splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi
R

Rene Depestre

Auteurplume

En savoir plus sur l'auteur

...plus

Compte non officiel

Poésies

7

    R

    Rene Depestre

    @reneDepestre

    Dieu aime les courbes Faites tenir dans un espace onirique le dieu qui aime les courbes sur les collines du soir : il fait bon essuyer la tempête et les coups de reins de la fée qui fournit légendes et métaphores à ma rage de vivre !

    en cours de vérification

    R

    Rene Depestre

    @reneDepestre

    Autoportrait en automne Frère des animaux et des arbres innocents c'est au poète d'annoncer le nouvel espoir et la beauté rendus à l'en-marche des hommes. L'homme qui aime la vie a le sang relié au feu, au fleuve, au roc et à l'azur du ciel. L'époque - féroce et sensuelle - s'avance vers lui pour lui dire : Ton atelier va à la déroute ! libre à vous d'écouter mon histoire sans y croire : partout où j'ai été j'ai tué mes huîtres pour payer avec des poèmes les dettes du Sud. J'ai connu au Nord le goût amer de la vie j'ai vu l'Ouest brûler en moi tous ses vaisseaux tandis que l'Est enfonçait ses griffes dans ma gorge. Partout ma charrue a été mise à l'épreuve. Où aller maintenant ? Où porter mes outils ? une fois de plus : blessé à chaque porte où je frappe, gavé de soleil au flanc de mes soirs de pluie, je me laisse pousser dans le pin maritime qui sert de bateau à la dérive de mes songes.

    en cours de vérification

    R

    Rene Depestre

    @reneDepestre

    Célébration de ma femme Comme le feu qui rit aux éclats dans ta chair ma poésie sera corps de femme au soleil tel un bateau chargé d'épices à la folie ma vie tangue sous le poids de ta mythologie toi par qui le plaisir navigue en haute mer toi qui donnes un horizon à mes chimères corps au feu magicien sexe à incandescence toi qui sais azurer les soirs sans espérance quel honneur plus glorieux que celui de chanter dans un lied éclatant de joie et de santé le grand soleil labié où les quatre éléments montent au ciel dans l'arc émerveillé du sang.

    en cours de vérification

    R

    Rene Depestre

    @reneDepestre

    A perte de vie un homme de poésie Enrique, de mon village de 1989 je te revois, je nous revois au crépuscule, - dans nos pas d'orphelins de la révolution ; notre utopie à la voile n'a pas eu lieu, malgré le courage quotidien, le talent et la beauté du monde qui étaient toutefois au rendez-vous cubain. Enrique tu es rentré au foyer natal tout à la poésie au milieu des ténèbres, tout à ton métier de poète lyrique : le Chili secret tisse et métisse sans fin dans le malheur sa nouvelle toile à rêver. Jusqu'au bout des jours tu auras écrit au bord d'un abîme sans fond tu auras bâti la maison de la poésie dans un bois qui refuse de donner du feu aux incendiaires. Soudain jeté un soir à la rue de ta mon tu avances avec un sourire de confiance, tu n'as pas manqué un seul matin de cet unique mois de juin de la vie : l'auto de rêve qu'une jeune fille pilote avec joie et prudence ; ton œuvre est aussi une jeune fille inconsolable au bord de la mer caraïbe, ô mon frère ! mon doux dompteur des larmes de la poésie ! persuade-moi encore que j'ai eu raison de suspendre mes poèmes et mes minuits aux seins prophétiques des femmes : et qu'il en tombera un jour des livres qui ouvrent toutes les portes ; qu'il y aura un printemps qui prête ses ailes à toutes les saudade*. O mon ami penché tout au fond de sa cage à la fenêtre en flammes du rêve cubain, ta poésie d'adolescent vaincu a droit à la première marche éclairée de la beauté où elle tient les mains et les yeux ouverts pour accueillir avec joie ta chienne de vie qui reviendra chaude encore de sa course désespérée dans l'obscur chemin des hommes

    en cours de vérification

    R

    Rene Depestre

    @reneDepestre

    En souvenir s'elio Vittorini La mère-oiseau qui donne la lumière lave les assiettes avec de la cendre : elle les plonge dans l'eau chaude et les rince ensuite à l'eau froide tout en chantant, à mi-voix, de vieux airs qui parlent du vin d'hiver dans la montagne qui sent l'enfance et le melon ouvert sur la table, parfum ancien de la vie. La mère-oiseau de la lumière est moitié femme moitié melon qui chante sans paroles. Une belle femme aux cheveux châtain très clair, elle porte les gros souliers de l'homme qu'elle a aimé avant les mains qu'elle a en ce moment : des mains d'homme qui abat des arbres, usées, grandes, vidées de toute lumière de femme. La mère-oiseau musicien de la nuit n'a plus dans les mains la chanson qu'il faut pour retenir près de son sang l'esprit et la chaleur de l'homme. Elle a le cceur et le visage d'où naissent encore tendresse et douceur pour la chair des hommes qui ont besoin de douces mains, la nuit, pour rouvrir en eux l'odeur des melons de l'enfance. La mère-oiseau de la lumière en chantant pense à ses mains informes, à ses vieux souliers d'homme, au rude temps d'hiver de la montagne. La mère-oiseau de l'air pense au fils en exil et qui, dans la ville étrangère, doit, la nuit, dans l'odeur des melons et du train de l'enfance, demander à des mains la joie et la douceur et la tendresse des femmes qui enseignent à aimer à leurs mains que toi, moi, chaque homme perdu, nous nommons partout nos reines des Indes pour la lumière et le melon de l'enfance qu'à nous toucher nous donne leur chant d'oiseau.

    en cours de vérification

    R

    Rene Depestre

    @reneDepestre

    En souvenir de Stefan Zweig Allégresse du matin, hosanna ! parole d'un mimosa, mon tremplin. Allégresse du matin, ivresse, quel balcon ai-je encor sur l'espoir ? quand tu mets ta main brûlante sur l'épaule nue de mes années d'exil, quand tout ton sang - copain de mon sang -s'éloigne en riant des rives du suicide, emporté par le courant du matin, en vainqueur de ses quatre plaies du soir !

    en cours de vérification

    R

    Rene Depestre

    @reneDepestre

    Rançon de l'infidélité Loin de ta vie que j'ai traversée en riant mes jours dégringolent parfois au bas du grand escalier à délices : je roule disloqué dans l'azur de tes années-femme je suis un clochard ivre mort tout au bas de ton échelle à merveilles. Ton destin de femme infidèle à mes voiles a fait de ma traversée d'homme un orphelin de la belle saison des mers et des magies.

    en cours de vérification

  • 1