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Thibault Desbordes

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Poésies

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    Thibault Desbordes

    @thibaultDesbordes

    Beaubourg Écrit sur le parvis du centre culturel Georges Pompidou. À Nicolas Dax. Un grand chatoiement simple, où bulles et musiques Se mêlent à l’instinct d’une brève seconde. Vibrant dans l’air uni par leur magie féconde Les corps sont revêtus de rondeurs amnésiques. Les pigeons noirs et blancs sont comme autant de poules Qui piochent le pavé par leur preste cadence, Quand un éclat de rire, en cette rumeur saoule, Donne corps à l’envol qui respire et qui danse. Paris est un poème où Beaubourg est la chute ; Sa place est sur ma feuille – n’en déplaise à la butte ! Quand ma peine inlassable embrumera mes dires, Je me libèrerai, loin des grands rejets tristes, Assis sur l’Esplanade où viendra m’étourdir Le résonnement sourd de mille pieds artistes !

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    Thibault Desbordes

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    Le Cheval Adossé à l’un de ces murs centenaires Comme il y en a tant dans la Forêt de Marly, Un banc, une poubelle et une barrière Ressemblaient fort à un cheval qui hennit. Et le tout était planté là, dans la mousse, Le cheval galopait sur les feuilles rousses ; La canopée lui tendait de moelleux parfums ; L’heureux cheval humait, ses naseaux au matin. Il riait, et parfois montrait de grandes dents, Il couchait dehors, car c’est bien triste au-dedans, L’humus époussetait doucement sous son fer Un mucus spongieux, sans savoir quoi en faire ! Le joyeux canasson, hilare et sans raison, Teignait son crin selon l’humeur de la saison. Roulait sa croupe et son sabot sur les sentiers, Discrets forestiers dont il avait l’amitié ! Ainsi ce singulier cheval vagabondait Dans cette forêt où toute vie abondait ; Libéré des contraintes de son forgeage, Il existait ; créant le monde à son image !

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    Les cônes 23h54. Un bâton de réglisse ancré entre les dents, Le béton d’un quartier battant sous ma semelle, L’odeur du chèvrefeuille exprime dans mon chant Le regard de la Lune, aussi blanche que belle. Sous cette rue livide où la lumière est jaune, Des armadas de nefs croisent en ciel obscur. Alors que sur le sol, de bien modestes cônes Pointent vers les hauteurs, exaspérés d’azur !

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    Thibault Desbordes

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    Les pierres saillantes (III) Oh happy day Et les couchées nocturnes Sont remplies d’infections Environnantes Et mes amiantes Sont momifiées. Oh happy sun Sous dégorgeoir N’est qu’un long couloir Et pour un havre Jouissons-cadavres Oh caporal, Allons aux cathédrales Et la France vaincra Maréchal, vous voilà Bien fatigué De cette fin de l’été !

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    Les pierres saillantes (IV) « Et souviens-toi ; le monde est à toi, le monde est à nous ! » — Seb, un alcoolique de Charleville-Mézières, 2 juillet 2016   J’étais parti libre et sauvage, vers un pays Qui me semble être un mirage, aujourd’hui Mais non non Je n’avais pas peur Sous le ciel entre les routes J’y avais fait ma pénitence D’adolescent bourgeois Encore lycéen Je m’étais trouvé, là En n’étant rien Mais non non Je n’avais pas peur Et je sentais glisser les heures Rouler les pierres des sentiers Qui n’existent pas que sur les poèmes Vous saviez ? J’étais tout seul J’étais là-bas J’étais parti sans fil À dix-sept ans Loin de chez moi Mais non non Je n’avais pas peur Parce que j’avais au cœur De n’être né de rien Dans l’ouest embourgeoisé Hypocrite et chrétien J’avais au cœur d’avoir Tout renversé : Ma pépite, ma faillite et mon blé J’avais au cœur Rimbaud Entre Charleville et Givet Sans retour ni papiers Et criais dans le mois de juillet Que c’était saoul Que d’être libre Oui je criais Dans l’air qui vibre Si différent de cette fille Jeune fille de mon âge Ou plutôt à côté Qui promenait son chien sur la Meuse Qui m’a regardé Encore à côté Obtuse, effrayée Mais non non Je n’avais pas peur

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    Thibault Desbordes

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    Les soirs orange En bas, il y a une jolie mésange Avec un ver en bec ; la voici qui le mange Dans l’air bleu. Les fantômes blancs sonnent de sons Lumineux ; la sombre complainte des bassons Ensoleille les murs, égaye les maisons. Avec ce son résonne le ban des vendanges ; La terre est colorée et nos soirs sont orange, L’astrée tourbillonne au goulot des oraisons. Ces territoires peints m’emporteront en eux, La marée des couleurs s’accrochera aux nœuds Des arbres, des épis, des mains des paysans. Je contemplerai l’air, et je verrai bien loin. Au gré du paysage en me dépaysant, J’irai, et reviendrai poèmes à la main.

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    Thibault Desbordes

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    Omerta I Demain je m’en irai Sous l’enseigne du banc, où il fait bon espoir De déclarer forfait, D’avancer sans retrait à l’ombre des couloirs. Quand tintera au clair une règle, un bocal, Ânonnons tous en chœur comme un grand récital L’âpre combinaison des gorges enrouées, Car je vois, mes amis, l’omerta m’écrouer. II Chantons, chantons chers amis ! Déversons nos poumons cois À la tête de l’égérie Comme un hideux éjaculat.  

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