Vivre à Jérusalem, une voix dans le défilé

Vivre est une auto-parturition à l'infini. À l'échelle du temps terrestre s'entend, un aller-retour sans fin de notre for intérieur, que désigne la lettre muette initiale Aleph, à notre " for extérieur " où se rejoignent par le truchement de nos sens tous les lieux et les temps chaotiques de ce monde, celui de l'histoire humaine inclus. La tâche n'est pas facile ! Je me suis moi-même choisi en me limitant, autant que faire se peut, à partir de mon propre " point d'incandescence " intime ; je surgis du noyau pulsant originel qui est mon appel particulier de l'infini sans visage enfoui dans le tréfonds de notre corps vivant. Ce désir initial se trouve être complice du souhait de transmettre mon appel d'infini, tout personnel, à l'ouïe d'autrui au moyen des figures verbales que je façonne dans un second temps. Je n'accède à cette écoute qu'en me restreignant, face au sentiment d'extase océanique, qui menace d'emporter toute forme de pensée et toute figure sensible dans son afflux hors de mes profondeurs mentales tout à coup sollicitées sans nulle précaution d'ordre conceptuel. Au fond de mon être conscient, comme au coeur du poème ainsi façonné par le truchement de mots quotidiens, c'est toujours l'infini premier qui se met à parler à autrui et qui, en se manifestant ainsi extra muros, atteste de notre vie intérieure, soudain rendue plus pleine ou plus parfaite peut-être dans son devenir incertain.

La double voix - Poèmes, essais et entretiens nouveaux, cahier parisien, extraits de lettres d'autrefois

Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David et Salomon chacun de ces célèbres personnages bibliques, à sa façon, a contribué à l'édification de l'histoire sainte dont est issue une partie de notre civilisation. Mais les autres, tous les autres ? Ésaü, le frère de Jacob, et Aaron, celui de Moïse ; Balaam, le devin païen ; Gédéon le «Juge» et son homologue féminin, la prophétesse Deborah ; Jonathan, l'ami cher au coeur de David et la «Femme vaillante» célébrée par le livre des Proverbes : n'ont-ils rien à nous apprendre ? Tous ces «seconds rôles» de la saga biblique ont un message à nous livrer. Au cours d'une série d'émissions sur France-Culture, Claude Vigée et Victor Malka ont tenté de cerner ces figures inconnues ou méconnues. Mêlant tradition orale du judaïsme et démarche moderne, respect du texte et liberté de l'esprit, ils nous montrent que la Bible, à travers chacun de ses personnages, fût-il le plus obscur, nous interpelle ici et maintenant au plus profond de notre existence.

Treize inconnus de la Bible

Dans cet ouvrage, sont remis à disposition du lecteur les essais majeurs de Claude Vigée. L’oeuvre critique de ce poète, qui fut professeur d’université, s’orientant selon quelques grands axes constants, les essais s’ordonnent en trois grandes parties : de la critique de l’idéalisme occidental à l’élaboration d’une poétique originale, attentive à l’oeuvre d’autrui, en passant par ce que Martin Buber appelait l’événement de la reconnaissance. La démarche de Claude Vigée ne se saisissant pleinement que dans son retour aux sources du judaïsme, viennent, en introduction et en conclusion, les essais et entretiens qui mettent en lumière cette pensée profonde.

Rêver d'écrire le temps, de la forme à l'informe

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Aurore souterraine

Canaan d'exil

" Ce sont des textes de haute inspiration que nous offre en ces pages Claude Vigée, ce fils d'Israël, ce poète, ce grand écrivain qui trouve dans la Bible sa référence et sa source. Dans ce qui est un recueil au sens fort du mot, Claude Vigée a réuni poèmes, essais, entretiens, témoignages. Ce qui fait, en un mot, la vie d'un homme qui est lui-même un vrai témoin.
" Ce qu'il y évoque nous renvoie souvent à des jours de malédiction où c'était un malheur d'être juif. Mais il y a une constante qui fait d'Israël un témoin irréductible. Parmi d'autres, une anecdote comme en rapporte Claude Vigée. André Néher, une des figures amies de Claude Vigée, se rendait tous les matins à la synagogue de Jérusalem. Sur son parcours, il y avait un balayeur de rue qui le bénissait au passage : "Toi, lui disait-il, tu es un faiseur de livres. Moi, je nettoie et j'embellis la ville sainte, je la purifie de mes propres mains afin qu'elle reste à toute heure du jour le vase d'élection de la grâce qui vient du ciel".
" En ces pages, il y a quelque chose aussi de cette grâce-là. "
Robert Masson.

Vivre à Jérusalem, une voix dans le défilé

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