Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Problèmes de la jeunesse

Le festival d'Avignon c'est, dans "une ville qui, depuis des siècles, de par ses monuments et son histoire, sait ce qu'est une ouvre d'art, le sacrifice qu'elle exige, les inquiétudes et les épreuves qu'elle impose", une folle entreprise théâtrale, commencée au lendemain de la Libération, avec l'enthousiasme et la générosité d'une équipe rassemblée par Jean Vilar. Elle conduit Jean Vilar au Théâtre national populaire et se prolonge, vingt ans plus tard, par l'ouverture foisonnante à d'autres disciplines artistiques, à d'autres créateurs. Lieu d'utopie où, l'espace d'un mois, chaque été, tout paraissait possible ; creuset, parfois turbulent, où la jeunesse venait exprimer ses aspirations ; lieu de rencontre privilégié, où spectateurs et créateurs dialoguaient dans le respect mutuel, et rêvaient ensemble de changer la vie. Réflexions, souvenirs, anecdotes, de ceux qui ont vécu certaines années de ce tiers de siècle, Avignon en festivals permettra - peut-être - de mieux comprendre l'esprit de cette aventure de notre temps, exemple exceptionnel de rencontre entre l'art, la culture et le plus grand nombre.

Avignon en festivals - Ou Les utopies nécessaires

Chaillot c'est, à Paris, une colline : la colline du théâtre. Territoire détourné du XVIe arrondissement, Jean Vilar y établit, en 1951, son Théâtre national populaire, le T. N. P. de Chaillot à Chaillot. Pour une génération, celle d'Antoine Vitez et celle d'Émile Copfermann, le T. N. P. a constitué, en quelque sorte, une enfance du théâtre. On revient, dit-on, sur les pas de son enfance. Est-ce vrai ou non ? Personne ne sait vraiment, mais le hasard a tout de même fait que Chaillot a ponctué la vie théâtrale d'Antoine Vitez, en partie celle d'Émile Copfermann, puisqu'ils se connurent aux aubes du T. N. P. de Vilar, et par lui. En novembre 1981, trente ans après Vilar, Vitez ouvre son Chaillot, devenu Théâtre national. Le prétexte était donc bon pour réfléchir à deux sur le théâtre, et sur la vie qu'on y joue : sur la vie théâtrale. Sur ce qui fait vivre et sur l'avenir, sur ce qu'on aime et ce qu'on déteste, quand on s'intéresse au monde comme il va. Par la force des choses, De Chaillot à Chaillot retrace ainsi plusieurs aventures. L'ancienne : comment on se consacre au théâtre et ce qui en résulte quand, comme Vitez, on est acteur, metteur en scène, traducteur, poète. La nouvelle, qui entrelace l'autre, les spectacles en cours, comment ils avancent et comment le monde y donne son mot, ou pas.

De Chaillot à Chaillot

Dans le débat sur la drogue, les polémistes bruyants et dogmatiques tiennent le haut du pavé. De leur belle certitude idéologique, ils en appellent à l'opinion publique afin qu'elle sache juger. Sans s'interroger. Les auteurs de Territoires de la défonce, à contre-courant des discours obscurantistes ou démagogiques, en prenant appui sur leur expérience professionnelle, montrent comment le monde incertain et pathétique des jeunes "défoncés" se construit et se défait sur les failles et les incertitudes du monde des adultes ; sur les brèches culturelles d'une société vouée à méconnaître ses symptômes à travers le comportement suicidaire de ses enfants. Jean-Baptiste Domeneghini et Dani Domeneghini, tout au long d'une série de témoignages, denses et précis, qui remettent en question les lieux communs sur la "toxicomanie", de réflexions sur le rôle et le travail des centres de postcure (notamment celui de Pierre-Nicole à Paris), dessinent ainsi l'approche multiple (sociologique, anthropologique, thérapeutique) d'un des phénomènes sociaux les plus aigus et controversés de notre temps.

Territoires de la défonce

" Une dizaine d'enragés " ; " un groupuscule gauchiste ", " la pègre " ; " les bandes à Geismar ou à Cohn Bendit "... : de Nanterre à la nuit des barricades, de l'occupation de la Sorbonne aux luttes de Flins, le Mouvement du 22 mars a inspiré une floraison de qualificatifs. Avec ce livre ses militants discutent des actions auxquelles ils ont participé, précisent leur sens. Car pour eux rien n'est achevé : ce n'est qu'un début, continuons le combat.

Ce n'est qu'un début, continuons le combat

« J'ai cherché, dans le dictionnaire, des mots avec des lettres qui n'étaient pas dans l'alphabet... Je n'en ai pas trouvé ». C'est Bernadette qui raconte cette découverte. Des enfants parlent, écrivent, inventent. Ce qu'ils ont créé avec les mots, forme la trame de ce livre, dans lequel s'entrecroisent paroles adultes et voix enfantines. Autre voix, en sourdine, celle de Célestin Freinet. Instituteurs, Yvette et Robert Lonchampt rêvaient d'une école offrant à chacun son mode d'expression, offrant mille porte-voix. Ils ont apporté des techniques : le texte libre, la correspondance interscolaire, la coopérative, le conseil de classe, les exposés, les débats, le théâtre. Aux enfants de s'en emparer. Ce livre, bâti autour de la parole et de l'écrit, dit comment des écoliers et des collégiens ont saisi ces outils-là. Comment ils ont conquis des parcelles d'autonomie. Comment ils ont « fait » leurs mots.

Des mots avec des lettres qui ne sont pas dans l'alphabet

«À six heures du matin, on a cogné vivement à la porte : "Ouvrez ! Police !"» Dans le dossier consacré à la rafle du Vel'd'Hiv qui paraît aujourd'hui dans le journal auquel il collabore, Lucien, mon frère aîné, relate l'arrestation de nos parents. Il m'avait téléphoné de province peu de temps auparavant : «Possèdes-tu la photo où nous sommes tous les trois ? J'ai oublié la mienne à Paris.» Je la connais, nous nous tenons, mes deux frères et moi, par la main, elle a été prise par notre père. Mais non, je ne l'ai pas, je ne l'ai jamais eue. Sur la seule dont je dispose, celle du mariage de nos parents, notre mère avec un bouquet de roses artificielles, notre père avec des gants blancs se tiennent debout devant une tenture, dans la pose théâtrale que les photographes d'art imposaient autrefois à leurs clients. Le portrait couleur sépia illustre l'article dont la lecture m'est un choc. Lucien, pour la première fois, parle de ce que nous avons tu pendant cinquante ans. Sa mémoire est plus précise que la mienne et, surtout, il était présent quand nos parents ont été arrêtés, le 24 septembre 1942...

Dès les premiers jours de l'automne

L'image et la parole, le mouvement, cueillis dans l'instant et, dans l'instant, à la volonté, montrés, montés, projetés : tel est le miracle offert par cette technique nouvelle, la vidéo. Vidéo d'intervention sociale et politique, vidéo d'artiste, vidéo d'observation, vidéo des gens "émergence d'une parole sociale nouvelle", qu'en est-il dix ans après l'apparition sur le marché des premiers appareils, dans le secteur institutionnel (scolaire, culturel, psychiatrique), dans la pratique des collectifs indépendants ou des isolés ? « Vidéo, la mémoire au poing » ne célèbre pas un requiem. Anne-Marie Duguet interroge l'évolution actuelle de la vidéo légère. Grâce à elle, des luttes, des désirs ont engendré des productions récalcitrantes et irrespectueuses. Des écritures se sont inventées et s'inventent encore. Avec quelles difficultés techniques et économiques, pour quel ghetto souvent, au sein de quel projet politique ?

Problèmes de la jeunesse

Résumé

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