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Mariage

23 poésies en cours de vérification
Mariage

Poésies de la collection mariage

    A

    Amédée Pommier

    @amedeePommier

    La lune de miel En négligé galant, trônant dans son boudoir, La nouvelle épousée (elle est au moins marquise), Avec ses traits mutins et d'une grâce exquise, Regarde le mari qui vaque à son devoir. Aux pieds de son Omphale Hercule a dû s'asseoir. Omphale exerce en plein l'autorité conquise, Et l'Alcide à jabot qu'elle mène à sa guise, Préparant fil, aiguille, atteste son pouvoir. La rose est fraîche encore. Les désirs que fait naître Ce corsage entr'ouvert où le regard pénètre Rendent jusqu'à présent vos ordres absolus. Mais le temps fuit, madame ; on n'est pas toujours belle. Dans peu, sachez-le bien, votre esclave rebelle, Même quand vous prieriez, ne travaillera plus.

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    A

    Antoine de Latour

    @antoineDeLatour

    La vieille d'un mariage Il dormait, si l'on dort en ces nuits enflammées Où l'âme se repait d'un si divin espoir, Et devant lui, dans l'ombre, un magique miroir Évoquait tout le chœur des femmes trop aimées. Le regret entrouvrait leurs lèvres embaumées, Et dans leurs yeux pensifs il croyait entrevoir Ces rêves qui pour lui naguère, chaque soir, S'animaient à l'appel des charmantes Aimées. Mais calme et dédaigneux : « Passez, ô visions, Du poème des sens folles illusions, Doux noms, regards plus doux, voix plus douces encore, Passez, de ce matin qui se lève si pur, Fugitives clartés, vous n'étiez que l'aurore, Étoiles de la nuit, perdez-vous dans l'azur ! »

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    C

    Claude Mermet

    @claudeMermet

    L'avis de mariage Toi qui veux femme choisir, À plaisir, Si ta belle te demeure, Des amis de ses beaux yeux Curieux, Te viendront voir à toute heure. Si tu mets en ta maison, Sans raison, La laide et mal gracieuse, Elle qui rechignera, Te sera Toute sa vie ennuyeuse. Si de force dépourvu, Tu as eu La femme jeune et féconde, C'est un cheval, pour soudain, Comme un daim, Te porter en l'autre monde. Si tu veux par fol désir Te saisir De la vieille jà chenue, Tu regretteras toujours Les beaux jours De ta jeunesse perdue. Si tu veux la riche avoir, Son avoir La rendra bien si rebelle, Qu'elle te méprisera Et dira Que tu ne vivrais sans elle. Si la pauvre tu attends, Le bon temps, Chez-toi, n'arrêtera guère ; Pauvreté par désarroi, Tire à soi Toute sorte de misère. Si d'avarice surpris, Tu as pris Une femme fausse et fière Tu t'es mis la corde au col, Comme un fol, Qui se noie en la rivière. Mais toi qui par ton savoir, Dis avoir Femme belle et bonne ensemble ; Ô beau Phénix devenu, Cher tenu, Heureux est qui te ressemble !

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    Clément Marot

    Clément Marot

    @clementMarot

    Chant nuptial du mariage de Madame Renée Qui est ce duc venu nouvellement En si bel ordre et riche à l'avantage ? On juge bien à le voir seulement, Qu'il est issu d'excellent parentage. N'est-ce celui, qui en fleurissant âge Doit épouser la princesse Renée ? Elle en sera (ce pensé-je) estrenée : Car les hautbois l'ont bien chanté anuit, Et d'un accord, et tous d'une aliénée Ont appelé la bienheureuse nuit. O nuit, pour vrai si es-tu bien cruelle, Et tes excès nous sont tous apparents, Tu viens ravir la royale pucelle Entre les bras de ses propres parents, Et qui plus est, tu la livres et rends Entre les mains d'un ardent et jeune homme ; Que firent pis les ennemis à Rome, N'a pas longtemps par pillage empirée ? Or derechef, cruelle je te nomme ; Pourquoi es-tu donques nuit désirée ? Je me desdis, tu n'es point nuit cruelle. Tes doux effets nous sont tous apparents. Tu prends d'Amour et de gré la pucelle Entre les mains de ses nobles parents, Et qui plus est, deux cœurs en un tu rends En chaste lit fous nuptial affaire : Ce qu'autre nuit jamais n'aurait sut faire. Bref, ta puissance est grande et point ne nuit ; Ce que tu fais on ne saurait défaire ; Ô très puissante et bienheureuse nuit ! Fille de roi, adieu ton pucellage ; Et toutefois tu n'en dois faire pleurs. Car le pommier, qui porte bon fruitage, Vaut mieux que celui qui ne porte que fleurs. Roses aussi de diverses couleurs. Si on ne les cueille, sans profiter périssent, Et si on les cueille, les cueillant, les chérissent. Prisant l'odeur qui d'elles est tirée, Si de toi veux, que fruits odorants issent, Fuir ne faut la nuit tant désirée. Et d'autre part ta virginité toute Ne t'appartient, en quatre elle est partie : La part première elle est au roi (sans doute) L'autre à Madame est part droit départie, La sceur du roi a la tierce partie. Toi, la quatrième. Or ils donnent leurs droits A ton mari, veux-tu combattre à trois. Trois (pour certain) qui en valent bien huit ? Certes je crois que plutôt tu voudrais Que déjà fut la bienheureuse nuit. Ta douce nuit ne sera point obscure Car Phébé lors plus que Phébus luira. Et si Phébé a de te voir grand cure. Jusqu'à ton lit par les vitres ira, Vénus aussi la nuit éclaircira, Et Vesperus qui sur le soir s'enflamme, Hymeneus, qui fait la fille femme. Et chaste Amour, aux noces préférée, Te fourniront tant d'amoureuse flamme. Qu'ils feront jour de la nuit désirée. Vous qui soupez, laissez ces tables grasses ; Le manger peu vaut mieux pour bien danser. Sus aumôniers, dites vitement grâces, Le mari dit qu'il se faut avancer ; Le jour lui fâche, on le peut bien penser. Dames, dansez, et que l'on se déporte (Si m'en croyez) d'écouter à la porte, S'il donnera l'assaut sur la minuit ; Chaut appétit en tel lieu se transporte ; Dangereuse est la bienheureuse nuit. Dansez, ballez, solennisez la fête De celle en qui votre amour gît si fort. Las qu'ai-je dit ? Qu'est-ce que j'admoneste ? Ne dansez point, soyez en déconfort. Elle s'en va, Amour par son effort Lui fait laisser le lieu de sa naissance, Parents, amis et longue connaissance. Pour son époux suivre jour et ferée. O noble duc, pourquoi t'en vas de France, Où tu as eu la nuit tant désirée ? Duchesse (hélas) que fais-tu ? Tu délaisses Un peuple entier pour l'amour d'un seul prince. Et au partir en ta place nous laisses Triste regret, qui nos cœurs, mord et pince. Or va donc voir ta ducale province, Ton peuple déjà de dresser se soucie Arc triomphal, théâtre et facétie Pour t'accueillir en honneur et en bruit. Bientôt y fait ta ceinture accourcie Par une bonne et bienheureuse nuit.

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    D

    David Bunel

    @davidBunel

    Au bout de la jetée Au bout de la jetée je me suis avancé . Par la mer caressée, le ciel émerveillé, Pour la remercier se mit a irradier Et pour bel apanage se parât de nuages . J'allais au mariage, mirage des âges, D'Océane Rivages avec Azur Orages .

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    Fabre d'Eglantine

    Fabre d'Eglantine

    @fabreDeglantine

    L'hospitalité Il pleut, il pleut, bergère. Presse tes blancs moutons ; Allons sous ma chaumière, Bergère, vite, allons : J'entends sur le feuillage L'eau qui tombe à grand bruit ; Voici, voici l'orage ; Voilà l'éclair qui luit. Entends-tu le tonnerre ? Il roule en approchant ; Prends un abri, bergère, À ma droite en marchant ; Je vois notre cabane... Et, tiens, voici venir Ma mère et ma sœur Anne Qui vont Pétable ouvrir. Bonsoir, bonsoir ma mère ; Ma sœur Anne, bonsoir ; J'amène ma bergère. Près de vous pour ce soir. Va te sécher, ma mie. Auprès de nos tisons ; Sceur, fais-lui compagnie, Entrez, petits moutons. Soignons bien, ô ma mère! Son tant joli troupeau ; Dorme?, plus de litière À son petit agneau. C'est fait : allons près d'elle. Eh bien donc, te voilà ? En corset, qu'elle est belle! Ma mère, voyez-la ! Soupons : prends cette chaise ; Tu seras près de moi ; Ce flambeau de mélèze Brûlera devant toi. Goûte de ce laitage; Mais, tu ne manges pas ? Tu te sens de l'orage ; Il a lassé tes pas. Eh bien ! voilà ta couche, Dors-y jusques au jour ; Laisse-moi sur ta bouche Prendre un baiser d'amour. Ne rougis pas, bergère ; Ma mère et moi, demain. Nous irons chez ton père Lui demander ta main.

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    Francis Jammes

    Francis Jammes

    @francisJammes

    Pour son mariage Dans le petit jardin d'amour de votre vie, avec vos lauriers doux faites une tonnelle où vous reposerez pareil à l'air, et elle comme l'eau de cet air que l'on voit dans le puits. La campagne prie pour vous sa naïveté. Nous vivons orgueilleux loin des choses savantes, mais dans nos pays tristes les vieilles servantes ont le chapelet des chaînes des puits rouillées. Elles l'égrèneront sur l'eau de vos bonheurs. Dans mon royaume je ferai prier pour vous les cris secs des grillons et les poules qui gloussent, gonflées et en cachant leurs petits sur leur cœur. Ainsi, Gide, cachons nos pensées les plus sages comme la poule cache ses petits poussins; et, n'en laissons voir, pour amuser les voisins, qu'une multitude de très petites pattes. Mais toujours dans l'ombre d'amour de la tonnelle, et que vous aurez faite avec vos doux lauriers, la pensée que vous eûtes de vous marier sera dans ces lauriers la rose simple et belle.

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    Jean Lorrain

    Jean Lorrain

    @jeanLorrain

    Mariage « Maintenant, mon ami, conte-moi ma future. « Tu veux me marier. Pour arrêter les frais « Des emprunts, (les amis son parfois indiscrets), « Tu m’enterres, c’est bien… Elle a de la figure ? — « Très blonde… » — « De la taille ? » — « Une bonne tournure » — « Mal faite… et dix huit ans ? » — « Dix huit ans… à peu près « — « Vingt-cinq ans. La dot est ? » — « De cinq cent mille ? — « Après ? — « Le double. » — « Et là bien vrai, rien, aucune aventure ? — « Aucune. » — « Alors, mon cher, je ne l’épouse pas. « La fille au million, qui prend le vieux panas, « L’homme enfin que je suis, sans faute, est une grouse. » — « C’est-à-dire… on a dit… dans le monde on jalouse « Bien vite une héritière. » — « Allons, pas d’embarras. « Qu’on double son apport, mon cher, et je l’épouse. »

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    Jean Lorrain

    Jean Lorrain

    @jeanLorrain

    À quoi rêve l’amour Ils reviennent tous deux dans le chaud crépuscule Par les bois de Clamart. Le mari jeune et fort Travaille au Ministère : alerte et sans effort, Il porte sur son dos mademoiselle Ursule. Mademoiselle Ursule a cinq ans : elle dort. La mère, blonde et mince, en grand chapeau de tulle, Pas trop coûteux, les suit : un vol de libellule Luit dans l’air et le ciel est au loin d’ambre et d’or. L’homme sourit, heureux : la brise est embaumée. La femme, elle, est pensive et rêve d’un camée Si joli, le profil d’un César, mais si cher. Le voisin d’en dessous, le gros qu’on dit si riche, La regarde toujours avec un œil si clair Mais ouiche… un vieux garçon, pas plan, roublard et chiche !

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Complainte de l'époux outragé Qu'alliez-vous faire à la Mad'leine, Corbleu, ma moitié, — Qu'alliez-vous faire à la Mad'leine ? — J'allais prier pour qu'un fils nous vienne, Mon Dieu, mon ami ; J'allais prier pour qu'un fils nous vienne. — Vous vous teniez dans un coin, debout, Corbleu, ma moitié ! Vous vous teniez dans un coin debout. — Pas d'ehaise économis' trois sous, Mon Dieu, mon ami ; Pas d'ehaise économis' trois sous. — D'un officier, j'ai vu la tournure, Corbleu, ma moitié ! D'un officier, j'ai vu la tournure. — C'était ce Christ grandeur nature. Mon Dieu, mon ami ; C'était ce Christ grandeur nature. — Les Christs n'ont pas la croix d'honneur, Corbleu, ma moitié ! Les Christs n'ont pas la croix d'honneur. — C'était la plaie du Calvaire, au cœur. Mon Dieu, mon ami ; C'était la plaie du calvaire au cœur. — Les Christs n'ont qu'au flanc seul la plaie Corbleu, ma moitié ! Les Christs n'ont qu'au flanc seul la plaie ! — C'était une goutte envolée, Mon Dieu, mon ami ; C'était une goutte envolée. — Aux Crucifix on n'parl' jamais, Corbleu, ma moitié ! Aux Crucifix on n'parl' jamais ? — C'était du trop d'amour qu'j'avais. Mon Dieu, mon ami, C'était du trop d'amour qu'j'avais ! Et moi j'te brûl'rai la cervelle, Corbleu, ma moitié. Et moi j'te brûl'rai la cervelle ! — Lui, il aura mon âme immortelle. Mon Dieu, mon ami. Lui, il aura mon âme immortelle !

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    K

    Khalil Gibran

    @khalilGibran

    Du mariage Al-Mitra reprit la parole. Elle demanda : Maître, que dire du Mariage? Il répondit: Ensemble êtes-vous nés et ensemble resterez-vous pour toujours. Quand les blanches ailes de la mort éparpilleront vos jours, vous serez ensemble. Oui, vous serez ensemble dans la mémoire silencieuse de Dieu. Mais qu'il y ait des espaces dans votre entente. Que les vents des cieux puissent danser entre vous. Aimez-vous, l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour un carcan: Qu'il soit plutôt mer mouvante entre les rives de vos âmes. Remplissez, chacun, la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même. Donnez-vous l'un à l'autre de votre pain, mais ne partagez pas le même morceau. Chantez et dansez ensemble, et soyez joyeux, mais que chacun demeure isolé, Comme sont isolées les cordes du luth, bien que frémissantes de la même musique. Donnez vos coeurs, mais pas à la garde de l'autre, Car vos coeurs, seule la main de Dieu peut les contenir. Et dressez-vous ensemble, mais pas trop près l'un de l'autre: Car les piliers du temple se dressent séparément, Et le chêne et le cyprès ne peuvent croître dans leur ombre mutuelle.

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    Louis-Honoré Fréchette

    Louis-Honoré Fréchette

    @louisHonoreFrechette

    Cinquieme anniversaire de mariage A Mme J.R. Thibaudeau Madame, dans la longue et brillante série Des bonheurs radieux que Dieu vous a donnés, Vous avez, comme nous, des moments fortunés, Plus ou moins caressants pour votre âme attendrie. Or l'instant le plus beau - minute, heure fleurie ! - Dont vos jours si sereins se soient illuminés, C'est sans doute celui dont ---vous me devinez - Nous venons célébrer la mémoire chérie. A cette occasion acceptez ce bouquet. - De roses l'on devrait couvrir votre parquet ; Mais s'il fallait, ce soir, que l'on vous fît l'offrande D'une fleur pour chacun des dons qu'on aime en vous, Madame, nos bouquets, pour les contenir tous, Jamais votre maison ne serait assez grande.

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    Louise Colet

    Louise Colet

    @louiseColet

    L'hymen Ne rêves-tu jamais à ces heures d'extase Qui précèdent l'hymen de deux jeunes époux ? Quand l'amour, de leur cœur, comme ronde d'un vase, Déborde en sentiments mystérieux et doux ! Dis, n'est-ce rien pour toi qu'une vierge qui pleure En recevant l'aveu d'un amour désiré ? Qu'un front pur qui rougit, si ta lèvre l'effleure ; Qu'un céleste regard vers toi seul attiré ? N'est-ce rien, quand tu lis dans sa chaste pensée, D'y découvrir empreinte en sentiments de feu Cette foi que le monde encore n'a pas glacée, Et qui croit au bonheur, comme elle croit à Dieu ! Les pudiques secrets de son âme candide De leur voile à tes yeux sont alors dépouillés ; De ses jours sans amour elle te peint le vide, Puis ses désirs naissants par toi seul éveillés. Après ces doux accents viennent de longs silences ; Sa tête sur ton sein semble s'abandonner : Mais soudain elle fuit ; vers elle tu t'élances. Et tu prends un baiser qu'elle n'osait donner ; A ce larcin d'amour un jeu naïf succède : Ce sont ses longs cheveux que tu veux détacher ; Elle retient ta main ; tu souris, elle cède, Et sous leur blond tissu ton front va se cacher. Ce sont sur tes yeux noirs ses petites mains blanches, Dont folâtre et rieuse elle aime à te couvrir ; C'est, lorsque sans parler vers elle tu le penches, Un maintien languissant à te faire mourir ! Puis l'air manque à son cœur dévoré par la fièvre ; Elle échappe à tes bras : tu la suis dans les champs, Et cette volupté dont sa pudeur te sèvre Tu la trouves encore dans ses regards touchants. Elle revient à toi plus douce, plus aimante ; S'accuse d'avoir fui ; met sa main dans ta main ; Courbe sur ton épaule une tête charmante, Et vous marchez tous deux sans suivre de chemin... Quand tu la vois si belle à ton bras suspendue Répondre aux mots d'amour qu'en tremblant tu lui dis, Alors, qu'est l'univers pour ton âme éperdue, Et la gloire et l'éclat qui t'enivraient jadis ? La terre disparait, mais le ciel se révèle ; A votre immense amour il faut l'immensité ; Il faut à votre espoir une sphère nouvelle Où vous aimiez ainsi durant l'éternité ! Le doute qui luttait dans votre âme orgueilleuse Dans la félicité deviendrait un remords : La foi naît du bonheur : Quand la vie est heureuse. On voudrait l'assurer au-delà de la mort. Et tous les deux alors mêlant votre prière Vous unissez vos cœurs ; et dans un même vœu, Le regard vers le ciel, à genoux sur la pierre, De vous avoir créés vous remerciez Dieu !

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    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    Demande en mariage « Voulez-vous que je vous aide à plumer les deux poulets ? — Valet de pied, vous m'obsédez. — Devant prêtre et mairie voulez-vous vous marier? — Que n'avez-vous perdu la langue Comme vous perdez la raison — Si j'avais perdu la langue j'aurais toujours le menton. Pas besoin d'une harangue quand l'amour se correspond. — L'amour rougit vos oreilles et votre nez, la bouteille ! Si l'amour vous reste aux nerfs le diable est vétérinaire ! A la cuisine videz le pot le receveur pour l'impôt à l'église pour le cercueil quand vous aurez tourné l'œil.

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    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    Le mariage Comme blanche bruyère est la jeune fille La fille mariée est une barque qui fait eau qui fait eau les jours de tempête. Bien bête celle qui promet à un homme qui se promet à un homme. Chapeau sur l'oreille et fleur dans la bouche doux sourire et engagements lorsque l'affection les prend. Lorsque le gars a sa satisfaction un ménage il l'a sur le dos. La nichée veut du pain blanc Femme, domestique tu seras. Marie lève-toi de là pour changer la litière des bêtes Marie lève-toi de là pour ouvrir la boutique en bas. Au couvent je serai vierge et pour monter à l'Empyrée Dieu me tiendra la courte échelle belle comme fleur de lait. François, voici votre parole ! allez à la flotte pour la France ou n'importe... Pour quelques plaisirs d'amour une vie d'enfant et de désolation ! A la mairie à deux je n'irai pas. Si je suis plante d'aubépine c'est l'ombre qui me cueillera.

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    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    Mariage I — C'est le plus riche que je prendrai disait un jour la plus belle — Avec lui vous en découdrez regret aurez de votre écuelle — C'est la plus belle que j'aurai dit le riche, paysanne fût-elle — mais la beauté rend infidèle — Fille de vilain n'oserait. II — Je vous ai tiré de la boue — Des sous vous n'avez pas beaucoup — C'est vous qui m'avez mangé tout — Vous avez l'air d'un vieux hibou — Dans le miroir regardez-vous Vos seins tombent jusqu'aux genoux Plus de sourcils, des rides au cou et rustaude comme un égout — Pourtant vous êtes jaloux vous m'enfermez sous les verrous

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    Épithalame À M. et Mme Alide Lacerte Quand on s'aime on se marie : Il prend fin, l'enchantement D'une vague rêverie. Quand on s'aime on se marie : La vie à deux, c'est charmant. Longtemps on hésite, on n'ose ; La voix, les lèvres, les yeux, Malgré soi disent la chose. Longtemps on hésite, on n'ose. Silence délicieux ! On se comprend sans rien dire. Le plus fin pinceau de l'Art Ne peut rendre ni décrire Tout ce qu'exprime un sourire, Tout ce qu'exprime un regard. Bref, il faut dire, à l'église, Le cher secret inouï. Peur naïve ! gêne exquise ! Pour que nul ne s'en dédise, Au prêtre il faut dire oui. Au mot sacré qu'on prononce, Dans les cœurs, comme un duo, Vibre une même réponse. Au clair oui franc qu'on prononce, Les cœurs tout bas font écho. Quand on s'aime, on se marie : La vie à deux, c'est si doux. Mon cher, aime ta chérie : Bon cœur jamais ne varie. Cher tendre couple, aimez-vous.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    L'épousée Elle est fragile à caresser, L'épousée au front diaphane, Lis pur qu'un rien ternit et fane, Lis tendre qu'un rien peut froisser, Que nul homme ne peut presser, Sans remords sur son cœur profane. La main digne de l'approcher N'est pas la main rude qui brise L'innocence qu'elle a surprise Et se fait jeu d'effaroucher, Mais la main qui semble toucher Au blanc voile comme une brise ; La lèvre qui la doit baiser N'est pas la lèvre véhémente, Effroi d'une novice amante Qui veut le respect pour oser, Mais celle qui se vient poser Comme une ombre d'abeille errante ; Et les bras faits pour l'embrasser Ne sont pas les bras dont l'étreinte Laisse une impérieuse empreinte Au corps qu'ils aiment à lasser, Mais ceux qui savent l'enlacer Comme une onde où l'on dort sans crainte. L'hymen doit la discipliner Sans lire sur son front un blâme, Et les prémices qu'il réclame Les faire à son cœur deviner : Elle est fleur, il doit l'incliner, La chérir sans lui troubler l'âme.

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    Robert Desnos

    Robert Desnos

    @robertDesnos

    La dame pavot nouvelle épousée La dame pavot nouvelle épousée a demandé à son mari Quelle est l'année? Quel est le mois? Quelle est la semaine? Quel est le jour? Quelle est l'heure? Et son mari a répondu — Nous sommes en l'an nous sommes au mois de Juillobre semaine des quatre jeudis _ jour de gloire midi sonné Belle année, agréable mois, charmante semaine, jour merveilleux Heure délicieuse

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    R

    Rutebeuf

    @rutebeuf

    Le mariage de Rutebeuf Même le sot me traite de sot. Maintenant, n'ayant plus de trame, je n'ai plus qu'à filer, et j'ai fort à faire. Dieu n'a pas créé d'âme si insensible qui, à considérer mon martyre, n'oublie que je lui ai causé du tort et du tourment, et n'accepte de dire sans arrière-pensée : « J'oublie tout. » Car envoyer un homme en Egypte est un châtiment moins rude que celui que je subis. Rien que d'y penser, je ne puis m'empêcher de trembler. On dit qu'un fou qui ne commet pas de folies perd son temps : me suis-je marié sans raison ? En tout cas, je n'ai plus ni masure ni maison, mais voilà encore mieux : pour combler de joie les gens qui me haïssent à mort, j'ai épousé une femme que je suis seul capable d'aimer et d'apprécier, et qui était pauvre et misérable quand je l'ai épousée. Quel beau mariage, car je suis maintenant aussi pauvre et misérable qu'elle ! Elle n'est même pas avenante ni belle, elle a cinquante ans sur les épaules, elle est maigre et sèche : je n'ai pas peur qu'elle me trompe Depuis que Marie dans la crèche mit Dieu au monde, on ne vit un tel ménage.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Le mariage de Roland Ils se battent — combat terrible ! — corps à corps. Voilà déjà longtemps que leurs chevaux sont morts ; Ils sont là seuls tous deux dans une île du Rhône. Le fleuve à grand bruit roule un flot rapide et jaune, Le vent trempe en sifflant les brins d'herbe dans l'eau. L'archange saint Michel attaquant Apollo Ne ferait pas un choc plus étrange et plus sombre. Déjà, bien avant l'aube, ils combattaient dans l'ombre. Qui, cette nuit, eût vu s'habiller ces barons, Avant que la visière eût dérobé leurs fronts, Eût vu deux pages blonds, roses commes des filles. Hier, c'étaient deux enfants riant à leurs familles, Beaux, charmants ; — aujourd'hui, sur ce fatal terrain, C'est le duel effrayant de deux spectres d'airain, Deux fantômes auxquels le démon prête une âme, Deux masques dont les trous laissent voir de la flamme. Ils luttent, noirs, muets, furieux, acharnés. Les bateliers pensifs qui les ont amenés Ont raison d'avoir peur et de fuir dans la plaine, Et d'oser, de bien loin, les épier à peine : Car de ces deux enfants, qu'on regarde en tremblant, L'un s'appelle Olivier et l'autre a nom Roland : Et, depuis qu'ils sont là, sombres, ardents, farouches, Un mot n'est pas encor sorti de ces deux bouches. Olivier, sieur de Vienne et comte souverain, A pour père Gérard et pour aïeul Garin. Il fut pour ce combat habillé par son père. Sur sa targe est sculpté Bacchus faisant la guerre Aux normands, Rollon ivre, et Rouen consterné, Et le dieu souriant par des tigres traîné, Chassant, buveur de vin, tous ces buveurs de cidre ; Son casque est enfoui sous les ailes d'une hydre ; Il porte le haubert que portait Salomon ; Son estoc resplendit comme l'œil d'un démon ; Il y grava son nom afin qu'on s'en souvienne ; Au moment du départ, l'archevêque de Vienne A béni son cimier de prince féodal. Roland a son habit de fer, et Durandal. Ils luttent de si près avec de sourds murmures, Que leur souffle âpre et chaud s'empreint sur leurs [armures ; Le pied presse le pied ; l'île à leurs noirs assauts Tressaille au loin ; l'acier mord le fer ; des morceaux De heaume et de haubert, sans que pas un s'émeuve, Sautent à chaque instant dans l'herbe et dans le fleuve ; Leurs brassards sont rayés de longs filets de sang Qui coule de leur crâne et dans leurs yeux descend. Soudain, sire Olivier, qu'un coup affreux démasque, Voit tomber à la fois son épée et son casque. Main vide et tête nue, et Roland l'œil en feu ! L'enfant songe à son père et se tourne vers Dieu. Durandal sur son front brille. Plus d'espérance ! — Çà, dit Roland, je suis neveu du roi de France, Je dois me comporter en franc neveu de roi. Quand j'ai mon ennemi désarmé devant moi, Je m'arrête. Va donc chercher une autre épée, Et tâche, cette fois, qu'elle soit bien trempée. Tu feras apporter à boire en même temps, Car j'ai soif. — Fils, merci, dit Olivier. — J'attends, Dit Roland, hâte-toi. Sire Olivier appelle Un batelier caché derrière une chapelle. — Cours à la ville, et dis à mon père qu'il faut Une autre épée à l'un de nous, et qu'il fait chaud. Cependant les héros, assis dans les broussailles, S'aident à délacer leurs capuchons de mailles, Se lavent le visage, et causent un moment. Le batelier revient, il a fait promptement ; L'homme a vu le vieux comte ; il rapporte une épée Et du vin, de ce vin qu'aimait le grand Pompée Et que Tournon récolte au flanc de son vieux mont. L'épée est cette illustre et fière Closamont, Que d'autres quelquefois appellent Haute-Claire. L'homme a fui. Les héros achèvent sans colère Ce qu'ils disaient, le ciel rayonne au-dessus d'eux ; Olivier verse à boire à Roland ; puis tous deux Marchent droit l'un vers l'autre, et le duel recommence. Voilà que par degrés de sa sombre démence Le combat les enivre, il leur revient au cœur Ce je ne sais quel dieu qui veut qu'on soit vainqueur, Et qui, s'exaspérant aux armures frappées, Mêle l'éclair des yeux aux lueurs des épées. Ils combattent, versant à flots leur sang vermeil. Le jour entier se passe ainsi. Mais le soleil Baisse vers l'horizon. La nuit vient. — Camarade, Dit Roland, je ne sais, mais je me sens malade. Je ne me soutiens plus, et je voudrais un peu De repos. — Je prétends, avec l'aide de Dieu, Dit le bel Olivier, le sourire à la lèvre, Vous vaincre par l'épée et non point par la fièvre. Dormez sur l'herbe verte ; et, cette nuit, Roland, Je vous éventerai de mon panache blanc. Couchez-vous et dormez. — Vassal, ton âme est neuve, Dit Roland. Je riais, je faisais une épreuve. Sans m'arrêter et sans me reposer, je puis Combattre quatre jours encore, et quatre nuits. Le duel reprend. La mort plane, le sang ruisselle. Durandal heurte et suit Closamont ; l'étincelle Jaillit de toutes parts sous leurs coups répétés. L'ombre autour d'eux s'emplit de sinistres clartés. Ils frappent ; le brouillard du fleuve monte et fume ; Le voyageur s'effraie et croit voir dans la brume D'étranges bûcherons qui travaillent la nuit. Le jour naît, le combat continue à grand bruit ; La pâle nuit revient, ils combattent ; l'aurore Reparaît dans les cieux, ils combattent encore. Nul repos. Seulement, vers le troisième soir, Sous un arbre, en causant, ils sont allés s'asseoir ; Puis ont recommencé. Le vieux Gérard dans Vienne Attend depuis trois jours que son enfant revienne. Il envoie un devin regarder sur les tours ; Le devin dit : Seigneur, ils combattent toujours. Quatre jours sont passés, et l'île et le rivage Tremblent sous ce fracas monstrueux et sauvage. Ils vont, viennent, jamais fuyant, jamais lassés, Froissent le glaive au glaive et sautent les fossés, Et passent, au milieu des ronces remuées, Comme deux tourbillons et comme deux nuées. Ô chocs affreux ! terreur ! tumulte étincelant ! Mais enfin Olivier saisit au corps Roland, Qui de son propre sang en combattant s'abreuve, Et jette d'un revers Durandal dans le fleuve. — C'est mon tour maintenant, et je vais envoyer Chercher un autre estoc pour vous, dit Olivier. Le sabre du géant Sinnagog est à Vienne. C'est, après Durandal, le seul qui vous convienne. Mon père le lui prit alors qu'il le défit. Acceptez-le. Roland sourit. — Il me suffit De ce bâton. Il dit, et déracine un chêne. Sire Olivier arrache un orme dans la plaine Et jette son épée, et Roland, plein d'ennui, L'attaque. Il n'aimait pas qu'on vînt faire après lui Les générosités qu'il avait déjà faites. Plus d'épée en leurs mains, plus de casque à leurs têtes. Ils luttent maintenant, sourds, effarés, béants, A grands coups de troncs d'arbre, ainsi que des géants. Pour la cinquième fois, voici que la nuit tombe. Tout à coup Olivier, aigle aux yeux de colombe, S'arrête et dit : — Roland, nous n'en finirons point. Tant qu'il nous restera quelque tronçon au poing, Nous lutterons ainsi que lions et panthères. Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères ? Ecoute, j'ai ma sœur, la belle Aude au bras blanc, Epouse-la. — Pardieu ! je veux bien, dit Roland. Et maintenant buvons, car l'affaire était chaude. C'est ainsi que Roland épousa la belle Aude.

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    A Mademoiselle de guise Vous possédez fort inutilement Esprit, beauté, grâce, vertu, franchise ; Qu’y manque-t-il ? quelqu’un qui vous le dise Et quelque ami dont on en dise autant.

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    É

    Étienne Eggis

    @etienneEggis

    Ce que c’est qu’un Mari Quand Christophe Colomb eut enfin découvert Ce continent lointain qu’on croyait chimérique, Il mourut loin du sol qu’il avait entr’ouvert, Et Vespuce donna son nom à l’Amérique. Si la femme portait le nom doux et chéri De son premier amant, Anglais, Français ou Russe, Ce serait rarement celui de son mari. — Un mari n’est jamais qu’un Améric Vespuce.

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