Michel de Montaigne
@michelDeMontaigne
Pour composer notre personnage, c'est notre devoir, de ne pas composer des livres, et de gagner, pas des batailles et des provinces, mais de l'ordre et de la tranquillité dans notre conduite.
Michel de Montaigne
Michel Eyquem de Montaigne, seigneur de Montaigne (prononcé à l'époque «Montagne»), plus connu sous la simple dénomination de Montaigne, né le 28 février 1533 et mort le 13 septembre 1592 au château de Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne), est un philosophe, humaniste et moraliste français de la Renaissance, ainsi qu'un écrivain érudit. Éduqué enfant puis adolescent par son père Pierre Eyquem de Montaigne dans la ferveur humaniste et polyglotte, le jeune Michel Eyquem se mue en étudiant batailleur et aventureux menant une vie itinérante parfois dissolue. Devenu pleinement adulte, homme à la santé allègre, de caractère bouillonnant, mais toujours avide lecteur, il entame en 1554 à la cour des aides de Périgueux un parcours professionnel au sein de la magistrature de la province de Guyenne qui le mène en 1556 au parlement de Bordeaux où il va détenir une charge de conseiller pendant treize ans. Il y noue une progressive et solide amitié avec un collègue, Étienne de La Boétie, dont la mort en août 1563 le bouleverse, tout en lui donnant l’occasion de concrétiser ses conceptions philosophiques stoïques. Muté à la chambre des enquêtes, il y devient un diplomate de premier plan dans ces temps de guerres de religion, catholique sincère et ambigu,, mais opposé aux ligueurs et fidèle au roi de France. Après sa retraite en octobre 1571, il devient gentilhomme de la chambre du Roi, avec le titre de chevalier de l'ordre de Saint-Michel. À la mort de son père en juin 1568, Michel hérite de la terre et du titre de « seigneur de Montaigne » ; désormais riche, il peut quitter sa charge de magistrat diplomate. En juillet 1570 Montaigne se consacre à l'écriture et à l'édition. Cet art de l'otium ne l'empêche pas de prendre une part active à la vie politique en Aquitaine : il est à deux reprises maire de Bordeaux de 1581 à 1585, puis, au début de la huitième guerre de Religion, est un des négociateurs clés entre le maréchal de Matignon, gouverneur de Guyenne, et Henri de Bourbon, roi de Navarre, héritier présomptif du roi de France Henri III et chef du parti protestant ; comme nombre de catholiques modérés, il continue de soutenir le roi de Navarre devenu roi de France en 1589 (Henri IV). Probablement dès la fin mars 1578, il constate qu'il est victime de petits calculs urinaires, et en dix-huit mois, la gravelle, maladie responsable de la mort de son père, s'aggrave et s'installe durablement. Désormais, le plus souvent souffrant ou malade, il cherche à hâter ses écrits et à combler ses curiosités : il essaie ainsi de guérir en voyageant vers des lieux de cure, puis voyage vers les contrées qui l'ont fasciné durant sa jeunesse. Les Essais entrepris en 1572 et constamment continués et remaniés jusqu'aux derniers mois avant sa mort sont une œuvre singulière tolérée par les autorités (puis mise à l'Index par le Saint-Office en 1676). Ils ont nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, de Nietzsche et Proust à Heidegger. Le projet de se peindre soi-même pour instruire le lecteur semble original, si l'on ignore les Confessions de saint Augustin : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même. » (cf. introspection) ; « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence. » Saint Augustin dans ses Confessions retraçait l'itinéraire d'une âme passée des erreurs de la jeunesse à la dévotion au Dieu de Jésus-Christ dont il aurait eu la révélation lors d'un séjour à Milan. Jean-Jacques Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains. Stendhal cultive l'égotisme. À la différence de ces trois là, Montaigne développe l'ambition de « se faire connaître à ses amis et parents » : celle d'explorer le psychisme humain, de décrire la forme de la condition humaine. S'il proclame que son livre « ne sert à rien » (« Au lecteur »), parce qu'il se distingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne, Montaigne souligne tout de même que quiconque le lira pourra tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais s'étend hors des barrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car « chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. » Le bonheur du sage consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : « C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être. »
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Pour composer notre personnage, c'est notre devoir, de ne pas composer des livres, et de gagner, pas des batailles et des provinces, mais de l'ordre et de la tranquillité dans notre conduite.
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Il n'y a rien de plus notable à Socrate que de trouver le temps, quand il était un vieil homme, pour apprendre de la musique et de la danse, et a pensé que c'est du temps bien passé.
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Mon entreprise n'est que pour me garder en mouvement, tandis que Motion me plaît; Je ne marche que pour la promenade.
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Notre religion est faite pour éradiquer les vices, mais il les encourage, les couvre et les nourrit.
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La peste de l'homme est l'opinion de la connaissance. C'est pourquoi l'ignorance est si recommandée par notre religion comme une qualité adaptée à la croyance et à l'obéissance.
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J'ai vu des gens grossiers en étant trop polis.
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C'est une perfection absolue ... pour tirer le meilleur parti de l'individualité.
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J'ai rassemblé un point de fleurs d'autres hommes et seul le fil qui les lie est le mien.
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Ce n'est pas suffisant pour durcir son âme; Vous devez également durcir ses muscles.
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Socrate puis Archésilaus avait l'habitude de faire parler leurs élèves en premier; Ils ont parlé après. «OBEST PLERUMQUE IST Discure volont autoritas eorum qui docent. [Pour ceux qui veulent apprendre, l'obstacle peut souvent être l'autorité de ceux qui enseignent]
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Nous ne percevons aucun charme qui n'est pas aiguisé, gonflé et gonflé par l'artifice. Ceux qui glissent naturellement et simplement facilement échappent à une vue aussi grossière que la nôtre.
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Je vois des hommes normalement plus désireux de découvrir une raison des choses que de savoir si les choses en sont.
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Il y a néanmoins un certain respect et un devoir général d'humanité qui nous attache, non seulement aux bêtes qui ont la vie et le sens, mais même pour les arbres et les plantes.
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En ce qui concerne les médecins, le hasard est plus précieux que la connaissance.
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Le mariage a, pour sa part, l'utilité, la justice, l'honneur et la constance; Un plaisir périmé mais plus durable. L'amour est ancré seul sur le plaisir, et il est en effet plus gratifiant pour les sens, Keener et plus aiguë; Un plaisir remué et maintenu en vie par des difficultés. Il doit y avoir une piqûre et un intelligent. Il cesse d'être amour s'il n'a pas de tiges et pas de feu.
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Nous ne pouvons pas être tenus à ce qui dépasse notre force et nos moyens; car parfois l'accomplissement et l'exécution peuvent ne pas être en notre pouvoir, et en effet il n'y a vraiment rien en notre propre pouvoir, sauf la volonté: à ce sujet est nécessairement basé et fondé tous les principes qui régulent le devoir de l'homme.
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La fortune, pour nous montrer son pouvoir en toutes choses, et pour réduire notre présomption, voir qu'elle ne pouvait pas rendre les imbéciles, les a fait de la chance.
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Les avocats et les médecins sont une mauvaise disposition pour tout pays.
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Dans une simple vérité, ce n'est pas un manque, mais plutôt l'abondance qui crée une avarice.
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Rien n'imprime plus vivant dans nos esprits que quelque chose que nous souhaitons oublier.
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Les vexations peuvent être mesquines, mais ce sont encore des vexations.
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Le sage vit aussi longtemps qu'il devrait, pas aussi longtemps qu'il le peut.
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C'est l'acuité de notre esprit qui donne le dessus à nos peines et à nos plaisirs.
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Ceux qui ont comparé notre vie à un rêve avaient raison ... nous dormons réveillés et sommeil.
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Je pars, fouiller dans des livres pour des paroles qui me plaisent.
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Je suis plus avisé qu'il serait préférable pour nous d'avoir [aucune lois] que de les avoir en nombre aussi prodigieux que nous.
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Je dis la vérité pas autant que moi, mais autant que j'ose, et j'ose un peu plus en vieillissant.
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Qui ne voit pas que j'ai pris une route le long desquelles j'irai, sans m'arrêter et sans effort, tant qu'il y a de l'encre et du papier dans le monde? Je ne peux pas garder une trace de ma vie par mes actions; La fortune les place trop bas. Je le garde par mes pensées.
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Il n'y a pas de plaisir pour moi sans communication: il n'y a pas autant qu'une pensée vive vient à l'esprit qu'elle ne me pleure pas d'avoir produit seule, et que je n'ai personne à dire.
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Une fois conformément, faites une fois ce que font les autres parce qu'ils le font, et une sorte de léthargie vole sur tous les sens les plus fins de l'âme.