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Âge

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Poésies de la collection âge

    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! LÔ rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire, Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, Tant de fois affermi le trône de son roi, Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ? Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! Œuvre de tant de jours en un jour effacée ! Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur ! Précipice élevé d'où tombe mon honneur ! Faut-il de votre éclat voir triompher le comte, Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ? Comte, sois de mon prince à présent gouverneur : Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ; Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne, Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne. Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense, M'as servi de parade, et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains, Passe, pour me venger, en de meilleures mains.

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    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    À Madame M. N Je vous ai vue enfant, maintenant que j'y pense, Fraîche comme une rose et le cœur dans les yeux. Je vous ai vu bambin, boudeur et paresseux ; Vous aimiez lord Byron, les grands vers et la danse. Ainsi nous revenaient les jours de notre enfance, Et nous parlions déjà le langage des vieux ; Ce jeune souvenir riait entre nous deux, Léger comme un écho, gai comme l'espérance. Le lâche craint le temps parce qu'il fait mourir ; Il croit son mur gâté lorsqu'une fleur y pousse. O voyageur ami, père du souvenir !

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    Anatole France

    Anatole France

    @anatoleFrance

    Le chêne abandonné Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil, Le grand chêne noueux, le père de la race, Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse Et, solitaire aïeul, se réchauffe au soleil. Du fumier de ses fils étouffés sous son ombre, Robuste, il a nourri ses siècles florissants, Fait bouillonner la sève en ses membres puissants, Et respiré le ciel avec sa tête sombre. Mais ses plus fiers rameaux sont morts, squelettes noirs Sinistrement dressés sur sa couronne verte ; Et dans la profondeur de sa poitrine ouverte Les larves ont creusé de vastes entonnoirs. La sève du printemps vient irriter l'ulcère Que suinte la torpeur de ses âcres tissus. Tout un monde pullule en ses membres moussus, Et le fauve lichen de sa rouille l'enserre. Sans cesse un bois inerte et qui vécut en lui Se brise sur son corps et tombe. Un vent d'orage Peut finir de sa mort le séculaire ouvrage, Et peut-être qu'il doit s'écrouler aujourd'hui. Car déjà la chenille aux anneaux d'émeraude Déserte lentement son feuillage peu sûr ; D'insectes soulevant leurs élytres d'azur Tout un peuple inquiet sur son écorce rôde ;

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Âge d'or Quelqu'une des voix Toujours angélique - Il s'agit de moi, - Vertement s'explique : Ces mille questions Qui se ramifient N'amènent, au fond, Qu'ivresse et folie ; Reconnais ce tour Si gai, si facile : Ce n'est qu'onde, flore, Et c'est ta famille ! Puis elle chante. Ô Si gai, si facile, Et visible à l'oeil nu... - Je chante avec elle, - Reconnais ce tour Si gai, si facile, Ce n'est qu'onde, flore, Et c'est ta famille !... etc... Et puis une voix - Est-elle angélique ! - Il s'agit de moi, Vertement s'explique ; Et chante à l'instant En soeur des haleines : D'un ton Allemand, Mais ardente et pleine : Le monde est vicieux ; Si cela t'étonne ! Vis et laisse au feu L'obscure infortune. Ô ! joli château ! Que ta vie est claire ! De quel Age es-tu, Nature princière De notre grand frère ! etc... Je chante aussi, moi : Multiples soeurs ! voix Pas du tout publiques ! Environnez-moi De gloire pudique... etc...

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    A

    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Les caresses des yeux Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l'âme aux limites de l'être, Et livrent des secrets autrement ineffables, Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître. Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ; Leur langage est plus fort que toutes les paroles ; Rien n'exprime que lui les choses immortelles Qui passent par instants dans nos êtres frivoles. Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses, Elles gardent encor leur limpide tendresse ; Faites pour consoler, enivrer et séduire, Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes ! Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    L'horloge Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi ! Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt comme dans une cible, Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ; Chaque instant te dévore un morceau du délice A chaque homme accordé pour toute sa saison. Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde ! Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor ! (Mon gosier de métal parle toutes les langues.) Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Les petites vieilles I. Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales Des êtres singuliers, décrépits et charmants. Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossus Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des âmes. Sous des jupons troués et sous de froids tissus Ils rampent, flagellés par les bises iniques, Frémissant au fracas roulant des omnibus, Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques, Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ; Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ; Se traînent, comme font les animaux blessés, Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés

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    F

    François Maynard

    @francoisMaynard

    La belle vieille Cloris, que dans mon cœur j'ai si longtemps servie Et que ma passion montre à tout l'univers, Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie, Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ? N'oppose plus ton deuil au bonheur où j'aspire. Ton visage est-il fait pour demeurer voilé ? Sors de ta nuit funèbre, et permet que j'admire Les divines clartés des yeux qui m'ont brûlé. (...) Ce n'est pas d'aujourd'hui que je suis ta conquête : Huit lustres ont suivi le jour que tu me pris, Et j'ai fidèlement aimé ta belle tête Sous des cheveux châtains et sous des cheveux gris. C'est de tes jeunes yeux que mon ardeur est née, C'est de leurs premiers traits que je fus abattu ; Mais tant que tu brûlas du flambeau d'hyménée, Mon amour se cacha pour plaire à ta vertu.

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    Mélodie Quand le plaisir brille en tes yeux Pleins de douceur et d'espérance, Quand le charme de l'existence Embellit tes traits gracieux, − Bien souvent alors je soupire En songeant que l'amer chagrin, Aujourd'hui loin de toi, peut t'atteindre demain, Et de ta bouche aimable effacer le sourire ; Car le Temps, tu le sais, entraîne sur ses pas Les illusions dissipées, Et les yeux refroidis, et les amis ingrats, Et les espérances trompées ! Mais crois-moi, mon amour ! tous ces charmes naissants Que je contemple avec ivresse, S'ils s'évanouissaient sous mes bras caressants, Tu conserverais ma tendresse ! Si tes attraits étaient flétris, Si tu perdais ton doux sourire, La grâce de tes traits chéris Et tout ce qu'en toi l'on admire, Va, mon cœur n'est pas incertain : De sa sincérité tu pourrais tout attendre. Et mon amour, vainqueur du Temps et du Destin, S'enlacerait à toi, plus ardent et plus tendre ! Oui, si tous tes attraits te quittaient aujourd'hui, J'en gémirais pour toi ; mais en ce cœur fidèle Je trouverais peut-être une douceur nouvelle, Et, lorsque loin de toi les amants auraient fui, Chassant la jalousie en tourments si féconde, Une plus vive ardeur me viendrait animer. « Elle est donc à moi seul, dirais-je, puisqu'au monde Il ne reste que moi qui puisse encor l'aimer ! »

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    L'homme entre deux âges et ses deux maîtresses Un homme de moyen âge, Et tirant sur le grison, Jugea qu'il était saison De songer au mariage. Il avait du comptant, Et partant De quoi choisir. Toutes voulaient lui plaire ; En quoi notre Amoureux ne se pressait pas tant : Bien adresser n'est pas petite affaire. Deux Veuves sur son coeur eurent le plus de part ; L'une encor verte, et l'autre un peu bien mûre, Mais qui réparait par son art Ce qu'avait détruit la nature. Ces deux Veuves, en badinant, En riant, en lui faisant fête, L'allaient quelquefois testonnant, C'est à dire ajustant sa tête. La Vieille à tous moments de sa part emportait Un peu du poil noir qui restait, Afin que son Amant en fût plus à sa guise. La Jeune saccageait les poils blancs à son tour. Toutes deux firent tant, que notre tête grise Demeura sans cheveux, et se douta du tour. Je vous rends, leur dit-il, mille grâces, les Belles, Qui m'avez si bien tondu : J'ai plus gagné que perdu ; Car d'hymen point de nouvelles. Celle que je prendrais voudrait qu'à sa façon Je vécusse, et non à la mienne. Il n'est tête chauve qui tienne ; Je vous suis obligé, Belles, de la leçon.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    La complainte du désespéré Qui prêtera la parole A la douleur qui m'affole? Qui donnera les accents A la plainte qui me guide : Et qui lâchera la bride A la fureur que je sens? Qui baillera double force A mon âme, qui s'efforce De soupirer mes douleurs? Et qui fera sur ma face D'une larmoyante trace Couler deux ruisseaux de pleurs?... Et vous mes vers, dont la course A de sa première source Les sentiers abandonnés, Fuyez à bride avalée. Et la prochaine vallée De votre bruit étonnez. Votre eau, qui fut claire et lente, Ores trouble et violente, Semblable à ma douleur soit, Et plus ne mêlez votre onde A l'or de l'arène blonde, Dont votre fond jaunissoit... Chacune chose décline Au heu de son origine : Et l'an, qui est coutumier De faire mourir et naître, Ce qui fut rien, avant qu'être, Réduit à son rien premier. Mais la tristesse profonde, Qui d'un pied ferme se fonde Au plus secret de mon cœur, Seule immuable demeure, Et contre moi d'heure en heure Acquiert nouvelle vigueur... Quelque part que je me tourne, Le long silence y séjourne Comme en ces temples dévots, Et comme si toutes choses Pêle-mêle étaient r'encloses Dedans leur premier Chaos... Maudite donc la lumière Qui m'éclaira la première, Puisque le ciel rigoureux Assujettit ma naissance A l'indomptable puissance D'un astre si malheureux... Heureuse la créature Qui a fait sa sépulture Dans le ventre maternel ! Heureux celui dont la vie En sortant s'est vue ravie Par un sommeil éternel!... Sus, mon âme, tourne arrière, Et borne ici la carrière De tes ingrates douleurs. Il est temps de faire épreuve, Si après la mort on treuve La fin de tant de malheurs.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Maintenant je pardonne à la douce fureur Maintenant je pardonne à la douce fureur Qui m'a fait consumer le meilleur de mon âge, Sans tirer autre fruit de mon ingrat ouvrage Que le vain passe-temps d'une si longue erreur. Maintenant je pardonne à ce plaisant labeur, Puisque seul il endort le souci qui m'outrage, Et puisque seul il fait qu'au milieu de l'orage, Ainsi qu'auparavant, je ne tremble de peur. Si les vers ont été l'abus de ma jeunesse, Les vers seront aussi l'appui de ma vieillesse, S'ils furent ma folie, ils seront ma raison, S'ils furent ma blessure, ils seront mon Achille, S'ils furent mon venin, le scorpion utile Qui sera de mon mal la seule guérison.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Ô qu'heureux est celui qui peut passer son âge Ô qu'heureux est celui qui peut passer son âge Entre pareils à soi ! et qui sans fiction, Sans crainte, sans envie et sans ambition, Règne paisiblement en son pauvre ménage ! Le misérable soin d'acquérir davantage Ne tyrannise point sa libre affection, Et son plus grand désir, désir sans passion, Ne s'étend plus avant que son propre héritage. Il ne s'empêche point des affaires d'autrui, Son principal espoir ne dépend que de lui, Il est sa cour, son roi, sa faveur et son maître. Il ne mange son bien en pays étranger, Il ne met pour autrui sa personne en danger, Et plus riche qu'il est ne voudrait jamais être.

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    Stances à la marquise du parc Marquise si mon visage À quelques traits un peu vieux, Souvenez-vous qu'à mon âge Vous ne vaudrez guère mieux. Le temps aux plus belles choses Se plaît à faire un affront, Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front. Le même cours des planètes Règle nos jours et nos nuits : On m'a vu ce que vous êtes Vous serez ce que je suis. Cependant j'ai quelques charmes Qui sont assez éclatants Pour n'avoir pas trop d'alarmes De ces ravages du temps. Vous en avez qu'on adore ; Mais ceux que vous méprisez Pourraient bien durer encore Quand ceux-là seront usés. Ils pourront sauver la gloire Des yeux qui me semblent doux, Et dans mille ans faire croire Ce qu'il me plaira de vous.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Je n’ai plus que les os Je n’ai plus que les os, un squelette je semble, Décharné, dénervé, démusclé, dépulpé, Que le trait de la mort sans pardon a frappé, Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble. Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble, Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé ; Adieu, plaisant Soleil, mon œil est étoupé, Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble. Quel ami me voyant en ce point dépouillé Ne remporte au logis un œil triste et mouillé, Me consolant au lit et me baisant la face, En essuyant mes yeux par la mort endormis ? Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis, Je m’en vais le premier vous préparer la place.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Maîtresse embrasse-moi Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi, Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie, Mille et mille baisers donne-moi je te prie, Amour veut tout sans nombre, amour n'a point de loi. Baise et rebaise-moi ; belle bouche pourquoi Te gardes-tu là-bas, quand tu seras blêmie, A baiser (de Pluton ou la femme ou l'amie), N'ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi ? En vivant presse-moi de tes lèvres de roses, Bégaye, en me baisant, à lèvres demi-closes Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras. Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée, Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas, Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Ode à Cassandre Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil. Las ! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las ! las ! ses beautés laissé choir ! Ô vraiment marâtre Nature, Puisqu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur, la vieillesse Fera ternir votre beauté.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Prends cette rose Prends cette rose aimable comme toi, Qui sert de rose aux roses les plus belles, Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles, Dont la senteur me ravit tout de moi.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Quand je suis vingt ou trente mois Quand je suis vingt ou trente mois Sans retourner en Vendômois, Plein de pensées vagabondes, Plein d'un remords et d'un souci, Aux rochers je me plains ainsi, Aux bois, aux antres et aux ondes. Rochers, bien que soyez âgés De trois mil ans, vous ne changez Jamais ni d'état ni de forme ; Mais toujours ma jeunesse fuit, Et la vieillesse qui me suit, De jeune en vieillard me transforme. Bois, bien que perdiez tous les ans En l'hiver vos cheveux plaisants, L'an d'après qui se renouvelle, Renouvelle aussi votre chef ; Mais le mien ne peut derechef R'avoir sa perruque nouvelle. Antres, je me suis vu chez vous Avoir jadis verts les genoux, Le corps habile, et la main bonne ; Mais ores j'ai le corps plus dur, Et les genoux, que n'est le mur Qui froidement vous environne. Ondes, sans fin vous promenez Et vous menez et ramenez Vos flots d'un cours qui ne séjourne ; Et moi sans faire long séjour Je m'en vais, de nuit et de jour, Au lieu d'où plus on ne retourne.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Quand vous serez bien vieille Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz chantant mes vers, en vous émerveillant : « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. » Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom, de louange immortelle. Je serai sous la terre et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Sonnet à Marie Je vous envoie un bouquet que ma main Vient de trier de ces fleurs épanouies ; Qui ne les eût à ces vêpres cueillies, Tombées à terre elles fussent demain.

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    P

    Pierre-Jean de Béranger

    @pierreJeanDeBeranger

    L'âge futur Je le dis sans blesser personne, Notre âge n'est point l'âge d'or : Mais nos fils, qu'on me le pardonne, Vaudront bien moins que nous encore. Pour peupler la machine ronde, Qu'on est fou de mettre du sien ! Ah ! pour un rien, Oui, pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien. En joyeux gourmands que nous sommes, Nous savons chanter un repas ; Mais nos fils, pesants gastronomes, Boiront et ne chanteront pas. D'un sot à face rubiconde Ils feront un épicurien. Ah ! pour un rien, Oui, pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien. Grâce aux beaux esprits de notre âge L'ennui nous gagne assez souvent ; Mais deux instituts, je le gage, Lutteront dans l'âge suivant. De se recruter à la ronde Tous deux trouveront le moyen. Ah ! pour un rien, Oui, pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien. Nous aimons bien un peu la guerre, Mais sans redouter le repos. Nos fils, ne se reposant guère, Batailleront à tout propos. Seul prix d'une ardeur furibonde, Un laurier sera tout leur bien. Ah ! pour un rien, Oui, pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien. Nous sommes peu galants, sans doute, Mais nos fils, d'excès en excès, Egarant l'amour sur sa route, Ne lui parleront plus français. Ils traduiront, Dieu les confonde ! L'Art d'aimer en italien. Ah ! pour un rien, Oui, pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien. Ainsi, malgré tous nos sophistes, Chez nos descendants on aura Pour grands hommes des journalistes Pour amusement l'Opéra ; Pas une vierge pudibonde ; Pas même un aimable vaurien. Ah ! pour un rien, Oui, pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien. De fleurs, amis, ceignant nos têtes, Vainement nous formons des vœux Pour que notre culte et nos fêtes Soient en honneur chez nos neveux : Ce chapitre que Momus fonde Chez eux manquera de doyen. Ah ! pour un rien, Oui, pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Ce qui dure Le présent se fait vide et triste, Ô mon amie, autour de nous ; Combien peu de passé subsiste ! Et ceux qui restent changent tous. Nous ne voyons plus sans envie Les yeux de vingt ans resplendir, Et combien sont déjà sans vie Des yeux qui nous ont vus grandir ! Que de jeunesse emporte l'heure, Qui n'en rapporte jamais rien ! Pourtant quelque chose demeure : Je t'aime avec mon cœur ancien, Mon vrai cœur, celui qui s'attache Et souffre depuis qu'il est né, Mon cœur d'enfant, le cœur sans tache Que ma mère m'avait donné ; Ce cœur où plus rien ne pénètre, D'où plus rien désormais ne sort ; Je t'aime avec ce que mon être A de plus fort contre la mort ; Et, s'il peut braver la mort même, Si le meilleur de l'homme est tel Que rien n'en périsse, je t'aime Avec ce que j'ai d'immortel.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Fort en thème Vous aviez l'âge où flotte encore La double natte sur le dos, Mais où l'enfant qu'elle décore Sent le prix de pareils fardeaux ; L'âge où l'œil déjà nous évite, Quand, sous des vêtements moins courts, Devant sa mère, droit et vite, On va tous les matins au cours ; Où déjà l'on pince les lèvres Au tutoiement d'un grand garçon, Lasse un peu des tendresses mièvres Pour la poupée au cœur de son. Alors mon idéal suprême N'était pas l'inouï bonheur, En aimant, d'être aimé moi-même, Mais d'en mourir avec honneur, De vous arracher votre estime Sous les tenailles des bourreaux, Dans un martyre magnanime, Car les enfants sont des héros ! Si les enfants ont l'air timide, C'est qu'ils n'osent que soupirer, Se sentant le cœur intrépide, Mais trop humble pour espérer. Comme un page épris d'une reine, Je n'avais d'autre ambition Que de ramasser dans l'arène Votre gant au pied d'un lion. Mais une demoiselle sage Ne laisse pas traîner son gant. Le vôtre, un jour, sur mon passage Échappa de vos doigts pourtant. Oh ! Ce fut bien involontaire ! Mais j'en frémis. Comment laisser Sous vos yeux votre gant par terre, Quand je n'avais qu'à me baisser ? C'était au parloir du collège, Pas un lion sur mon chemin. — « Allons, courage ! » me disais-je, Le devoir me poussait la main ; Mais mon trouble demandait grâce Au défi de ce gant perdu, Et c'est le dernier de ma classe, Madame, qui vous l'a rendu.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    La vieillesse Viennent les ans ! J'aspire à cet âge sauveur Où mon sang coulera plus sage dans mes veines, Où, les plaisirs pour moi n'ayant plus de saveur, Je vivrai doucement avec mes vieilles peines. Quand l'amour, désormais affranchi du baiser, Ne me brûlera plus de sa fièvre mauvaise Et n'aura plus en moi d'avenir à briser, Que je m'en donnerai de tendresse à mon aise ! Bienheureux les enfants venus sur mon chemin ! Je saurai transporter dans les buissons l'école ; Heureux les jeunes gens dont je prendrai la main ! S'ils aiment, je saurai comment on les console. Et je ne dirai pas : « C'était mieux de mon temps. » Car le mieux d'autrefois c'était notre jeunesse ; Mais je m'approcherai des âmes de vingt ans Pour qu'un peu de chaleur en mon âme renaisse ; Pour vieillir sans déchoir, ne jamais oublier Ce que j'aurai senti dans l'âge où le cœur vibre, Le beau, l'honneur, le droit qui ne sait pas plier, Et jusques au tombeau penser en homme libre. Et vous, oh ! Quel poignard de ma poitrine ôté, Femmes, quand du désir il n'y sera plus traces, Et qu'alors je pourrai ne voir dans la beauté Que le dépôt en vous du moule pur des races ! Puissé-je ainsi m'asseoir au faîte de mes jours Et contempler la vie, exempt enfin d'épreuves, Comme du haut des monts on voit les grands détours Et les plis tourmentés des routes et des fleuves !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Renaissance Je voudrais, les prunelles closes, Oublier, renaître, et jouir De la nouveauté, fleur des choses, Que l'âge fait évanouir. Je resaluerais la lumière, Mais je déplierais lentement Mon âme vierge et ma paupière Pour savourer l'étonnement ; Et je devinerais moi-même Les secrets que nous apprenons ; J'irais seul aux êtres que j'aime Et je leur donnerais des noms ; Émerveillé des bleus abîmes Où le vrai Dieu semble endormi, Je cacherais mes pleurs sublimes Dans des vers sonnant l'infini ; Et pour toi, mon premier poème, Ô mon aimée, ô ma douleur, Je briserais d'un cri suprême Un vers frêle comme une fleur. Si pour nous il existe un monde Où s'enchaînent de meilleurs jours, Que sa face ne soit pas ronde, Mais s'étende toujours, toujours... Et que la beauté, désapprise Par un continuel oubli, Par une incessante surprise Nous fasse un bonheur accompli.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    À vingt ans À vingt ans on a l'œil difficile et très fier : On ne regarde pas la première venue, Mais la plus belle ! Et, plein d'une extase ingénue, On prend pour de l'amour le désir né d'hier. Plus tard, quand on a fait l'apprentissage amer, Le prestige insolent des grands yeux diminue, Et d'autres, d'une grâce autrefois méconnue, Révèlent un trésor plus intime et plus cher. Mais on ne fait jamais que changer d'infortune : À l'âge où l'on croyait n'en pouvoir aimer qu'une, C'est par elle déjà qu'on apprit à souffrir ; Puis, quand on reconnaît que plus d'une est charmante, On sent qu'il est trop tard pour choisir une amante Et que le cœur n'a plus la force de s'ouvrir.

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    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    L'hirondelle Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sûr, Bâtir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Moi, sous le même toit, je trouve tour à tour Trop prompt, trop long, le temps que peut durer un jour. J'ai l'heure des regrets et l'heure du sourire, J'ai des rêves divers que je ne puis redire ; Et, roseau qui se courbe aux caprices du vent, L'esprit calme ou troublé, je marche en hésitant. Mais, du chemin je prends moins la fleur que l'épine, Mon front se lève moins, hélas ! qu'il ne s'incline ; Mon cœur, pesant la vie à des poids différents, Souffre plus des hivers qu'il ne rit des printemps. Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sûr, Bâtir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? J'évoque du passé le lointain souvenir ; Aux jours qui ne sont plus je voudrais revenir. De mes bonheurs enfuis, il me semble au jeune agi N'avoir pas à loisir savouré le passage, Car la jeunesse croit qu'elle est un long trésor, Et, si l'on a reçu, l'on attend plus encor. L'avenir nous parait l'espérance éternelle, Promettant, et restant aux promesses fidèle ; On gaspille des biens que l'on rêve sans fin... Mais, qu'on voudrait, le soir, revenir au matin ! Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sûr, Bâtir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? De mes jours les plus doux je crains le lendemain, Je pose sur mes yeux une tremblante main. L'avenir est pour nous un mensonge, un mystère ; N'y jetons pas trop tôt un regard téméraire. Quand le soleil est pur, sur les épis fauchés Dormons, et reposons longtemps nos fronts penchés ; Et ne demandons pas si les moissons futures Auront des champs féconds, des gerbes aussi mûres. Bornons notre horizon.... Mais l'esprit insoumis Repousse et rompt le frein que lui-même avait mis. Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sûr, Bâtir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Souvent de mes amis j'imagine l'oubli : C'est le soir, au printemps, quand le jour affaibli Jette l'ombre en mon cœur ainsi que sur la terre ; Emportant avec lui l'espoir et la lumière ; Rêveuse, je me dis : « Pourquoi m'aimeraient-ils ? De nos affections les invisibles fils Se brisent chaque jour au moindre vent qui passe, Comme on voit que la brise enlève au loin et casse Ces fils blancs de la Vierge, errants au sein des cieux ; Tout amour sur la terre est incertain comme eux ! » Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sûr, Bâtir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? C'est que, petit oiseau, tu voles loin de nous ; L'air qu'on respire au ciel est plus pur et plus doux. Ce n'est qu'avec regret que ton aile légère, Lorsque les cieux sont noirs, vient effleurer la terre. Ah ! que ne pouvons-nous, te suivant dans ton vol, Oubliant que nos pieds sont attachés au sol, Élever notre cœur vers la voûte éternelle, Y chercher le printemps comme fait l'hirondelle, Détourner nos regards d'un monde malheureux, Et, vivant ici-bas, donner notre âme aux cieux ! Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sûr, Bâtir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ?

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    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    La grand-mère Dansez, fillettes du village, Chantez vos doux refrains d'amour : Trop vite, hélas ! un ciel d'orage Vient obscurcir le plus beau jour. En vous voyant, je me rappelle Et mes plaisirs et mes succès ; Comme vous, j'étais jeune et belle, Et, comme vous, je le savais. Soudain ma blonde chevelure Me montra quelques cheveux blancs… J'ai vu, comme dans la nature, L'hiver succéder au printemps. Dansez, fillettes du village, Chantez vos doux refrains d'amour ; Trop vite, hélas ! un ciel d'orage Vient obscurcir le plus beau jour. Naïve et sans expérience, D'amour je crus les doux serments, Et j'aimais avec confiance… On croit au bonheur à quinze ans ! Une fleur, par Julien cueillie, Était le gage de sa foi ; Mais, avant qu'elle fût flétrie, L'ingrat ne pensait plus à moi ! Dansez, fillettes du Village, Chantez vos doux refrains d'amour ; Trop vite, hélas ! un ciel d'orage Vient obscurcir le plus beau jour. À vingt ans, un ami fidèle Adoucit mon premier chagrin ; J'étais triste, mais j'étais belle, Il m'offrit son cœur et sa main. Trop tôt pour nous vint la vieillesse ; Nous nous aimions, nous étions vieux… La mort rompit notre tendresse… Mon ami fut le plus heureux !

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    L’hyver Mes volages humeurs, plus sterilles que belles, S’en vont ; et je leur dis : Vous sentez, irondelles, S’esloigner la chaleur et le froid arriver. Allez nicher ailleurs, pour ne tascher, impures, Ma couche de babil et ma table d’ordures ; Laissez dormir en paix la nuict de mon hyver. D’un seul poinct le soleil n’esloigne l’hemisphere ; Il jette moins d’ardeur, mais autant de lumiere. Je change sans regrets, lorsque je me repens Des frivoles amours et de leur artifice. J’ayme l’hyver qui vient purger mon cœur de vice, Comme de peste l’air, la terre de serpens. Mon chef blanchit dessous les neiges entassées. Le soleil, qui reluit, les eschauffe, glacées, Mais ne les peut dissoudre, au plus court de ses mois. Fondez, neiges ; venez dessus mon cœur descendre, Qu’encores il ne puisse allumer de ma cendre Du brazier, comme il fit des flammes autrefois. Mais quoi ! serai-je esteint devant ma vie esteinte ? Ne luira plus sur moi la flamme vive et sainte, Le zèle flamboyant de la sainte maison ? Je fais aux saints autels holocaustes des restes, De glace aux feux impurs, et de naphte aux celestes : Clair et sacré flambeau, non funebre tison ! Voici moins de plaisirs, mais voici moins de peines. Le rossignol se taist, se taisent les Sereines. Nous ne voyons cueillir ni les fruits ni les fleurs ; L’esperance n’est plus bien souvent tromperesse, L’hyver jouit de tout. Bienheureuse vieillesse La saison de l’usage, et non plus des labeurs ! Mais la mort n’est pas loin ; cette mort est suivie D’un vivre sans mourir, fin d’une fausse vie : Vie de nostre vie, et mort de nostre mort. Qui hait la seureté, pour aimer le naufrage ? Qui a jamais esté si friant de voyage Que la longueur en soit plus douce que le port ?

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