2086. il ne reste plus que deux êtres humains sur toute la surface du globe : un vieil homme qui va mourir le lendemain et un jeune homme pour raconter la fin de l’histoire. Ces derniers survivants contemplent les ruines de l’humanité. Les guerres ont cessé. La soif et la faim ont disparu. Les monstres que l’homme avait créés ont peu à peu déserté le monde.Fallait-il une si grande destruction pour que l’on puisse de nouveau s’émouvoir devant la simple beauté d’une rose ?Faudra-t-il que l’homme meure pour qu’il mesure la grandeur de ce qu’il a été ?

Mes derniers mots

'Après le second exil, lorsque j'embrassais une fille, j'avais souvent l'impression que ma bouche abritait trois langues. Était-ce seulement parce que, égaré dans ce pays inhospitalier dont les habitants partout dans le monde sont célèbres pour leur hippophagie et pour leur mauvaise odeur, le français était pour moi un nouveau langage? 

Abasourdi par mille et un changements, je ne savais que faire de cet excès de paroles possibles qui ne franchissaient jamais l'enclos de mes dents. J'allais donc ainsi, enlaçant les mots, rendant purs les sons, et propageant mon silence. 

Car l'exil a ceci de remarquable qu'en nous rendant bilingues, il crée la possibilité de se taire dans une nouvelle langue.'

Une adolescence taciturne. Le second exil

'Pourquoi les mains volubiles d'Alvaro 'El Sopa' Aguirre étaient-elles plus expertes que les miennes? Pourquoi Gonzalo 'Fon' Fonseca aimait-il l'effroyable laideur de Gabriela 'Viejos Días' Arnesto? Pourquoi la langue de Sandra 'Narigona' Cladera, langue soyeuse, tempérée, n'a-t-elle pas contaminé celle de la jeune carpe que j'étais? Pourquoi la mère de Margarita, gardienne et négociante de sa croupe avertie, connaissait-elle mon surnom? 

Mais pourquoi diable la pulpe de nos dires demeure-t-elle toujours étrangère aux fruits de notre désir?'

Une jeunesse aphone. Les premiers arrangements

Le premier amour, paraît-il, n’est jamais que le prélude de la première défaite. On aime, puis on souffre. On essaie de se souvenir pour ne pas vivre, puis on essaie d’oublier – pour ne pas mourir. Mais il n’y a rien de tel qu’essayer d’oublier pour se souvenir, et rien de mieux qu’essayer de se souvenir pour réellement oublier.Ces quelques pages racontent l’histoire d’un jeune homme qui comprend, lentement, qu’après avoir aimé une première fois, après avoir une première fois souffert de n’être plus aimé, pour être heureux, il doit réussir à savourer la douleur et le bonheur en même temps, à chaque pas.Son chemin est long, plein de détours. Comment en serait-il autrement ? si l’on sait de quoi les premiers amours sont le prélude, on ignore toujours de quoi les premières défaites, à leur tour, peuvent être le commencement.

La Première Défaite

2086. Les derniers êtres humains contemplent les ruines de l’humanité. Les guerres ont cessé. La soif et la faim ont disparu. Les monstres que l’homme avait créés ont peu à peu déserté la surface du globe. Fallait-il une si grande destruction pour que l’on puisse de nouveau s’émouvoir devant la simple beauté d’une rose ? Faudra-t-il que l’homme meure pour qu’il mesure la grandeur de ce qu’il a été ?

Après le second exil, lorsque j'embrassais une fille, j'avais souvent l'impression que ma bouche abritait trois langues. Etait-ce seulement parce que, égaré dans ce pays inhospitalier dont les habitants partout dans le monde sont célèbres pour leur hippophagie et leur mauvaise odeur, le français était pour moi un nouveau langage ? Abasourdi par mille et un changements, je ne savais que faire de cet excès de paroles possibles qui ne franchissaient jamais l'enclos de mes dents. J'allais donc ainsi, enlaçant les mots, rendant purs les sons, et propageant mon silence. Car l'exil a ceci de remarquable qu'en nous rendant bilingues, il crée la possibilité de se taire dans une nouvelle langue.

Une adolescence taciturne

In his English language debut, Santiago H. Amigorena writes to fight the silence that "has stifled [him] since [he] was born", weaving together fiction, biography, and memoir to distill a stirring novel of loss and unshakeable love. A critical sensation in France, The Ghetto Within is its author's personal attempt to confront his grandfather's silence. Passed down, from generation to generation, the silence of Amigorena's grandfather became his own. A gripping study of inheritance, The Ghetto Within re-imagines the life of this Jewish grandfather, a Polish exile in Argentina, whose guilt provokes an enduring silence to span generations.1928. Vicente Rosenberg is one of countless European émigrés making a new life for themselves in Argentina. It is here, along the bustling avenues of Buenos Aires, that he will meet and marry Rosita, whose ties to his native Poland are more ancestral than extant. They will have three children and pursue a quiet, comfortable domestic life. Vicente will start a profitable business and, on occasion, look back. Still, despite success, he will ache for his mother, Gustawa, who stayed behind in Warsaw with his siblings. For years, she writes him several times a month. Yet, as rumors mount from abroad, Vicente is given pause. The war in Europe feels so remote. Over time, his mother's letters become increasingly sporadic and Vicente, through delayed missives and late transmissions, begins to construct the reality of a tragedy that has already occurred. And one day, the letters stop altogether. Racked with guilt and anxiety over the fate of his mother and family, he lapses into a deep despair and longstanding silence. With his new novel, Amigorena employs language to reclaim his "voice" from the oblivion of familial trauma. An effort to understand the ways in which his grandfather's silence continues to affect the generations that followed, The Ghetto Within is a powerful new addition to Holocaust canon, a stunning introduction of an essential new voice to English readers. Translated from the French by Frank Wynne.

The Ghetto Within - A Novel

Les Premières fois, donc. Elles se déroulent à Paris, en Italie, en Grèce, en Hollande, en Tchécoslovaquie, en Autriche, mais principalement à Paris, alors que le narrateur connaît toutes ces premières fois, amoureuses, de degré en degré, qui signent la fin de l'adolescence. C'est aussi le moment où l'exaltation littéraire commence à prendre une tournure très concrète, où les pages s'accumulent, désordonnées encore, certes, mais l'idée d'écrire et l'écriture deviennent l'autre centre de la vie, aux côtés de l'amour. C'est le passage, la mue du têtard graphophile en auguste crapaud graphomane comme aime à se définir Santiago H. Amigorena. C'est aussi tout au long de ces pages une écriture bouillonnante, effervescente, efflorescente, profuse, qui accompagne décrit et sublime les émois proliférants du narrateur, cet amour de la littérature qui s'étend, s'envole, gouverne la vie et lui donne son sens. Si rien ici ne peut être écrit qui n'ait été vécu ou doit être prêt à l'être, tout semble n'être vécu que pour être écrit.

Les premières fois

"Peut-on aimer deux personnes à la fois ? La question est si simple et la réponse inévitablement si compliquée. Surtout lorsqu'elle n'est pas formulée par celui qui a doublement aimé mais par l'un de ceux qui devaient se contenter de la moitié d'un amour. Les quelques jours de ce voyage en Italie racontent ce qu'a vécu un homme qui n'était plus aimé qu'à moitié."

Mes derniers mots

Résumé

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