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Mars

7 poésies en cours de vérification
Mars

Poésies de la collection mars

    A

    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Promesses de mars Quand Mars sème ses giboulées Dont la grêle folle étincelle, Quand, de ses blanches aiguillées, Le givre brode de dentelle Les noires branches des allées, Dans les herbes renouvelées Déjà prêtes pour l'asphodèle, D'exquises senteurs exhalées Annoncent le retour fidèle Des douces brises exilées :

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    Francis Jammes

    Francis Jammes

    @francisJammes

    Le calendrier utile Au mois de Mars (le Bélier ?) on sème le trèfle, les carottes, les choux et la luzerne. On cesse de herser, et l'on met de l'engrais au pied des arbres et l'on prépare les carrés. On finit de tailler la vigne où l'on met en place, après l'avoir aérée, les échalas. Pour les bestiaux les rations d'hiver finissent. On ne mène plus, dans les prairies, les génisses qui ont de beaux yeux et que leurs mères lèchent, mais on leur donnera des nourritures fraîches. Les jours croissent d'une heure cinquante minutes. Les soirées sont douces et, au crépuscule, les chevriers traînards gonflent leurs joues aux flûtes. Les chèvres passent devant le bon chien qui agite la queue et qui est leur gardien. Si la pleine lune le veut, la PASSION échoit vers le milieu ou vers la fin de ce beau mois. Ensuite vient le beau dimanche des RAMEAUX. Quand j'étais enfant, on m'y attachait des gâteaux, et j'allais à vêpres, docile et triste. Ma mère disait : dans mon pays il y avait des olives… Jésus pleurait dans le jardin des oliviers… On était allé, en grande pompe, le chercher… À Jérusalem, les gens pleuraient en criant son nom… Il était doux comme le Ciel, et son petit ânon trottinait joyeusement sur les palmes jetées. Des mendiants amers sanglotaient de joie, en le suivant, parce qu'ils avaient la foi… De mauvaises femmes devenaient bonnes en le voyant passer avec son auréole si belle qu'on croyait que c'était le soleil. Il avait un sourire et des cheveux en miel. Il a ressuscité des morts… Ils l'ont crucifié… Je me souviens de cette enfance et des vêpres, et je pleure, le gosier serré, de ne plus être ce tout petit garçon de ces vieux mois de Mars, de n'être plus dans l'église du village où je tenais l'encens à la procession et où j'écoutais le curé dire la PASSION.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    Mois de Mars Parfois un caprice te prend, Méchante amie, et tu me boudes, Et sur le balcon tu t'accoudes Malgré l'eau qui tombe à torrent. Mais, vois-tu ! Mars, avec ses grêles A qui succède un gai soleil, Chère boudeuse, est tout pareil A nos fugitives querelles. Tels ces oiseaux, pauvres petits, Sous ce fronton, pendant l'averse, Et telle ta bouche perverse Où des sourires sont blottis. Vienne un rayon, et, la première, Tu tourneras vers moi les yeux, Et les oiselets tout joyeux S'envoleront dans la lumière.

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    L

    Louis Bouilhet

    @louisBouilhet

    Mars Le printemps s’est hâté, mars en mai se déguise ; Comme un hérisson fauve, il traîne le soleil Qui lutte et fait trembler, au froid qui les aiguise, Sur son dos frissonnant ses pointes de vermeil. La brise a des chansons qui grelottent encore ; Sous son capuchon rose enfermée à demi, La fleur du marronnier regarde et veut éclore, Puisque des pieds d’oiseaux sur sa branche ont frémi. L’eau court, les liserons montent à l’escalade, Et, de son blanc linceul secouant les lambeaux, La nature sourit comme une enfant malade Dont le front a gardé la pâleur des tombeaux. Ô germes inquiets ! j’ai connu vos audaces, J’ai voulu, comme vous, forcer le temps vainqueur, Et, rêvant les blés mûrs dans la saison des glaces, Sous le premier soleil épanouir mon cœur. Alors, comme aujourd’hui, le vent chantait, les nues Versaient un rayon d’or à mes éclosions ; Tandis que tout gonflé de sèves inconnues Bourgeonnait, dans mon sein, l’arbre des passions. L’hiver est revenu, les feuilles sont brûlées, Le sol glacé résonne à chacun de mes pas, Et j’ai vu se flétrir, sous d’après giboulées, Les saintes floraisons qui ne repoussent pas !

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    Louis-Honoré Fréchette

    Louis-Honoré Fréchette

    @louisHonoreFrechette

    Mars Adieu les jours sereins, et les nuits étoilées ! La neige à flocons lourds s'amoncelle à foison Au penchant des coteaux, dans le fond des vallées C'est le dernier effort de la rude saison. C'est le mois ennuyeux, le mois des giboulées ; Des frimas cristallins l'étrange floraison Brode ses fleurs de givre aux branches constellées ; - Là-bas un trait bronzé dessine l'horizon. Le vieux chasseur des bois dépose ses raquettes ; Plus d'orignaux géants, plus de biches coquettes, Plus de course lointaine au lointain Labrador. Il s'en consolera, dans la combe voisine, En regardant monter sur un feu de résine La sève de l'érable en brûlants bouillons d'or.

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    T

    Théophile de Viau

    @theophileDeViau

    Je doute que ce fils prospère… Je doute que ce fils prospère, Mars et l'Amour en sont jaloux, Parce qu'il est beau comme vous Et courageux comme son père.

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    W

    William Chapman

    @williamChapman

    Mars L’interminable hiver tente un dernier effort, Pour enfouir la terre et refroidir l’espace : Sous le souffle effréné de l’ouragan du nord De plus en plus la neige en tourbillons s’entasse. Et cette blanche mer déferle dans le vent Par-dessus les taillis aux branches dénudées. Les chars dans les ravins comblés bloquent souvent Sous l’amoncellement continu des bordées. L’air glacial est lourd de morbides vapeurs. Nous sortons peu. Le Soir près du feu nous rassemble ; Et les vieux dolemment racontent là des peurs Qui font frémir l’enfant, blêmir l’aïeul qui tremble. La cruelle saison sème au hasard les deuils. Pour les hôtes des bois partout se cache un piège, Et le braconnier traque orignaux et chevreuils Aveuglés du grésil, empêtrés de la neige.

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