de l'homme ressemble encore au globe qu'il habite ; la moitié en est plongée dans les ténèbres, quand l'autre est éclairée. Les peuples de l'Europe ont fait des progrès étonnants dans ce qu'on appelle les arts et les sciences, et ils semblent dans l'ignorance des premières notions de la morale publique. Ils connaissent tout, excepté leurs droits et leurs devoirs. D'où vient ce mélange de génie et de stupidité ?" La vision et la voix de Robespierre, père fondateur de la République, frappent par leur modernité et la force vitale de leurs idéaux. Retrouver cette parole, c'est se pencher sur ces questions simples mais fondatrices : quels rapports doivent régir les croyances religieuses et l'idée républicaine ? Comment une République garantit-elle à ses citoyens l'équité, la justice sociale et l'entraide ? Qu'est-ce, enfin, qu'une "République" ?

Les Discours réunis dans ce volume, rassemblés par G. Lefebvre, A Soboul, M. Bouloiseau et J. Dautry, correspondent à la première période de la vie politique de Robespierre : de la réunion des États généraux jusqu'au moment où l'Assemblée constituante apparaît comme profondément divisée entre " côté droit " et " côté gauche entre " patriotes " et " aristocrates Au fil de ses prises de parole on voit grandir la place occupée par le modeste député d'Arras. Intervenant sur tous les sujets possibles, ou presque, l'avocat Robespierre se fit orateur et derrière l'orateur se profile bien vite le dirigeant politique et le " penseur " de la Révolution démocratique dont l'autorité ne va cesser de grandir, à la mesure de l'hostilité que lui vouent les adversaires de la Révolution.

Oeuvres de Maximilien Robespierre - Tome 6, Discours 1789-1790

Ce cinquième et dernier volume des Discours de Robespierre, préparé par Marc Bouloiseau et Albert Soboul, couvre les douze mois de son action " d'homme d'Etat ", membre du Comité de salut public de la Convention, devenu principal - et non seul - dirigeant du gouvernement collégial de la République de l'an II bientôt victorieuse. Théoricien d'un " Gouvernement révolutionnaire " provisoire et transitoire, maître d'oeuvre de la politique de salut public et inspirateur de la Terreur, Robespierre se fait en même temps promoteur d'une politique sociale redistributive, d'une éducation publique émancipatrice et correctrice des inégalités de fait ; il combat l'athéisme déchristianisateur, propose le culte de l'Etre suprême en même temps qu'il s'oppose avec force à la corruption et à tout esprit de capitulation. La lecture des discours de cette dernière année de sa vie éclaire sur l'effort héroïque qu'il fait pour transformer par en haut la société, mais aussi les insurmontables contradictions et impasses dans lesquelles était enfermé le philosophe-homme d'Etat. Le discours du 8 thermidor marqua la fin d'une parole encore prophétique mais devenue politiquement incertaine et impuissante à agir.

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