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Pleurs

8 poésies en cours de vérification
Pleurs

Poésies de la collection pleurs

    Arsène Houssaye

    Arsène Houssaye

    @arseneHoussaye

    Saules pleureurs Elle passe comme le vent, Ma jeunesse douce et sauvage ! Ma joie est d'y penser souvent : Elle passe comme le vent, Mon cœur la poursuit en rêvant, Quand je suis seul sur le rivage. Elle passe comme le vent Avec l'amour qui la ravage. Elle fuit, la belle saison, Avec la coupe de l'ivresse. Adieu, printemps ! adieu, chanson ! Elle fuit, la belle saison. Je n'irai plus vers l'horizon Chercher la muse ou la maîtresse ! Elle fuit, la belle saison : Adieu donc, adieu, charmeresse. Que de larmes ! que de regrets ! Toi dont mon âme fut ravie Déjà si loin, — encor si près ! Que de larmes ! que de regrets ! Mes mains ont planté le cyprès Sur les chimères de ma vie : Que de larmes ! que de regrets ! Adieu, mon cœur ! adieu, ma mie !

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    C

    Charles Le Goffic

    @charlesLeGoffic

    Le passant L'amour ne chante pas ; il ne sourit jamais, Ni le matin, quand l'aube argente les sommets, Ni quand l'ombre, le soir, s'épanche des collines, Ni quand le rouge été flamboie à son midi Et du brouillard qui dort dans l'éther attiédi Perce et dissipe au loin les pâles mousselines. L'amour ne chante pas ; l'amour ne sourit pas. Il vient comme un voleur de nuit, à petits pas, Retenant son haleine et se cachant des mères. Il connaît que nul cœur n'est ferme en son dessein Et qu'on ne dort jamais qu'une fois sur le sein Vêtu par nos désirs de grâces éphémères. L'amour ne chante pas, ne sourit pas. Ses yeux, Brûlés de trop de pleurs, sont lourds de trop d'adieux Pour croire qu'ici-bas quelque chose persiste. Nul ne sait quand il vient, ni comment, ni pourquoi, Et les cœurs ingénus qu'emplit son vague effroi L'attendent qu'il est loin déjà, le Passant triste !

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    La première Ce n'est pas qu'elle fût bien belle ; Mais nous avions tous deux vingt ans, Et ce jour-là, – je me rappelle, – Était un matin de printemps. Ce n'est pas qu'elle eût l'air bien grave ; Mais je jure ici que jamais Je n'ai rien osé de plus brave Que de lui dire que j'aimais. Ce n'est pas qu'elle eût le cœur tendre ; Mais c'était si délicieux De lui parler et de l'entendre Que les pleurs me venaient aux yeux. Ce n'est pas qu'elle eût l'âme dure ; Mais pourtant elle m'a quitté, Et, depuis, ma tristesse dure, Et c'est pour une éternité.

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    Henri-Frédéric Amiel

    Henri-Frédéric Amiel

    @henriFredericAmiel

    La chose amère L'horreur dont ne peut se défendre Un cœur fier, n'est pas de souffrir, Ni de lutter, ni de mourir, Ni d'aimer sans se faire entendre ; On s'ennoblit par ces douleurs ; Mais devant soi-même descendre Peut à l'homme arracher des pleurs.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    En deuil C'est en deuil surtout que je l'aime ; Le noir sied à son front poli, Et par ce front le chagrin même Est embelli. Comme l'ombre le deuil m'attire, Et c'est mon goût de préférer, Pour amie, à qui sait sourire Qui peut pleurer. J'aime les lèvres en prière ; J'aime à voir couler les trésors D'une longue et tendre paupière Fidèle aux morts, Vierge, heureux qui sort de la vie Embaumés de tes pleurs pieux ; Mais plus heureux qui les essuie : Il a tes yeux !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Rosées À Paul Bouvard. Je rêve, et la pâle rosée Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs posée Par la main fraîche de la nuit. D'où viennent ces tremblantes gouttes ? Il ne pleut pas, le temps est clair ; C'est qu'avant de se former, toutes, Elles étaient déjà dans l'air. D'où viennent mes pleurs ? Toute flamme, Ce soir, est douce au fond des cieux ; C'est que je les avais dans l'âme Avant de les sentir aux yeux. On a dans l'âme une tendresse Où tremblent toutes les douleurs, Et c'est parfois une caresse Qui trouble, et fait germer les pleurs.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Séparation Je ne devais pas vous le dire ; Mes pleurs, plus forts que la vertu, Mouillant mon douloureux sourire, Sont allés sur vos mains écrire L'aveu brûlant que j'avais tu. Danser, babiller, rire ensemble, Ces jeux ne nous sont plus permis : Vous rougissez, et moi je tremble ; Je ne sais ce qui nous rassemble. Mais nous ne sommes plus amis. Disposez de nous, voici l'heure Où je ne puis vous parler bas Sans que l'amitié change ou meure : Oh ! dites-moi qu'elle demeure, Je sens qu'elle ne suffit pas. Si le langage involontaire De mes larmes vous a déplu, Eh bien, suivons chacun sur terre Notre sentier : moi, solitaire, Vous, heureuse, au bras de l'élu. Je voyais nos deux cœurs éclore Comme un couple d'oiseaux chantants Éveillés par la même aurore ; Ils n'ont pas pris leur vol encore : Séparons-les, il en est temps ; Séparons-les à leur naissance, De crainte qu'un jour à venir, Malheureux d'une longue absence, Ils n'aillent dans le vide immense Se chercher sans pouvoir s'unir.

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    À Odette Odette, vos cheveux vermeils Ont le jaune éclat des soleils Parmi les moissons enchantées, Et caressent en nappes d'or Vos tempes plus blanches encor Que des étoiles argentées. Quand l'aurore rose à demi Se joue et frissonne parmi Cette douce toison fatale, De pâles et tristes lueurs Éclairent de reflets rêveurs Votre joue aux teintes d'opale. Sur votre jeune front penché L'étincelle d'un feu caché Brille dans vos yeux clairs et sombres, Et comme de tendres pistils, Les bandeaux soyeux de vos cils Vous caressent de grandes ombres. Vos lèvres déjà tout en fleur Ont l'harmonieuse pâleur De la sensitive froissée, Et ce lys que rien n'outragea, Votre front se courbe déjà Sous l'orage de la pensée. Vos regards sont si languissants Qu'à votre petit cœur je sens Saigner de secrètes blessures, Et parfois dans vos yeux pensifs Je crois voir s'amasser, captifs, Tous les pleurs des amours futures. Ah ! que ces pleurs silencieux Ne coulent jamais de vos yeux ! Et ne voyez jamais éclore, Autour de vos cheveux flottants, De nos saisons que le printemps Et de notre jour que l'aurore ! Que rien n'emplisse de sanglots Votre âme pareille à ces flots Où Dieu lui-même se reflète ! Parlez aux cieux, aux champs, aux bois, Avec votre plus douce voix, Soyez heureuse, chère Odette ! Dites aux bosquets de rosiers : Je veux que vous me le disiez Comment vos fleurs s'épanouissent, Et parmi de calmes amours Je veux que ma vie et mes jours Ainsi que vos roses fleurissent ! A la source dont le flot clair Boit le bleu transparent de l'air, Dites : Je veux, ô flots sans nombre, Que mes jours coulent, comme vous, Sur un chemin facile et doux, A l'abri d'un feuillage sombre ! Au bel Ange qui suit vos pas : Je veux que ma route ici-bas Ne soit qu'harmonie et sourires ! Tel dans l'oasis du désert On entend parfois un concert De voix humaines et de lyres. Tous écouteront votre vœu ! Vous parliez encore au bon Dieu Hier dans les célestes féeries, Et vous devez encor savoir En quels mots se parlent au soir Un ange et des roses fleuries.

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