Après la spectaculaire présentation de son travail à Londres, Olafur Eliasson (1967) expose début 2020 une installation entièrement et spécialement revue pour la Kunsthaus Zürich. Ce sont ces oeuvres de l'artiste islando-danois qui attirent comme par magie les spectateurstrices. Olafur Eliasson, lorsqu'il en parle, explique que ce qui lui importe avant tout c'est l'expérience de la rencontre physique avec l'oeuvre elle-même. Lui qui compte depuis des années parmi les plus grands artistes contemporains a commencé très tôt à traiter le sujet de la durabilité et ses thèmes sur fond d'écologie parlent aujourd'hui à de nombreux visiteurstrices. C'est pourquoi le livre comme l'exposition tournent aussi autour de notre rapport aux autres espèces et formes de vie sur Terre. Le plaidoyer d'Olafur Eliasson pour une conception d'un monde de coexistence et de collaboration est particulièrement manifeste lorsqu'il transforme l'espace muséal en une seule installation immersive.

Vision symbiotique d´Olafur Eliasson

Olafur eliasson: reality projector

Your glacial expectations

Il est l'homme qui a fait apparaître le soleil à Londres, une cascade à New York et un arc-en-ciel à Aarhus. Né en 1967, le Danois Olafur Eliasson est un artiste multimédia salué dans le monde entier dont le travail s'ancre profondément dans son environnement, mobilisant des éléments naturels et artificiels dans des prouesse brillantes et envoûtantes. Eliasson a atteint la notoriété en 1996 avec son dôme sculpté en acier inoxydable, 8900054, conçu avec l'architecte Einar Thorsteinn. Au fil des ans, il a poursuivi son oeuvre déclinant installations, photographie, sculpture et architecture, et a collaboré avec des auteurs, des théoriciens et des scientifiques sur des projets dans le monde entier. Travaillant dans son studio de Berlin en ébullition permanente, il a aussi fondé l'Institut pour les expériences spatiales, qui nourrit ses recherches incessantes. Le Studio Olafur Eliasson permet au lecteur de plonger au coeur des moindres aspects et mystères des différents projets du studio. L'ouvrage comprend une introduction de l'historien d'art Philip Ursprung ainsi qu'une présentation détaillée, dans l'ordre alphabétique, des concepts fondamentaux d'Eliasson, qui sont ensuite développés dans des entretiens avec l'artiste. Publiée à l'origine en Edition collector signée, cette nouvelle édition très grand format offre aux lecteurs un voyage accessible et merveilleux à travers l'une des pratiques les plus excitantes de l'art contemporain.

Studio Olafur Eliasson - An Encyclopedia

Studio Olafur Eliasson : the kitchen

Olafur Eliasson unspoken spaces

Le Studio Olafur Eliasson est un laboratoire expérimental installé à Berlin. Espace interdisciplinaire qui se propose d'ouvrir des dialogues d'un type nouveau entre l'art et son environnement, il est dirigé et animé par le célèbre artiste dano-islandais Olafur Eliasson. Cet ouvrage de référence permet au lecteur de pénétrer au cœur des multiples projets du Studio. Les concepts-clés qui sont à l'origine des œuvres sont indiqués par ordre alphabétique et développés à l'occasion de conversations avec l'artiste. L'ouvrage présente la majorité des installations, photographies, sculptures et projets architecturaux d'Eliasson à ce jour, ainsi que des éléments sur le processus de recherche du Studio. L'introduction a été rédigée par le grand historien d'art Philip Ursprung, qui a participé aux conversations.

Les photographies ont une pertinence pour les choses qui ne peuvent pas être dites.

Je ne pense pas que faire de l'art seul le rend mieux que de le faire avec une équipe de personnes.

Il serait faux de dire que la ville de Berlin n'est pas réglementée. Ce que je pense est plus intéressant, c'est dans quelle mesure une ville crée une sorte de refuge pour ses utilisateurs, afin que les gens aient confiance que la ville travaille en leur nom.

Le spectateur apporte quelque chose d'individu à l'expérience de toute œuvre d'art.

Dans de nombreuses zones rurales du monde, les communautés locales utilisent du kérosène pour l'éclairage intérieur, ce qui conduit à l'asthme, une mauvaise qualité de la lumière et le cycle désespéré des produits à base d'huile qui dégradent continuellement l'environnement.

Je peux utiliser la caméra pour faire un endroit ou un paysage; La caméra se projette dans une plus grande mesure plutôt que de prendre ou de reproduire. La caméra, ou plutôt, l'œil, produit l'impression de l'endroit: en tant que photographe, je ne prends pas passivement; Je suis actif en tant que sujet générant l'objet.

Je crois que l'accès à l'électricité et à la lumière peut radicalement améliorer les personnes et la vie.

Chaque ville change toujours, sur sa propre trajectoire.

J'ai déjà passé un tiers de ma vie en Allemagne, d'abord à Cologne puis, depuis 1994, à Berlin.

Au fil des ans, pour faire de l'art, j'ai constamment exploré des problèmes traitant de l'espace, du temps, de la lumière et de la société. Je suis particulièrement intéressé par la façon dont la lumière d'un espace détermine comment nous voyons cet espace et, de même, à la lumière et à la couleur des phénomènes en nous, à nos propres yeux.

J'étais intéressé par la façon dont nous engageons le monde. Comment utilisons-nous notre peau comme yeux? Si vous lisez un paysage urbain ou un paysage avec juste votre esprit, et pas votre corps, cela devient comme une image ou une représentation, pas quelque chose avec lequel vous vous engagez vraiment.

Je vois l'artiste comme un participant, coproducteur de la réalité. Je ne vois pas l'artiste comme une personne qui se trouve à distance et évalue.

Il est à peine notable que tant d'artistes, designers et architectes vivent ici. Il ne se reflète pas dans le paysage urbain ou dans les musées. Beaucoup d'artistes, par exemple, exposent le monde entier, mais pas à Berlin.

Par souci de santé mentale, le cerveau et les yeux gardent les choses simples. Mais enlevez le sens de la vue et soudain les choses ne sont pas si simples.

Lorsque les musées se retrouvent avec si peu d'argent que leur avenir est entre les mains de donateurs privés, ils sont incapables de développer leurs propres signatures en se collectant. D'un autre côté, cependant, je pense que nous devrions également célébrer le fait qu'il y a beaucoup d'art qui vit en dehors, ou à la périphérie de, le marché de l'art - et ça se passe assez bien.

Les artistes sont précieux pour le débat public : ils montrent la corrélation entre faire et penser.

Il y a 1,3 milliard de personnes aujourd'hui qui n'ont pas accès à l'électricité. Beaucoup d'entre eux s'appuient sur des lanternes de kérosène pour la lumière, mais le kérosène est à la fois coûteux et dangereux pour la santé.

J'ai beaucoup marché dans les montagnes en Islande. Et comme vous arrivez dans une nouvelle vallée, alors que vous arrivez dans un nouveau paysage, vous avez une certaine vue. Si vous restez immobile, le paysage ne vous dit pas nécessairement à quel point il est grand. Cela ne vous dit pas vraiment ce que vous regardez. Au moment où vous commencez à bouger, la montagne commence à bouger.

Avoir une expérience participe au monde. Participer au monde, c'est vraiment partager la responsabilité.

Si j'ai le choix de voyager en Russie, en Inde ou en Nouvelle-Zélande seul pendant une semaine pour des discussions préliminaires ou pour passer cette semaine avec ma famille, je choisis régulièrement ma famille.

Je veux exposer et évaluer le fait que le processus de vision et de détection est un système qui ne devrait pas être considéré comme naturel - c'est un moyen cultivé de production de réalité qui, en tant que système, peut être négocié et modifié.

J'étais à Pékin il y a un mois à travailler sur le projet de fumée en collaboration avec un architecte là-bas, et on m'a demandé très directement s'il était sûr de respirer la fumée. Ils n'avaient pas confiance dans le musée pour ne pas utiliser de fumée nocive, et ils n'avaient certainement pas confiance que la ville les protégerait contre la fumée nuisible.

Je vois l'artiste comme un participant, coproducteur de la réalité.

En amenant Little Sun à la Tate Modern et aux Jeux olympiques de Londres, j'espère réaliser un projet artistique pour ceux qui n'ont généralement pas accès à des événements mondiaux de cette envergure.

La lumière a un impact évident, fonctionnel et esthétique sur nos vies.

Mon objectif est de formuler une nouvelle théorie des couleurs basée sur le spectre complet de la lumière visible.

Dans le passé, Berlin était beaucoup plus radical et extrême et maintenant il devient beaucoup plus une ville européenne conventionnelle.

Votre panorama arc-en-ciel entre dans un dialogue avec l'architecture existante et renforce ce qui est assuré à l'avance, c'est-à-dire la vue de la ville. J'ai créé un espace qui efface pratiquement les frontières entre l'intérieur et l'extérieur - où les gens deviennent un peu incertains de savoir s'ils sont entrés dans une œuvre ou dans une partie du musée. Cette incertitude est importante pour moi, car elle encourage les gens à penser et à ressentir au-delà des limites dans lesquelles ils sont habitués à bouger.

Ses oeuvres

Ses derniers livres