Comment en sommes-nous arrivés là ? Peut-on venir à bout de la crise européenne ? L'union politique est-elle envisageable ? Pour Ulrich Beck, nous avons trop longtemps mis de côté la question d'une société commune au profit de l'économie. Le célèbre sociologue allemand dénonce la politique d'austérité menée par Angela Merkel, qu'il nomme merkiavélisme en référence au Prince de Machiavel. Ulrich Beck appelle de ses voeux un réveil démocratique et pose les principes d'un contrat social européen, seule alternative possible à cette « Europe allemande » vouée à l'échec.

Non à l'Europe allemande

Comment en sommes-nous arrivés là ? Peut-on venir à bout de la crise européenne ? L'union politique est-elle envisageable ? Pour Ulrich Beck, nous avons trop longtemps mis de côté la question d'une société commune au profit de l'économie. Le célèbre sociologue allemand dénonce la politique d'austérité menée par Angela Merkel, qu'il nomme merkiavélisme en référence au Prince de Machiavel. Ulrich Beck appelle de ses voux un réveil démocratique et pose les principes d'un contrat social européen, seule alternative possible à cette « Europe allemande » vouée à l'échec.

Non à l'Europe allemande - Vers un printemps européen ?

Les grandes idées de la modernité européenne - le nationalisme, le communisme, le socialisme, mais aussi le néolibéralisme - ont fait leur temps. Aujourd'hui, les États-nations ne sont plus en mesure de réguler la mondialisation du travail et des échanges. Et, à l'heure où chaque personne, dans sa famille, sa vie professionnelle et conjugale, ses opinions politiques et ses ambitions propres, est membre de différentes communautés à la fois, le cosmopolitisme est sans doute la prochaine grande idée du XXIesiècle. Mais ce cosmopolitisme prospectif soulève bien des questions : si les États-nations démocratiques s'accommodent si mal de la mondialisation, n'est-ce pas parce qu'elle exige d'eux qu'ils renoncent à leur pouvoir ? À l'inverse, comment un régime cosmopolite fondé sur les droits de l'homme - universels et transcendants - peut-il se soumettre à un contrôle démocratique ? Avec le souci d'établir les règles d'une politique intérieure mondiale réaliste et critique, Ulrich Beck ouvre un débat capital : le choix de la société à venir.

Pouvoir et contre-pouvoir ; à l'heure de la mondialisation

C'est en 1986, peu de temps après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que paraissait en Allemagne La Société du risque. Livre pionnier, traduit en plusieurs langues, sa publication en français intervint au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 et de l'explosion d'une usine chimique à Toulouse. Alors que l'on s'interroge plus que jamais sur le « risque zéro », l'assurance, la responsabilité et la prévention, l'ouvrage d'Ulrich Beck fournit des clés pour penser ce que l'auteur diagnostique comme un véritable changement de société. Car si nous ne vivons pas dans un monde plus dangereux qu'auparavant, le risque est désormais beaucoup plus qu'une menace : il est devenu la mesure de notre action. À une logique de la répartition des richesses a succédé une logique de la répartition des risques : contrainte dès lors de poser continuellement la question de ses propres fondements, la « société du risque » fait de l'avenir la question du présent.

La société du risque

The Normal Chaos of Love

Dans un monde où le cosmopolitisme s'impose, un professeur de sociologie analyse le nouveau jeu politique et pose des questions quant aux nouvelles chances d'accéder au pouvoir. Comment la société civile peut-elle s'ériger en contre-pouvoir ? Comment comprendre les contre-pouvoirs croissants des consommateurs ? Qui seront les nouveaux dirigeants de ce monde machiavélique ?

Pouvoir et contre-pouvoir a l'ere de la mondialisation

C'est en 1986, peu de temps après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que paraissait en Allemagne La Société du risque. Livre pionnier, traduit en plusieurs langues, sa publication en langue française intervient au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 et de l'explosion d'une usine chimique à Toulouse. Alors que l'on s'interroge plus que jamais sur le «risque zéro», l'assurance, la responsabilité et la prévention, l'ouvrage d'Ulrich Beck fournit des clés pour penser ce que l'auteur diagnostique comme un véritable changement de société. Car si nous ne vivons pas dans un monde plus dangereux qu'auparavant, le risque est désormais beaucoup plus qu'une menace : il est devenu la mesure de notre action. A une logique de la répartition des richesses a succédé une logique de la répartition des risques : contrainte dès lors de s'interroger continuellement sur ses propres fondements, la «société du risque» fait de l'avenir la question du présent.

La societe du risque

Individualization

Vous ne pouvez pas faire la paix avec les terroristes. Les lignes de division normales entre la guerre et la paix ne s'appliquent pas.

Et c'est pourquoi nous devons rechercher le dialogue dans ce monde en réseau. Il faut se demander quelle voix tentait réellement de se faire entendre et ne voyait aucune autre possibilité de se faire entendre. Dans cette mesure, cela a également représenté pendant un certain temps une ouverture forcée d'une vision cosmopolite.

Ce fut la première grande conférence sur les sciences sociales au cours de laquelle les spécialistes des sciences sociales de toutes les cultures voulaient parvenir à un consensus sur la question de savoir si nous pouvons continuer à suivre un cours national en sciences sociales ou si nous avons besoin d'un chemin cosmopolite qui nous relie également d'une manière nouvelle.

En dernière analyse, la terreur est également une autre preuve du fait que la superpuissance n'est pas vraiment une superpuissance. C'était vulnérable.

J'ai organisé une conférence à Harvard où les Américains ont dit qu'ils ne croyaient pas au risque. Ils pensaient que c'était juste une hystérie européenne. Ensuite, les attaques terroristes se sont produites et il y a eu une conversion complète. Soudain, le terrorisme était le risque central.

L'Europe elle-même est un incarnation de cette diversité.

Toute théorie de la modernité en sociologie suggère que plus il y a de modernité, moins il y a de religion. Dans ma théorie, nous pouvons nous rendre compte que c'est faux : l'athéisme n'est qu'un système de croyance parmi tant d'autres.

Et il est également devenu clair que ces conditions d'inégalité et d'injustice historique ont donné lieu à un sentiment de haine dans le monde - une haine profondément ressentie qui ne peut pas être facilement surmontée avec quelques bons mots.

Et la terreur elle-même est un exemple de l'incontrollabilité du monde.

Ni la science, ni la politique au pouvoir, ni les médias de masse, ni les affaires, ni la loi ni même les militaires ne sont en mesure de définir ou de contrôler les risques rationnellement.

Néanmoins, nous continuons à être obsédés par la recherche ou l'invente d'une nation européenne qui, comme dans l'État-nation, garantit l'homogénéité et donc une forme appropriée de démocratie et de gouvernement centralisé.

Mais il s'est alors très vite avéré que la réponse d'une guerre contre le terrorisme, initialement conçue dans un sens métaphorique, commençait à être prise de plus en plus au sérieux et en venait à mener une véritable guerre.

Dans le premier cas, le terrorisme mondial a donc créé une sorte de communauté mondiale partageant un sort commun, quelque chose que nous avions déjà jugé impossible.

Initialement, les images horribles du 11 septembre ont déclenché une énorme vague de solidarité.

La communication électronique rend possible ce qui a été exclu auparavant: à savoir le contact actif, simultané et réciproque entre les individus de toutes les frontières constituées par les pays, les religions et les continents.

Nous n'avons pas encore les solutions à ces questions, mais la conscience que nous vivons dans un monde en voie de disparition est présente dans de plus en plus de situations de vie.

Vous avez besoin d'éducation. Vous avez besoin d'une protection de subsistance. Nous avons besoin d'emplois et de sécurité sociale. Ce sont des conditions préalables dans lesquelles il sera peut-être possible de faire face à ces circonstances complexes.

Je me suis forcé à penser quel est le nouveau concept et il est devenu clair pour moi que c'était le risque, non seulement dans la technologie et l'écologie, mais aussi dans la vie et l'emploi.

En conséquence, la mondialisation n'est pas seulement quelque chose qui nous préoccupera et nous menacera à l'avenir, mais quelque chose qui se produit dans le présent et sur lequel nous devons d'abord ouvrir les yeux.

Le monde est devenu si complexe que l'idée d'une puissance dans laquelle tout se rassemble et peut être contrôlée de manière centralisée est désormais erronée.

Quand ils viennent en Europe, ils sont confrontés à des frontières encore fermées. Ainsi, le concept de frontières ouvertes est un concept très sélectif, qui n'est pas du tout pris au sérieux dans l'expérience des non-européens.

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