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Âge

36 poésies en cours de vérification
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Poésies de la collection âge

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Grand âge et bas âge mêlés I. Mon âme est faite ainsi que jamais ni l'idée, Ni l'homme, quels qu'ils soient, ne l'ont intimidée ; Toujours mon cœur, qui n'a ni bible ni Coran, Dédaigna le sophiste et brava le tyran ; Je suis sans épouvante étant sans convoitise ; La peur ne m'éteint pas et l'honneur seul m'attise ; J'ai l'ankylose altière et lourde du rocher ; Il est fort malaisé de me faire marcher Par désir en avant ou par crainte en arrière ; Je résiste à la force et cède à la prière, Mais les biens d'ici-bas font sur moi peu d'effet ; Et je déclare, amis, que je suis satisfait, Que mon ambition suprême est assouvie, Que je me reconnais payé dans cette vie, Et que les dieux cléments ont comblé tous mes veux. Tant que sur cette terre, où vraiment je ne veux Ni socle olympien, ni colonne trajane, On ne m'ôtera pas le sourire de Jeanne.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine ; Puisque j'ai dans tes mains posé mon front pâli ; Puisque j'ai respiré parfois la douce haleine De ton âme, parfum dans l'ombre enseveli ; Puisqu'il me fut donné de t'entendre me dire Les mots où se répand le cœur mystérieux ; Puisque j'ai vu pleurer, puisque j'ai vu sourire Ta bouche sur ma bouche et tes yeux sur mes yeux ; Puisque j'ai vu briller sur ma tête ravie Un rayon de ton astre, hélas ! voilé toujours ; Puisque j'ai vu tomber dans l'onde de ma vie Une feuille de rose arrachée à tes jours ; Je puis maintenant dire aux rapides années : - Passez ! passez toujours ! je n'ai plus à vieillir ! Allez-vous-en avec vos fleurs toutes fanées ; J'ai dans l'âme une fleur que nul ne peut cueillir ! Votre aile en le heurtant ne fera rien répandre Du vase où je m'abreuve et que j'ai bien rempli. Mon âme a plus de feu que vous n'avez de cendre ! Mon cœur a plus d'amour que vous n'avez d'oubli !

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    À Mlle Fanny de P Ô vous que votre âge défend, Riez ! tout vous caresse encore. Jouez ! chantez ! soyez l'enfant ! Soyez la fleur ; soyez l'aurore ! Quant au destin, n'y songez pas. Le ciel est noir, la vie est sombre. Hélas ! que fait l'homme ici-bas ? Un peu de bruit dans beaucoup d'ombre. Le sort est dur, nous le voyons. Enfant ! souvent l'oeil plein de charmes Qui jette le plus de rayons Répand aussi le plus de larmes. Vous que rien ne vient éprouver, Vous avez tout, joie et délire, L'innocence qui fait rêver, L'ignorance qui fait sourire. Vous avez, lys sauvé des vents, Coeur occupé d'humbles chimères, Ce calme bonheur des enfants, Pur reflet du bonheur des mères. Votre candeur vous embellit. Je préfère à toute autre flamme Votre prunelle que remplit La clarté qui sort de votre âme. Pour vous ni soucis ni douleurs, La famille vous idolâtre. L'été, vous courez dans les fleurs ; L'hiver, vous jouez près de l'âtre. La poésie, esprit des cieux, Près de vous, enfant, s'est posée ; Votre mère l'a dans ses yeux, Votre père dans sa pensée. Profitez de ce temps si doux ! Vivez ! — La joie est vite absente ; Et les plus sombres d'entre nous Ont eu leur aube éblouissante. Comme on prie avant de partir, Laissez-moi vous bénir, jeune âme, — Ange qui serez un martyr ! Enfant qui serez une femme ! Février 1840.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Ô mes lettres d'amour Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse, C'est donc vous ! Je m'enivre encore à votre ivresse ; Je vous lis à genoux. Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge ! Laissez-moi me cacher, moi, l'heureux et le sage, Pour pleurer avec vous !

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    A Mme du Châtelet L'un des plus beaux poèmes de Voltaire, À Mme du Châtelet, est un texte d'amour qu'il a écrit pour Émilie du Châtelet. Ils se rencontrent en 1733 et elle fût pendant quinze ans sa maitresse et sa muse. Ce poème est composé de neuf quatrains en octosyllabes avec des rimes embrassées et croisées. Si vous voulez que j’aime encore, Rendez-moi l’âge des amours ; Au crépuscule de mes jours Rejoignez, s’il se peut, l’aurore. Des beaux lieux où le dieu du vin Avec l’Amour tient son empire, Le Temps, qui me prend par la main, M’avertit que je me retire. De son inflexible rigueur Tirons au moins quelque avantage. Qui n’a pas l’esprit de son âge, De son âge a tout le malheur. Laissons à la belle jeunesse Ses folâtres emportements. Nous ne vivons que deux moments : Qu’il en soit un pour la sagesse. Quoi ! pour toujours vous me fuyez, Tendresse, illusion, folie, Dons du ciel, qui me consoliez Des amertumes de la vie !

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À Mme Lullin Hé quoi ! vous êtes étonnée Qu'au bout de quatre-vingts hivers, Ma Muse faible et surannée Puisse encor fredonner des vers ? Quelquefois un peu de verdure Rit sous les glaçons de nos champs ; Elle console la nature, Mais elle sèche en peu de temps. Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours ; Mais sa voix n'a plus rien de tendre, Il ne chante plus ses amours.

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