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Paul Celan

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Paul Celan, à l'origine Paul Pessach Antschel (en allemand) ou Ancel (en roumain), né le 23 novembre 1920 à Cernăuți (à l'époque en Roumanie) et mort le 20 avril 1970 à Paris, est un poète et traducteur de nationalité roumaine et de langue allemande, naturalisé français en 1955. Son nom d'écrivain est la métathèse de son patronyme roumain. Auteur d'une œuvre absolument novatrice, il est souvent considéré comme le plus grand poète de langue allemande de l'après-guerre.

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Poésies

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    Paul Celan

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    @paulCelan

    Argumentum e silentio À René Char Mise à la chaîne entre l’Or et l’Oubli : la Nuit. Tous deux ont voulu la prendre, tous deux elle laissa faire. Mets là-bas, mets toi aussi maintenant là ce qui aux côtés des jours veut poindre : la parole survolée d’étoiles, l’inondée de mers. À chacun la parole. À chacun la parole qui lui a chanté quand la meute lui est dans le dos tombée dessus – à chacun la parole qui lui a chanté et s’est figée. À elle, à la Nuit, la parole survolée d’étoiles, inondée de mers, à elle la parole de silence dont le sang ne s’est pas figé quand la dent vénéneuse a troué les syllabes. À la nuit la parole de silence Contre les autres, ceux qui bientôt, qui racolés par les oreilles d’écorcheur vont gravir aussi le temps et les temps, elle témoigne au bout du compte, au bout du compte quand seules encore sonnent les chaînes, elle témoigne d’elle la nuit, qui gît là entre l’Or et l’Oubli, leur sœur à tous deux, de toujours – Car où poindrait, dis, le jour, sinon chez elle qui dans le bassin fluvial de sa larme montre et remontre aux soleils en plongée la semaille?

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    Paul Celan

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    @paulCelan

    Corona L’automne me mange sa feuille dans la main : nous sommes amis. Nous délivrons le temps de l’écale des noix et lui apprenons à marcher : le temps retourne dans l’écale. Dans le miroir c’est dimanche, dans le rêve on est endormi, la bouche parle sans mentir Mon œil descend vers le sexe de l’aimée : nous nous regardons, nous nous disons de l’obscur, nous nous aimons comme pavot et mémoire, nous dormons comme un vin dans les coquillages, comme la mer dans le rai de sang jailli de la lune. Nous sommes là enlacés dans la fenêtre, ils nous regardent depuis la rue : il est temps que l’on sache ! Il est temps que la pierre se résolve enfin à fleurir, qu’à l’incessante absence de repos batte un cœur. Il est temps que le temps advienne. Il est temps.

    en cours de vérification

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