splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi

Trahison

76 poésies en cours de vérification
Trahison

Poésies de la collection trahison

    R

    Renee Vivien

    @reneeVivien

    Terreur du mensonge Oui, j’endure aujourd’hui le pire des tourments, Tu m’as menti… Tu m’as trompé… Et tu me mens !… Mensonge caressant qui glisse de ta bouche ! Ô serment que l’on croit, ô parole qui touche ! Ô multiples douleurs qui s’abattent sur vous Ainsi qu’un petit vent pluvieusement doux !… Comme un lilas ne peut devenir asphodèle, Jamais tu ne seras ni franche ni fidèle. Tu seras celle-là qui se dérobe et fuit Plus sinueusement qu’un démon dans la nuit. Ô toi que j’aime encor ! L’horreur de ton mensonge Est dans mon cœur amer… Il me mord, il me ronge… Je suis lasse d’avoir suivi les noirs chemins… Col frêle qu’on voudrait prendre entre ses deux mains !

    en cours de vérification

    R

    Renee Vivien

    @reneeVivien

    Tes cheveux irréels, aux reflets clairs et froids Tes cheveux irréels, aux reflets clairs et froids, Ont des lueurs de lune et des lumières blondes ; Tes regards ont l’azur des éthers et des ondes ; Ta robe a le frisson des brises et des bois. Je brûle de baisers la blancheur de tes doigts. L’air nocturne répand la poussière des mondes. Pourtant je ne sais plus, au sein des nuits profondes, Te contempler avec l’extase d’autrefois. Car l’Astre t’effleura d’une lueur oblique, Et ce fut un éclair lugubre et prophétique Révélant la hideur au fond de ta beauté. Je vis, — oh la terreur de ce rêve profane ! — Sur ta lèvre, pareille aux aurores d’été, Un sourire fané de vieille courtisane.

    en cours de vérification

    R

    Régis Boury

    @regisBoury

    Du con battu au long cours Prendre les papiers sur la table (Accueil aimable) Détour par l'isoloir (Obligatoire) Attente en file bien sage (Sans tapage) Devant l'autre table (Aussi affable) AFIN DE... MAIS D'ABORD, LES FORMALITES : (Check-list) Pièce d'identité, présentée Liste AlphaNumé, pointée Nom, Prénom, annoncés "Mais oui, vous pouvez..." Allez-y" ENFIN, JE... Président dit "A voté !" "S.v;p, signez ici" Merci BENI OUI-OUI. 24 janvier 1998 zadig92000

    en cours de vérification

    S

    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    Le chemin de l’oiseau Je ne choisirai pas cette route ni l’autre Où des oiseaux tout court ont trop chanté À la saison des chasses. On a trahi partout leurs souvenirs de l’Arche Et saint François ne leur a plus parlé. Saint Hubert, Saint Hubert : Plumes que vent emporte ; Plumes et feuilles mortes Sous le ciel pommelé…

    en cours de vérification

    S

    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Angle mort Il déboule dans ses pensées désir somptueux mémoire physique elle entre dans la chambre draps froissés elle regarde les étagères livres décadents fleurs flétries bibelots ébréchés la passion dégouline le miroir ricane de loin la violence du regard se pose sur ses mains elle a peur de lui d’une vérité qui éclate sous ses yeux elle a compris la trahison la blesse une larme coule elle a vu l’étranger de demain

    en cours de vérification

    T

    Thibault Desbordes

    @thibaultDesbordes

    Omerta I Demain je m’en irai Sous l’enseigne du banc, où il fait bon espoir De déclarer forfait, D’avancer sans retrait à l’ombre des couloirs. Quand tintera au clair une règle, un bocal, Ânonnons tous en chœur comme un grand récital L’âpre combinaison des gorges enrouées, Car je vois, mes amis, l’omerta m’écrouer. II Chantons, chantons chers amis ! Déversons nos poumons cois À la tête de l’égérie Comme un hideux éjaculat.  

    en cours de vérification

    T

    Thomas Chaline

    @thomasChaline

    Colère d’un printemps Tu piques dans la caisse L’argent des contribuables Car ce n’est que la paresse Ta qualité honorable Tu joues à quitte ou double La lenteur de la justice Les électeurs t’adoubent Ta force est ton artifice Quand l’heure des comptes viendra Sous la colère d’un printemps Tu prieras encore tous les vents Pour t’échapper par là

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Femme Lui — cet être faussé, mal aimé, mal souffert, Mal haï — mauvais livre… et pire : il m’intéresse. — S’il est vide après tout… Oh mon dieu, je le laisse, Comme un roman pauvre — entr’ouvert. Cet homme est laid… — Et moi, ne suis-je donc pas belle, Et belle encore pour nous deux ! — En suis-je donc enfin aux rêves de pucelle ?… — Je suis reine : Qu’il soit lépreux ! Où vais-je — femme ! — Après… suis-je donc pas légère Pour me relever d’un faux pas ! Est-ce donc Lui que j’aime ! — Eh non ! c’est son mystère… Celui que peut-être Il n’a pas. Plus Il m’évite, et plus et plus Il me poursuit… Nous verrons ce dédain suprême. Il est rare à croquer, celui-là qui me fuit !… Il me fuit — Eh bien non !… Pas même. … Aurais-je ri pourtant ! si, comme un galant homme, Il avait allumé ses feux… Comme Ève — femme aussi — qui n’aimait pas la Pomme, Je ne l’aime pas — et j’en veux ! — C’est innocent. — Et lui ?… Si l’arme était chargée… — Et moi, j’aime les vilains jeux ! Et… l’on sait amuser, avec une dragée Haute, un animal ombrageux. De quel droit ce regard, ce mauvais œil qui touche : Monsieur poserait le fatal ? Je suis myope, il est vrai… Peut-être qu’il est louche ; Je l’ai vu si peu — mais si mal. — … Et si je le laissais se draper en quenouille, Seul dans sa honteuse fierté !… — Non. Je sens me ronger, comme ronge la rouille, Mon orgueil malade, irrité. Allons donc ! c’est écrit — n’est-ce pas — dans ma tête, En pattes-de-mouche d’enfer ; Écrit, sur cette page où — là — ma main s’arrête. — Main de femme et plume de fer. — Oui ! — Baiser de Judas — Lui cracher à la bouche Cet amour ! — Il l’a mérité — Lui dont la triste image est debout sur ma couche, Implacable de volupté. Oh oui : coller ma langue à l’inerte sourire Qu’il porte là comme un faux pli ! Songe creux et malsain, repoussant… qui m’attire ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . — Une nuit blanche…. un jour sali…

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Sonnet de nuit Ô croisée ensommeillée, Dure à mes trente-six morts ! Vitre en diamant, éraillée Par mes atroces accords ! Herse hérissant rouillée Tes crocs où je pends et mords ! Oubliette verrouillée Qui me renferme… dehors ! Pour Toi, Bourreau que j’encense, L’amour n’est donc que vengeance ?… Ton balcon : gril à braiser ?… Ton col : collier de garotte ?… Eh bien ! ouvre, Iscariote, Ton judas pour un baiser !

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    La conscience Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes, Échevelé, livide au milieu des tempêtes, Caïn se fut enfui de devant Jéhovah, Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva Au bas d'une montagne en une grande plaine ; Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. » Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts. Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres, Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres, Et qui le regardait dans l'ombre fixement. « Je suis trop près », dit-il avec un tremblement. Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse, Et se remit à fuir sinistre dans l'espace. Il marcha trente jours, il marcha trente nuits. Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits, Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve, Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève Des mers dans le pays qui fut depuis Assur. « Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr. Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. » Et, comme il s'asseyait, il vit dans les cieux mornes L'œil à la même place au fond de l'horizon. Alors il tressaillit en proie au noir frisson. « Cachez-moi ! » cria-t-il; et, le doigt sur la bouche, Tous ses fils regardaient trembler l'aïeul farouche. Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont Sous des tentes de poil dans le désert profond : « Étends de ce côté la toile de la tente. » Et l'on développa la muraille flottante ; Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb : « Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l'enfant blond, La fille de ses Fils, douce comme l'aurore ; Et Caïn répondit : « je vois cet œil encore ! » Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs Soufflant dans des clairons et frappant des tambours, Cria : « je saurai bien construire une barrière. » Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière. Et Caïn dit « Cet œil me regarde toujours! » Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours Si terrible, que rien ne puisse approcher d'elle. Bâtissons une ville avec sa citadelle, Bâtissons une ville, et nous la fermerons. » Alors Tubalcaïn, père des forgerons, Construisit une ville énorme et surhumaine. Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine, Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth ; Et l'on crevait les yeux à quiconque passait ; Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles. Le granit remplaça la tente aux murs de toiles, On lia chaque bloc avec des nœuds de fer, Et la ville semblait une ville d'enfer ; L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ; Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes ; Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. » Quand ils eurent fini de clore et de murer, On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre ; Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père ! L'œil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit : « Non, il est toujours là. » Alors il dit: « je veux habiter sous la terre Comme dans son sépulcre un homme solitaire ; Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. » On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! » Puis il descendit seul sous cette voûte sombre. Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain, L'œil était dans la tombe et regardait Caïn.

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Ultima verba Quand même grandirait l'abjection publique A ce point d'adorer l'exécrable trompeur ; Quand même l'Angleterre et même l'Amérique Diraient à l'exilé : - Va-t'en ! nous avons peur ! Quand même nous serions comme la feuille morte, Quand, pour plaire à César, on nous renîrait tous ; Quand le proscrit devrait s'enfuir de porte en porte, Aux hommes déchiré comme un haillon aux clous ; Quand le désert, où Dieu contre l'homme proteste, Bannirait les bannis, chasserait les chassés ; Quand même, infâme aussi, lâche comme le reste, Le tombeau jetterait dehors les trépassés ; Je ne fléchirai pas ! Sans plainte dans la bouche, Calme, le deuil au cœur, dédaignant le troupeau, Je vous embrasserai dans mon exil farouche, Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau ! Mes nobles compagnons, je garde votre culte ; Bannis, la République est là qui nous unit. J'attacherai la gloire à tout ce qu'on insulte ; Je jetterai l'opprobre à tout ce qu'on bénit !

    en cours de vérification

    Victor Segalen

    Victor Segalen

    @victorSegalen

    Trahison fidèle Tu as écrit : "Me voici, fidèle à l'écho de ta voix, taciturne, inexprimé." Je sais ton âme tendue juste au gré des soies chantantes de mon luth : C'est pour toi seul que je joue. Écoute en abandon et le son et l'ombre du son dans la conque de la mer où tout plonge. Ne dis pas qu'il se pourrait qu'un jour tu entendisses moins délicatement ! Ne le dis pas. Car j'affirme alors, détourné de toi, chercher ailleurs qu'en toi-même le répons révélé par toi. Et j'irai, criant aux quatre espaces : Tu m'as entendu, tu m'as connu, je ne puis pas vivre dans le silence. Même auprès de cet autre que voici, c'est encore, C'est pour toi seul que je joue.

    en cours de vérification

    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À la marquise du Châtelet Ainsi donc cent beautés nouvelles Vont fixer vos brillants esprits Vous renoncez aux étincelles, Aux feux follets de mes écrits Pour des lumières immortelles ; Et le sublime Maupertuis Vient éclipser mes bagatelles. Je n’en suis fâché ni surpris ; Un esprit vrai doit être épris Pour des vérités éternelles : Mais ces vérités que sont-elles ? Quel est leur usage et leur prix ? Du vrai savant que je chéris La raison ferme et lumineuse Vous montrera les cieux décrits, Et d’une main audacieuse Vous dévoilera les replis De la nature ténébreuse : Mais, sans le secret d’être heureuse, Il ne vous aura rien appris.

    en cours de vérification

    É

    Éphraïm Mikhaël

    @ephraimMikhael

    Infidélités Tu parlais de choses anciennes, De riches jardins somnolents Que de nobles musiciennes Troublent, le soir, d’échos dolents; Et de chapelles où s’attardent Les princesses en oraison; Et de lits féodaux que gardent Toutes les bêtes du blason. Hélas! tes paroles amies Pour mon coeur avide et lassé Ont réveillé ces endormies: Les amoureuses du passé. Et chacune à présent se lève Devant moi dans le calme soir, Émergeant à demi du rêve Comme un corps blanc d’un fleuve noir. Oh! les invincibles rivales Que vous-mêmes vous appelez; par ces visions triomphales Nos pâles amours sont troublés. Entre vos seins de soeur clémente Vous caches vainement mon front: C’est vers quelque lointaine amante Que mes désirs cruels iront. Je sais bien, vos yeux d’améthyste S’emplissent de reproches doux... Et je suis mortellement triste De n’avoir plus d’amour pour vous.

    en cours de vérification

    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    L'infidélité Un bosquet, une jeune femme ; À ses genoux un séducteur Qui jure une éternelle flamme, Et qu'elle écoute sans rigueur ; C'est Valsin. Dans le même asile Justine, crédule et tranquille, Venait rêver a son amant : Elle entre : que le peintre habile Rende ce triple étonnement.

    en cours de vérification

    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    À un ami trahi par sa maîtresse Quoi ! tu gémis d'une inconstance ? Tu pleures, nouveau Céladon ? Ah ! le trouble de ta raison Fait honte à ton expérience. Es-tu donc assez imprudent Pour vouloir fixer une femme ? Trop simple et trop crédule amant, Quelle erreur aveugle ton âme ! Plus aisément tu fixerais Des arbres le tremblant feuillage, Les flots agités par l'orage, Et l'or ondoyant des guérets Que balance un zéphyr volage. Elle t'aimait de bonne foi ; Mais pouvait-elle aimer sans cesse ? Un rival obtient sa tendresse ; Un autre l'avait avant toi ; Et dès demain, je le parie, Un troisième, plus insensé, Remplacera dans sa folie L'imprudent qui t'a remplacé. Il faut au pays de Cythère À fripon fripon et demi. Trahis, pour n'être point trahi ; Préviens même la plus légère ; Que ta tendresse passagère S'arrête où commence l'ennui. Mais que fais-je ? et dans ta faiblesse Devrais-je ainsi te secourir ? Ami, garde-toi d'en guérir : L'erreur sied bien à la jeunesse. Va, l'on se console aisément De ses disgrâces amoureuses. Les amours sont un jeu d'enfant ; Et, crois-moi, dans ce jeu charmant, Les dupes mêmes sont heureuses.

    en cours de vérification