Ce printemps Ce printemps
Le ciel est bleu
Il ne pleut pas beaucoup
Dans les champs
Les agneaux arrivent
Les oiseaux chantent
Leur chœur matinal
Mains tenant.
Ce printemps
Le vent souffle sur les collines
Et traverse la vallée
A contre temps
Les fleurs bourgeonnent
Et les arbres aussi
Malgré familles séparées
Des grands parents.
Ce printemps
Dans la campagne
Le silence explose
Voitures, motards fous
Le bruit implose
Les bébés ne crient pas
Ni rires des voisins,
Les enfants ne jouent
Dans les chemins.
Ce printemps
Les abeilles bourdonnent
Dans ma tête
La télé explique
Ce silence infecte
Le monde a besoin
De respirer sans peur
De toucher à nouveau
De sentir le cœur.
Ce printemps semble
De longue durée
Cruelle et horrible
Et sans pitié
Ce printemps
Doit devenir l’été
Et surement l’automne
Et cet hiver, bouleversé.
Ce printemps une prière
Pour ne pas trop souffrir.
Ensemble nous trouverons
Pour pouvoir guérir.
il y a 7 mois
C
Chloe Douglas
@chloeDouglas
Le coût de soigner Parce que cela coute
De soigner,
De se débrouiller,
D’essayer d’apaiser le fardeau.
Parce que cela coute
D’être mondain,
D’avoir ce dont on a besoin,
Pour faire fonctionner les choses.
Parce que cela coute
D’aider,
Et cela dépend du soignant.
Nous semblons
Tomber dans le piège,
De soigner le montant.
il y a 7 mois
C
Chloe Douglas
@chloeDouglas
Le délire Je vais respirer pour toi
Et te calmer
D’au-dessus de ton lit
Te toucher
Sans toucher
Nous pouvons soulever la pierre
sur ta poitrine.
Laisse-moi te refroidir
Ta sueur
J’écouterai ton histoire
Jusqu’au coucher du soleil
Ferme tes yeux
Pour dormir paisiblement
Sans craintes
Et te réveiller frais
Et refroidit
Me sentir proche
Tu es un survivant
Tu as tant à donner
Vis !
il y a 7 mois
C
Chloe Douglas
@chloeDouglas
N’oublions pas ! N’oublions pas
Néanmoins cela nous peine
L’objectif est mis au point
Une vision interne.
Le ciel pleut du rouge
Avec d’espions galants
Qui parachutent
Dans des lits
De coquelicots
Pour accomplir ou échouer
À leur mission.
Enfin, et à la place de,
Certains marcheront
Passer des villes désertes
Et puis des maisons fantômes.
Tous essayent de se rendre chez eux
Visages sans nom
Organes et ceinture abdominale
Sur travaillés
Et les membres lourds.
Humain, juste,
Prêts pour gâchettes sensibles
Les yeux guettent
De droite à gauche.
Encore de cauchemars
Dans le dur
Blessures et cicatrices
Continuent à sécher
Assoiffées de caresses.
À la surface
De tout,
Nourriture vraie
Grâce aux étrangers
Aimables, prennent le risque.
Une fois de plus
Les cafés sont ouverts
Les marchés sont dehors,
Peur et dégout
Fondent
Comme la promesse
De mai,
Et la fin de la guerre ?
Toute cette absurdité
À vrai dire,
Avec le recul,
Révélations torturent
Nos esprits,
Notre humanité.
Finalement,
Aux plages de Normandie,
Corps jeunes et vieux
Tentent les vagues
Pour enlever la cendre,
Les décombres,
Et se faire remonter
Jusqu’aux côtes de Blighty.
La dérive intermittente,
Bercés par le doux balancement,
À travers ces régions vertes,
Et la campagne Jacinthe des bois, de Kent,
Vers les rues en fleur de cerisier
Dodelinent Œillets rose
Et les Saxifrage Fierté de Londres
Près de portes d’entrée ouvertes,
Tables à tréteau garnies
De limonade et gâteaux,
Les bras étendus de chères familles.
Foules s’alignent
Le bord des routes
Jusqu’à Trafalgar Square
Une coupe pleine de jeunes et vieux ;
Bouffée de rires enjoués
Et bonne gaieté,
Et des sourires en thé dansant,
Tous recueillis en joie
Ensemble ici
Tous chers,
N’oublions pas !
il y a 7 mois
D
Dominique Bernier
@dominiqueBernier
A toi l’humble jardinier A toi l’humble jardinier, je voudrais faire germer
Un simple grain de blé, en signe d’amitié
A toi qui a semé au jardin de la paix
Des actions de clarté, pour tes œuvres louées.
A toi l’humble jardinier, tu as su partager
Au nom de l’amitié, tes valeurs du potager,
Tes solides opinions, ta sagesse, tes passions,
Pour tes convictions encensées d’intentions.
Mais ce soir, le soleil s’est couché, et, la nuit s’est levée
Sous la voute céleste, tu œuvres encore dans nos esprits,
A nous battre pour une terre à partager sans cloisonner.
Mais ce soir, tu nous as quitté, et, tu nous auras appris
A gérer nos intentions dans la vérité, la sagesse,
A gérer un grain de blé dans une terre de promesses.
il y a 7 mois
K
Kamal Zerdoumi
@kamalZerdoumi
Damnés Ici à Paris ce gris
son vent mortel son hiver
ses morts dans leur galère
la rue ou la forêt
quand vient la nuit
putain au cœur de glace
pendant que s’allument les appartements
cyniques feux de joie
armures contre le froid
et la misère
ils dorment ou ne dorment pas
dans ses bras de marbre
sur le trottoir
ou parmi les arbres
Je souffre au nom de tous ses frères inconnus
ne dispose que de mots pour couvrir
leurs corps grelottants
dans un pays où les manants
décapitèrent les nobles
pas l’hydre de l’Ignoble
il y a 7 mois
K
Kamal Zerdoumi
@kamalZerdoumi
Différence Parfois naissent
des androgynes
apparence d’homme
vérité de femme
Certains grandissent
en pleine lumière
La plupart cachent
sous le masque de fer
d’une virilité feinte
leur émouvant secret
Les fanatiques de la suprématie
phallique
font la chasse
à ces sorcières d’un genre nouveau
leurs doubles tout justes bons
pour l’humiliation ou le tombeau
Aimez la différence
C’est encore vous-même
cet homme plus séduisant
qu’une femme
votre frère de sang
chant silencieux
de votre âme
il y a 7 mois
K
Kamal Zerdoumi
@kamalZerdoumi
Indignation Vieille comme la haine
la division ronge
la terre de France
où la chasse à la différence
triomphe de nos songes
de communion
Pourquoi le Musulman d’aujourd’hui
ressemble comme un frère
au Juif d’hier ?
On reproche à l’islam
les attentats
la soumission de la femme
et le halal
On diabolise une communauté
à cause d’une poignée de forcenés
et par méconnaissance d’un texte
On rejette les membres d’une même famille
Mohamed, Khadija ou Ali
Eux aussi ont une âme tricolore
compatible
avec Allah qu’ils adorent
Aimez-les
vous n’en serez que plus forts
il y a 7 mois
K
Kamal Zerdoumi
@kamalZerdoumi
Mon frère Tu es la créature la plus étrange mon frère
tantôt ange tantôt surgi des enfers
Tu déploies tes ailes dans ta prison
cette Terre
pour ne voler qu’un instant
au-dessus des roses
ou des émanations du soufre
Tu es la créature la plus admirable mon frère
prodigue de ta bonté
Dans ta chair s’incarne toute chair meurtrie
et tu es de toutes les patries
Tu es la créature la plus vulnérable mon frère
mélange de nouveau-né témoin des origines
et de mortel voué à la charogne
avec ce cœur qui malgré tout cogne
étoilé
dans ta poitrine
il y a 7 mois
K
Kamal Zerdoumi
@kamalZerdoumi
Noblesse Pas un jour sans être digne
de l’Homme notre frère
sans partager la brassée de blé
le poisson ou le lait
sans l’aider à creuser un puits
sous de cruelles latitudes
Pas un jour sans lutter
contre son destin contraire
avec les armes du coeur
la patience d’une mère
sans se montrer docile
sous l’universelle caresse
d’une humanité sensible à la détresse
il y a 7 mois
K
Kamal Zerdoumi
@kamalZerdoumi
Récit L’on raconte l’étreinte des contraires
pour tous la même Terre
et l’absence de frontières
L’on raconte aussi
le mélange des couleurs
une même humanité
les mêmes élans du cœur
Une autre version du paradis
sans anges
ni démons envieux
seulement peuplé
de celles et ceux
ni bénis ni maudits
unis
sainte osmose
il y a 7 mois
K
Kamal Zerdoumi
@kamalZerdoumi
Résurrection Que lentement passent les heures
comme passe un enterrement
Ce voeu du poète
le mal invisible l’exauce
Est venu le temps du Malheur
et de la fin de nos errements
L’Homme dans son face-à-face
avec l’essentiel
tels les aveugles de Baudelaire
lève les yeux au ciel
Il est mis à nu
par l’Épreuve
et au cours de cette mue
se voit contraint de faire
peau neuve
Lui revient soudain le souvenir
de ce qu’il fut
Un père, une mère, un enfant
aimants
libérés de la compétition
ce fatal aimant
Lorsque s’éloignera l’Hydre
du virus
vaincue par le civisme
et la science herculéenne
lorsque dans nos cieux
à nouveau limpides
repaîtront des cirrus
nous fêterons l’héroïsme
de notre humanité retrouvée
il y a 7 mois
L
Laetitia Sioen
@laetitiaSioen
Promesse Je construirais un refuge
Et un jardin d’abondance
Quand nos pas en exils
Seront arrêtés
Je ferais réconcilier les êtres
Et ouvrir le cœur des géants
Quand nos enfants
Seront insoumis
Je ferais ruisseler la lumière
Et s’envoler le silence
Quand nos guerres
Seront abolies
Je ferais tracer la route
Et habiter le monde
Quand tous les hommes
Seront réconciliés
il y a 7 mois
M
Michel Ménaché
@michelMenache
Odyssées noires À ventre vide
vivre est de vent
Misère d’être né
à la sauvette
dans les sables mouvants
de l’Histoire
*
Assaut des vagues
Murs et barbelés se dressent
Barrages aux frontières
Ressacs humains
que refoulent les bras
du refus
*
Les cerbères borgnes
des neiges
ont opposé les barrières
de la honte
à vos corps affamés
vos corps épuisés
d’odyssées noires
*
La détresse des déracinés
attise la peur des nantis…
Et quand leur cœur
bat la chamade
la camarde surgit
Les monstres de la haine
des gouffres obscurs remontent
Les verrous tirés
renflouent la mort
à bout portant
*
Rage de vivre l’ailleurs
à l’envers du rêve
cloué
au pied du mur…
il y a 7 mois
Paul Éluard
@paulEluard
À celle dont ils rêvent Neuf cent mille prisonniers
Cinq cent mille politiques
Un million de travailleurs
Maîtresse de leur sommeil
Donne-leur des forces d’homme
Le bonheur d’être sur terre
Donne-leur dans l’ombre immense
Les lèvres d’un amour doux
Comme l’oubli des souffrances
Maîtresse de leur sommeil
Fille femme soeur et mère
Aux seins gonflés de baisers
Donne-leur notre pays
Tel qu’ils l’ont toujours chéri
Un pays fou de la vie
Un pays où le vin chante
Où les moissons ont bon coeur
Où les enfants sont malins
Où les vieillards sont plus fins
Qu’arbres à fruits blancs de fleurs
Où l’on peut parler aux femmes
Neuf cent mille prisonniers
Cinq cent mille politiques
Un million de travailleurs
Maîtresse de leur sommeil
Neige noire des nuits blanches
À travers un feu exsangue
Sainte Aube à la canne blanche
Fais-leur voir un chemin neuf
Hors de leur prison de planches
Ils sont payés pour connaître
Les pires forces du mal
Pourtant ils ont tenu bon
Ils sont criblés de vertus
Tout autant que de blessures
Car il faut qu’ils se survivent
Maîtresse de leur repos
Maîtresse de leur éveil
Donne-leur la liberté
Mais garde-nous notre honte
D’avoir pu croire à la honte
Même pour l’anéantir.