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Paul Valéry

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Paul Valéry, nom de plume d'Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry, est un écrivain, poète et philosophe français né le 30 octobre 1871 à Sète (Hérault) et mort le 20 juillet 1945 à Paris. Il effectue un début de carrière dans l'ombre, secrétaire particulier d'Edouard Lebey, fonction qui lui laisse le loisir de l'étude, la recherche et des rencontres avec le milieu artistique et littéraire de l'époque. Ce n'est qu'au sortir de la première guerre mondiale, à l'abord de la cinquantaine, que sa célébrité éclate en tant que poète avec la publication de La Jeune Parque. Il devient dès lors immensément célèbre en tant qu'intellectuel et homme de lettres. Sollicité de toute part pour donner des conférences et produire des articles, interlocuteur des plus grands scientifiques et penseurs de l'époque, il devient une sorte de « héros intellectuel » national. Élu à l'Académie française, professeur au collège de France, sa célébrité ne s'éclipse pas jusqu'à sa mort, tout à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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Poésies

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    Anne Anne qui se mélange au drap pâle et délaisse Des cheveux endormis sur ses yeux mal ouverts Mire ses bras lointains tournés avec mollesse Sur la peau sans couleur du ventre découvert. Elle vide, elle enfle d'ombre sa gorge lente, Et comme un souvenir pressant ses propres chairs, Une bouche brisée et pleine d'eau brûlante Roule le goût immense et le reflet des mers. Enfin désemparée et libre d'être fraîche, La dormeuse déserte aux touffes de couleur Flotte sur son lit blême, et d'une lèvre sèche, Tette dans la ténèbre un souffle amer de fleur. Et sur le linge où l'aube insensible se plisse, Tombe, d'un bras de glace effleuré de carmin, Toute une main défaite et perdant le délice A travers ses doigts nus dénoués de l'humain. Au hasard ! A jamais, dans le sommeil sans hommes Pur des tristes éclairs de leurs embrassements, Elle laisse rouler les grappes et les pommes Puissantes, qui pendaient aux treilles d'ossements,

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    Au platane Tu penches, grand Platane, et te proposes nu, Blanc comme un jeune Scythe, Mais ta candeur est prise, et ton pied retenu Par la force du site. Ombre retentissante en qui le même azur Qui t'emporte, s'apaise, La noire mère astreint ce pied natal et pur A qui la fange pèse.

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    De la mer océane Mer. Océan. Cap Breton. La grande forme qui vient d’Amérique avec son beau creux et sa sereine rondeur trouve enfin le socle, l’escarpe, la barre. La molécule brise sa chaîne - Les cavaliers blancs sautent par delà eux-mêmes. L’écume ici forme des bancs très durables, qui figurent un petit mur de bulles irisé, sale, crevard, le long du plus haut flot. Le vent chasse des chats, et des moutons nés de cette manière, et les souffle et les fait courir le plus drôlement du monde vers les dunes comme effrayés par la mer. Cette écume est autre chose que de l’eau battue – Emulsion. Quant à l’écume naissante et vierge, elle est d’une douceur étrange aux pieds. C’est un lait tout gazeux [aéré], tiède, qui vient à vous avec une violence voluptueuse – inonde les pieds, chevilles, les fait boire, les lave et redescend sur eux – avec une voix qui abandonne le rivage et se retire, tandis que le [ma] statue s’enfonce un peu dans le sable et que l’âme qui écoute cette immense fine musique infiniment petite, s’apaise et la suit.

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    Ebauche d'un serpent … Soleil, soleil!… Faute éclatante! Toi qui masques la mort, Soleil, Sous l'azur et l'or d'une tente Où les fleurs tiennent leur conseil; Par d'impénétrables délices, Toi, le plus fier de mes complices, Et de mes pièges le plus haut, Tu gardes les cœurs de connaître Que l'univers n'est qu'un défaut Dans la pureté du Non-être!…

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    L'abeille Quelle, et si fine, et si mortelle, Que soit ta pointe, blonde abeille, Je n'ai, sur ma tendre corbeille, Jeté qu'un songe de dentelle.

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    La jeune parque Salut ! Divinités par la rose et le sel, Et les premiers jouets de la jeune lumière, Iles!… Ruches bientôt, quand la flamme première Fera que votre roche, îles que je prédis, Ressente en rougissant de puissants paradis; Cimes qu'un feu féconde à peine intimidées, Bois qui bourdonnerez de bêtes et d'idées, D'hymnes d'hommes comblés des dons du juste éther, Iles! dans la rumeur des ceintures de mer, Mères vierges toujours, même portant ces marques, Vous m'êtes à genoux de merveilleuses Parques : Rien n'égale dans l'air les fleurs que vous placez, Mais dans la profondeur, que vos pieds sont glacés!

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    Le cimetière marin Ce toit tranquille, où marchent des colombes, Entre les pins palpite, entre les tombes ; Midi le juste y compose de feux La mer, la mer, toujours recommencée ! Ô récompense après une pensée Qu’un long regard sur le calme des dieux ! Quel pur travail de fins éclairs consume Maint diamant d’imperceptible écume, Et quelle paix semble se concevoir ! Quand sur l’abîme un soleil se repose, Ouvrages purs d’une éternelle cause, Le Temps scintille et le Songe est savoir. Stable trésor, temple simple à Minerve, Masse de calme, et visible réserve, Eau sourcilleuse, Œil qui gardes en toi Tant de sommeil sous un voile de flamme, Ô mon silence ! … Édifice dans l’âme, Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit ! Temple du Temps, qu’un seul soupir résume, À ce point pur je monte et m’accoutume, Tout entouré de mon regard marin ; Et comme aux dieux mon offrande suprême, La scintillation sereine sème Sur l’altitude un dédain souverain.

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    Le sylphe Ni vu ni connu Je suis le parfum Vivant et défunt Dans le vent venu ! Ni vu ni connu Hasard ou génie? A peine venu La tâche est finie!

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    Les pas Tes pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance Procèdent muets et glacés. Personne pure, ombre divine, Qu'ils sont doux, tes pas retenus ! Dieux !… tous les dons que je devine Viennent à moi sur ces pieds nus ! Si, de tes lèvres avancées, Tu prépares pour l'apaiser, A l'habitant de mes pensées La nourriture d'un baiser, Ne hâte pas cet acte tendre, Douceur d'être et de n'être pas, Car j'ai vécu de vous attendre, Et mon cœur n'était que vos pas.

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