Chimère

Le Courtier en tabac nous conte l'histoire d'Ebenezer Cooke, poète vivant à Londres, à la fin du XVIIe siècle et encore puceau à 30 ans, que son père envoie dans le Maryland pour diriger la plantation de tabac qu'il y possède. Pour l'inciter au départ, on fait croire à l'infortuné poète que lui est commandé, eu égard à ses talents, un poème narratif en hommage au Maryland : Marylandiad. La traversée de l'Atlantique et le débarquement dans le légendaire Nouveau Monde sont l'occasion de moult rebondissements plus rocambolesques les uns que les autres, des attaques de pirates aux intrigues politiques ou truanderies de valets, le tout assaisonné de diverses considérations sur le monde et ses lumières. Dans Le Courtier en tabac, John Barth raconte ce qui s'est "vraiment" passé à Jamestown. On retrouve là l'écho d'un thème qui - du XVIIe siècle à Huckleberry Finn, en passant par Moby Dick et Feuilles d'herbe -, traverse la littérature américaine et en fait une littérature fondamentalement comique, à savoir (écart entre les deux registres : la rhétorique importée du Vieux Monde parti à la conquête de cette Terre Neuve merveilleuse, et le parler (argotique, sauvage), qui seul peut traduire la réalité sur te terrain. En cela, le roman de John Barth est un ironique pastiche de l'obsession, si pathétiquement provinciale, qu'a eu la nation américaine au XVIIIe siècle et surtout au XIXe de s'inventer une "grande" littérature et d'entrer dans le prestigieux royaume des Lettres - un objectif qu'elle n'a paradoxalement atteint que le jour où elle y a renoncé. Le roman de John Barth fit date par la réinterprétation à laquelle il invitait de tout le passé culturel américain, par la fabuleuse énergie, enfin, qui l'emportait et où l'époque, dans son élan, se reconnut. Parodie de roman picaresque du XVIIIe siècle, satire de roman d'aventures et de roman d'apprentissage, fantaisie nihiliste, farce rabelaisienne, Le Courtier en tabac est un tour de force littéraire, une machine romanesque admirable sur le thème de l'innocence et sa vision tragique et pour beaucoup un des chefs-d'oeuvre de la littérature des Etats-Unis.

Le Courtier en tabac

«Nous sortîmes dans le soleil étincelant et marchâmes dans l'air desséché jusqu'à Long Wharf où le showboat, immense, était amarré contre le quai. Contrairement à ses équivalents du Mississippi, L'Opéra Flottant d'Adam, Original et Sans Rival n'était pas une extravagance architecturale surchargée d'or et de pâtisseries.- Qu'est-ce que c'est que ça, Toddy ? demanda Jeannine avec agitation.- C'est un showboat, répondis-je. Tu peux dire ce mot-là, showboat ?- Showboat. C'est pour quoi faire, mon Toddy ? cria-t-elle, impressionnée par les proportions de L'Opéra.- C'est un showboat, chérie. Les gens montent dessus, ils écoutent la musique et ils regardent les acteurs danser et faire les pitres.- Pourquoi ?- Pourquoi quoi ? m'enquis-je. Pourquoi les acteurs font les pitres ou pourquoi les gens aiment les regarder ?- Pourquoi les gens... ?- Les gens aiment aller au spectacle parce que ça les fait rire. Ils aiment que les acteurs les fassent rire.- Pourquoi ?- Ils aiment rire parce que rire les rend heureux. Ils aiment être heureux, tout comme toi.»

L'Opéra flottant

Unanimement considéré comme le chef-d’œuvre de John Barth, Le Courtier en tabac a acquis le statut d’un classique contemporain. Situé à la fin du xviie siècle, le roman raconte l’odyssée chaotique d’un jeune puceau maladroit et naïf, Ebenezer Cooke, envoyé dans le Nouveau Monde pour veiller sur la plantation de tabac de son père et rédiger un poème épique sur les splendeurs du Maryland. Assisté d’un valet poltron et d’un mystérieux précepteur, notre infortuné poète est capturé par des pirates puis par des Indiens, se voit déposséder de ses biens par de grossiers imposteurs, tombe amoureux d’une prostituée, défend tant bien que mal sa précieuse virginité, et croise quantité de dangereux personnages qui ne cessent d’échanger leurs identités – il finit même par découvrir le « scabreux secret » de la mythique Pocahontas.A la fois parodie du genre picaresque et satire du roman d’apprentissage, fantaisie nihiliste et farce historique, hommage à Rabelais et Voltaire, Cervantès et Lesage, Swift et Sterne, Le Courtier en tabac est une monstrueuse machine romanesque sur le vice et l’innocence, écrite dans une langue savoureuse et drolatique.Le Courtier en tabac comprend :1. Le Lauréat du Maryland2. Malden recouvré

Le Courtier en tabac, tome 1 : Lauréat du Maryland

Barth's lively, highly original collection of short pieces is a major landmark of experimental fiction. Though many of the stories gathered here were published separately, there are several themes common to them all, giving them new meaning in the context of this collection.

Perdu Dans Le Labyrinthe

Croisiere du pokey (la)

Grand-oeuvre de John Barth, maître du post-modernisme américain, Le Courtier en Tabac est un immense roman parodique et picaresque, qui relate les tribulations d'Ebezener Coke, puceau et poète, et de son précepteur Henry Burlingame III, génie du travestissement, à travers la province du Maryland - terres livrées à l'avidité sans limite des pionniers. Narration foisonnante à la verve et à l'inventivité dignes de Laurence Sterne ou Henry Fielding, Le Courtier en tabac joue en permanence avec le lecteur et revisite les mythes fondateurs de l'Amérique avec une irrévérence jubilatoire. 
Cette traduction monumentale confirma le très grand talent de Claro et fût couronnée par le prix Maurice Edgar Coindreau en 2003.

Le courtier en tabac

Autore di racconti e romanzi entrati nel canone della letteratura americana, John Barth è - insieme a Kurt Vonnegut, Joseph Heller, Italo Calvino - uno dei padri della narrativa postmoderna, che negli anni Sessanta ha sovvertito radicalmente le regole del realismo tradizionale, aprendo la strada alla contaminazione fra i generi e all'ironia del pop. Dopo averlo rilanciato in Italia pubblicando con successo tre sue opere di narrativa, ora minimum fax presenta per la prima volta ai lettori italiani un'antologia della sua produzione saggistica. I nove pezzi contenuti in questa raccolta rappresentano un prezioso compendio delle riflessioni di Barth sulla letteratura e sul mestiere di scrivere. Accanto a « La letteratura dell'esaurimento » e « La letteratura della pienezza » - due saggi fondamentali, considerati il manifesto del postmoderno - troviamo brillanti analisi critiche del minimalismo e del realismo letterario, considerazioni sul ruolo dello scrittore e l'arte della narrazione, nonché veri e propri consigli di scrittura per aspiranti romanzieri, ai quali Barth raccomanda di unire sempre all'« algebra » della tecnica il « fuoco » del sentimento e delle idee.

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