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Pablo Neruda

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Pablo Neruda, nom de plume de Ricardo Eliécer Neftalí Reyes Basoalto, né le 12 juillet 1904 à Parral (région du Maule) et mort le 23 septembre 1973 à Santiago, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et intellectuel chilien. Il est considéré comme l'un des quatre grands de la poésie chilienne avec Gabriela Mistral, Pablo de Rokha et Vicente Huidobro et l'un des artistes les plus influents de son siècle. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1971. Engagé au Parti communiste du Chili, dont il a été membre du comité central, il a aussi été sénateur et ambassadeur du Chili en France. Il meurt douze jours après le coup d'État de 1973, selon la version officielle d'un cancer de la prostate, mais l'hypothèse d'un assassinat par empoisonnement perpétré dans le contexte de la répression politique est de plus en plus évoquée à partir de 2011 par le gouvernement chilien et des experts.

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Poésies

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    Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches, l’attitude du don te rend pareil au monde. Mon corps de laboureur sauvage, de son soc a fait jaillir le fils du profond de la terre. je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux, la nuit m’envahissait de toute sa puissance. pour survivre j’ai dû te forger comme une arme et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde. Mais passe l’heure de la vengeance, et je t’aime. Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme. Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l’absence! ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste! Corps de femme, je persisterai dans ta grâce. Ô soif, désir illimité, chemin sans but! Courants obscurs où coule une soif éternelle et la fatigue y coule, et l’infinie douleur.

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    Ici je t’aime Ici je t’aime. Dans les pins obscurs le vent se démêle. La lune resplendit sur les eaux vagabondes. Des jours égaux marchent et se poursuivent. Le brouillard en dansant qui dénoue sa ceinture. Une mouette d’argent du couchant se décroche. Une voile parfois. Haut, très haut, les étoiles. Ô la croix noire d’un bateau. Seul. Le jour parfois se lève en moi, et même mon âme est humide. La mer au loin sonne et résonne. Voici un port. Ici je t’aime. Ici je t’aime. En vain te cache l’horizon. Tu restes mon amour parmi ces froides choses. Parfois mes baisers vont sur ces graves bateaux Qui courent sur la mer au but jamais atteint. Suis-je oublié déjà comme ces vieilles ancres. Abordé par le soir le quai devient plus triste. Et ma vie est lassée de sa faim inutile. J’aime tout ce que je n’ai pas. Et toi comme tu es loin. Mon ennui se débat dans les lents crépuscules. Il vient pourtant la nuit qui chantera pour moi. La lune fait tourner ses rouages de songe. Avec tes yeux me voient les étoiles majeures. Pliés à mon amour, les pins dans le vent veulent Chanter ton nom avec leurs aiguilles de fer.

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    Il meurt lentement Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre, celui qui ne se laisse jamais aider. Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude refaisant tous les jours les mêmes chemins, celui qui ne change jamais de repère, Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements Ou qui ne parle jamais à un inconnuIl meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les coeurs blessés Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n’a fui les conseils sensés. Vis maintenant! Risque-toi aujourd’hui! Agis tout de suite! Ne te laisse pas mourir lentement! Ne te prive pas d’être heureux!

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    Je me souviens de toi telle Je me souviens de toi telle que tu étais en ce dernier automne: un simple béret gris avec le cœur en paix. Dans tes yeux combattaient les feux du crépuscule. Et les feuilles tombaient sur les eaux de ton âme. Enroulée à mes bras comme un volubilis, les feuilles recueillaient ta voix lente et paisible. Un bûcher de stupeur où ma soif se consume. Douce jacinthe bleue qui se tord sur mon âme. je sens tes yeux qui vont et l’automne est distant: béret gris, cris d’oiseau, coeur où l’on est chez soi et vers eux émigraient mes désirs si profonds et mes baisers tombaient joyeux comme des braises. Le ciel vu d’un bateau. Les champs vus des collines: lumière, étang de paix, fumée, ton souvenir. Au-delà de tes yeux brûlaient les crépuscules. Sur ton âme tournaient les feuilles de l’automne.

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    Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit. Écrire, par exemple: « La nuit est étoilée et les astres d’azur tremblent dans le lointain. » Le vent de la nuit tourne dans le ciel et chante. Je puis écrire les vers les plus tristes cette nuit. Je l’aimais, et parfois elle aussi elle m’aima. Les nuits comme cette nuit, je l’avais entre mes bras. Je l’embrassai tant de fois sous le ciel, ciel infini. Elle m’aima, et parfois moi aussi je l’ai aimée. Comment n’aimerait-on pas ses grands yeux fixes. Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit. Penser que je ne l’ai pas. Regretter l’avoir perdue. Entendre la nuit immense, et plus immense sans elle. Et le vers tombe dans l’âme comme la rosée dans l’herbe. Qu’importe que mon amour n’ait pas pu la retenir. La nuit est pleine d’étoiles, elle n’est pas avec moi. Voilà tout. Au loin on chante. C’est au loin. Et mon âme est mécontente parce que je l’ai perdue. Comme pour la rapprocher, c’est mon regard qui la cherche. Et mon coeur aussi la cherche, elle n’est pas avec moi. Et c’est bien la même nuit qui blanchit les mêmes arbres. Mais nous autres, ceux d’alors, nous ne sommes plus les mêmes. je ne l’aime plus, c’est vrai. Pourtant, combien je l’aimais. Ma voix appelait le vent pour aller à son oreille. A un autre. A un autre elle sera. Ainsi qu’avant mes baisers. Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis. je ne l’aime plus, c’est vrai, pourtant, peut-être je l’aime. Il est si bref l’amour et l’oubli est si long. C’était en des nuits pareilles, je l’avais entre mes bras et mon âme est mécontente parce que je l’ai perdue. Même si cette douleur est la dernière par elle et même si ce poème est les derniers vers pour elle.

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    J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente Ton silence m'enchante et ce semblant d'absence quand tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne. On dirait que tes yeux viennent de s'envoler, on dirait qu'un baiser t'a refermé la bouche. Comme tout ce qui est est empli de mon âme tu émerges de tout, pleine de l'âme mienne. Papillon inventé, tu ressembles à mon âme, tu ressembles aussi au mot mélancolie. Ton silence m'enchante et cet air d'être loin. Tu te plains, dirait-on, roucoulant papillon. Et tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne laisse-moi faire silence dans ton silence. Laisse-moi te parler aussi par ton silence simple comme un anneau et clair comme une lampe. Tu es comme la nuit, constellée, silencieuse. Ton silence est d'étoile, aussi lointain et simple. J'aime quand tu te tais car tu es comme absente. Comme si tu mourrais, distante et douloureuse. Il ne faut qu'un sourire, et un seul mot suffit à me rendre joyeux : rien de cela n'était.

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    Pour que tu m’entendes Pour que tu m’entendes mes mots parfois s’amenuisent comme la trace des mouettes sur la plage. Collier, grelot ivre pour le raisin de tes mains douces. Mes mots je les regarde et je les vois lointains. Ils sont à toi bien plus qu’à moi. Sur ma vieille douleur ils grimpent comme un lierre. Ils grimpent sur les murs humides. Et de ce jeu sanglant tu es seule coupable. Ils sont en train de fuir de mon repaire obscur. Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli. Ce sont eux qui ont peuplé le vide où tu t’installes, ma tristesse est à eux plus qu’à toi familière. Ils diront donc ici ce que je veux te dire, et entends-les comme je veux que tu m’entendes. Habituel, un vent angoissé les traîne encore et parfois l’ouragan des songes les renverse. Tu entends d’autres voix dans ma voix de douleur. Pleurs de lèvres anciennes, sang de vieilles suppliques. Ma compagne, aime-moi. Demeure là. Suis-moi. Ma compagne, suis-moi, sur la vague d’angoisse. Pourtant mes mots prennent couleur de ton amour. Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli. Je fais de tous ces mots un collier infini pour ta main blanche et douce ainsi que les raisins

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    Tu es au crépuscule un nuage dans mon ciel Tu es au crépuscule un nuage dans mon ciel, ta forme, ta couleur sont comme je les veux. Tu es mienne, tu es mienne, ma femme à la lèvre douce et mon songe infini s’établit dans ta vie. La lampe de mon coeur met du rose à tes pieds et mon vin d’amertume est plus doux sur tes lèvres, moissonneuse de ma chanson crépusculaire, tellement mienne dans mes songes solitaires Tu es mienne, tu es mienne, et je le crie dans la brise du soir, et le deuil de ma voix s’en va avec le vent. Au profond de mes yeux tu chasses, ton butin stagne comme les eaux de ton regard de nuit. Tu es prise au filet de ma musique, amour, aux mailles de mon chant larges comme le ciel. Sur les bords de tes yeux de deuil mon âme est née. Et le pays du songe avec ces yeux commence.

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    À mon coeur suffit ta poitrine À mon cœur suffit ta poitrine, Mes ailes pour ta liberté. De ma bouche atteindra au ciel Tout ce qui dormait sur ton âme. En toi l’illusion quotidienne. Tu viens, rosée sur les corolles. Absente et creusant l’horizon Tu t’enfuis, éternelle vague. Je l’ai dit : tu chantais au vent Comme les pins et les mâts des navires. Tu es haute comme eux et comme eux taciturne. Tu t’attristes soudain, comme fait un voyage. Accueillante, pareille à un ancien chemin. Des échos et des voix nostalgiques te peuplent. À mon réveil parfois émigrent et s’en vont Des oiseaux qui s’étaient endormis dans ton âme.

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