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Jésus: Lecture de l'Évangile selon Luc, Volume 2: Tu es Rex ? | Raphaël Draï
Jésus: Lecture de l'Évangile selon Luc, Volume 2: Tu es Rex ? | Raphaël Draï

Jésus: Lecture de l'Évangile selon Luc, Volume 2: Tu es Rex ?

Publié par Hermann, le 14 novembre 2014

274 pages

Résumé

Dans ce second tome du commentaire de l'Évangile de Luc, Raphaël Draï retrace la vie de Jésus alors qu'il s'approche du lieu fatidique: le Temple de Jérusalem. Plusieurs questions se posent, qui touchent aussi au point d'achoppement du dialogue entre Juifs et Chrétiens: le peuple d'Israël s'est-il acharné à perdre l'un des siens, ou n'est-il qu'un bouc émissaire idéalement choisi? Pourquoi la plus haute instance morale et juridictionnelle d'Israël apparaît-elle comme une institution corrompue et traîtresse bafouant les principes essentiels du Décalogue ? Au regard du droit positif véritable d'Israël et du droit romain impérial, est-on fondé à parler d'un véritable procès de Jésus ? Pourquoi Luc cherche-t-il à innocenter le procurateur romain tandis que Jésus se refuse à déclarer clairement s'il est le Messie et surtout le Rex que l'Empereur ne saurait tolérer ? Pourquoi Jésus est-il finalement mené au Golgotha ? Qu'est-il advenu après la crucifixion et la mise au tombeau ? Pourquoi l'incrédulité des Apôtres résiste-t-elle au témoignage de résurrection de Marie-Madeleine ? Et quels temps, à partir de l'auberge d'Emmaus, se dessinent désormais pour la conscience humaine ?Extrait:JÉRUSALEM SOUS LE JOUG DE ROMEJusqu'à présent, Jésus, les Douze, leurs disciples et leurs suites ont développé leur prédication à l'extérieur de Jérusalem, parfois fort loin de la ville qualifiée de «sainte» pour les raisons que l'on examinera, sauf quelques incursions à propos desquelles les Évangélistes ne sont pas toujours en accord et même révèlent leur désaccord. Les pas de ce groupe les rapprochent du coeur d'Israël, vers le siège des deux autorités qui y exercent des pouvoirs strictement départagés, à la manière romaine, depuis que Rome exerce son empire sur la terre juive. L' «Imperium» de César s'est substitué à la «Malkhout-» des rois prophétiquement instaurés et oints d'Israël. La répartition de ces pouvoirs est déterminée par un traité tranchant, aux termes duquel Israël n'est plus en droit de passer aucun autre pacte, avec quelque peuple que ce soit, sans l'autorisation du procurateur représentant César en ces lieux, César désormais divinisé depuis Auguste.Rome porte la haute main sur l'armée et sur la police. Ses troupes veillent impitoyablement au maintien de l'ordre - de l'ordre romain, il va de soi. Les restes du pouvoir sont dévolus au roi, souvent cantonné dans la région du nord, et surtout, pour tout ce qui touche au domaine religieux et aux affaires de droit privé, au Sanhédrin, à cette instance de soixante et onze membres, Parlement du peuple juif et Cour suprême. Lorsque surgissent des cas litigieux, il convient urgemment de vérifier quelle autorité, celle du procurateur ou celle du Sanhédrin, est compétente pour en juger. La situation se complique lorsque le cas litigieux comporte des éléments relevant indistinctement des deux autorités à la fois et les conduisant à se concurrencer pour baliser, suivant un rapport de forces d'une grande dureté, leurs domaines respectifs dont ni l'une ni l'autre n'entend rien défalquer. Ce ne serait qu'affaire de juristes - il en est d'éminents dans l'un et l'autre camp - si le principe de cette répartition n'était lui-même subordonné à un autre principe, apparemment antagoniste : celui d'une coexistence entre les deux entités : Rome et Israël.Tel n'est pas le cas. En ce temps, s'il faut évoquer une forme de coexistence, celle-ci est subie, endurée par Israël qui s'en accommode mal er la «gère» en attendant des temps meilleurs. Aux yeux de Rome, le pouvoir exercé sur cette terre conquise par ses armes et par ses dieux l'est pour l'éternité. Aux yeux d'Israël, ce même pouvoir est voué à disparaître, comme ont disparu les empires qui ont précédé celui de Rome. Pour l'esprit qui sait la décrypter, la prophétie de Daniel ne laisse subsister aucun doute à cet égard. En attendant, les dirigeants en charge du présent et de l'avenir d'Israël assurent, dans les circonstances et conditions extrêmes qui leur sont dictées, la survie du peuple juif en général et de chaque Juif personnellement, jusqu'à l'extrême de leurs possibilités. Rome guette la moindre opportunité, leur moindre faux-pas pour réduire un peu plus leurs compétences et élargir le champ de son pouvoir. L'axiome des axiomes s'énonce ainsi et doit s'inculquer comme tel : Rome est maîtresse de l'univers, César est le maître de Rome.

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