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Pernette du Guillet

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Poésies

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    Pernette du Guillet

    @pernetteDuGuillet

    A un sot rimeur, qui rrop l'importunait d'aimer Tu te plains que plus ne rimasse, Bien qu'un temps fut que plus aimasse À étendre vers rimassés, Que d'avoir biens sans rime assez : Mais je vois que qui trop rimoye Sus ses vieux jours enfin larmoye. Car qui s'amuse à rimacher À la fin n'a rien à mâcher. Et pource, donc, rime, rimache, Rimone tant et rime hache, Qu'avecques toute ta rimaille N'aies, dont tu sois marri, maille : Et tu verras qu'à ta rimasse Comme moi feras la grimace, Maudissant et blâmant la rime, Et le rimasseur qui la rime, Et le premier qui rimona Pour le grand bien qu'en rime on a. Et tu veux qu'à rimaillerie Celui qui n'aura maille rie ? Je te quitte, maître rimeur, Et qui plus a en sa rime heur, En rime lauds, en rime honneurs,

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    Pernette du Guillet

    @pernetteDuGuillet

    Comme le corps ne permet point de voir Comme le corps ne permet point de voir À son esprit, ni savoir sa puissance : Ainsi l'erreur, qui tant me fait avoir Devant les yeux le bandeau d'ignorance, Ne m'a permis d'avoir la connaissance De celui-là que, pour près le chercher, Les Dieux avaient voulu le m'approcher : Mais si haut bien ne m'a su apparaître. Parquoi à droit l'on me peut reprocher Que plus l'ai vu, et moins l'ai su connaître. (Rymes XI)

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    Désespoir Si c'est Amour, pourquoi m'occit-il donc, Qui tant aimai, et haïr ne sus onc ? Et s'il m'occit, pourquoi plus outre vis ? Et si ne vis, pourquoi sont mes devis De désespoir et de plaints tous confus ? Meilleur m'était, soudain que né je fus, De mourir tôt que de tant vivre, même Que mortel suis ennemi de moi-même : Et ne puis, las, et ne puis vouloir bien, Ne voulant celle, en qui gît l'espoir mien : Et ne puis rien, fors ce que veut la dame, De qui suis serf de coeur, de corps, et d'âme. Être ne peut mon mal tant lamenté, Que de plus grand ne soye tourmenté : Et ne pourrais montrer si grand'douleur, Qu'encor plus grand ne celât mon malheur. Las ! je ne suis prisonnier, ni délivre : Et ne me tient en espoir, ni délivre Mon bien servir, qui de mort prend envie.

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    Pernette du Guillet

    @pernetteDuGuillet

    Heureuse est la peine Heureuse est la peine De qui le plaisir À sur foi certaine Assis son désir. L'on peut assez en servant requérir, Sans toutefois par souffrir acquérir Ce que l'on pourchasse Par trop désirer, Dont en male grâce Se faut retirer. Car un tel service Ne prétend qu'au point, Qui par commun vice L'honneur pique, et point. Et ce travail en fumée devient Toutes les fois, que la raison survient, Qui toujours domine Tout coeur noble, et haut, Et peu à peu mine Le plaisir, qui faut. Mais l'attente mienne Est le désir sien D'être toute sienne, Comme il sera mien. Car quand Amour à Vertu est uni, Le coeur conçoit un désir infini, Qui toujours désire Tout bien haut et saint, Qui de doux martyre L'environne, et ceint.

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    Pernette du Guillet

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    Le corps ravi, l'âme s'en émerveille Le Corps ravi, l'Âme s'en émerveille Du grand plaisir qui me vient entamer, Me ravissant d'Amour, qui tout éveille Par ce seul bien, qui le fait Dieu nommer. Mais si tu veux son pouvoir consommer, Faut que partout tu perdes celle envie : Tu le verras de ses traits s'assommer, Et aux Amants accroissement de vie. (Rymes XII)

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    Qui ira ma robe fourrée Qui dira ma robe fourrée De la belle pluie dorée Qui Daphnés enclose ébranla : Je ne sais rien moins, que cela. Qui dira qu'à plusieurs je tends Pour en avoir mon passetemps, Prenant mon plaisir çà, et là : Je ne sais rien moins, que cela. Qui dira que t'ai révélé Le feu long temps en moi celé Pour en toi voir si force il a : Je ne sais rien moins, que cela. Qui dira que, d'ardeur commune Qui les jeunes gens importune, De toi je veux... et puis holà ! Je ne sais rien moins, que cela. Mais qui dira que la Vertu, Dont tu es richement vêtu, En ton amour m'étincela : Je ne sais rien mieux, que cela. Mais qui dira que d'amour sainte Chastement au coeur suis atteinte, Qui mon honneur onc ne foula : Je ne sais rien mieux, que cela.

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