Saint François de Sales ou Monsieur des Abeilles

«Verne! Jules Verne! Tentez l’expérience! À peine prononcé le nom de cet auteur de près de deux cents romans, nouvelles, poèmes, essais, pièce de théâtre, livrets d’opérettes et d’opéras-comiques, volumes d’histoire et de géographie, tout juste énoncé le patronyme de ce patriarche universel des récits d’aventures et d’explorations, un phénomène étrange se produit : ce ne sont pas des mots, quelques phrases ou bribes de récit, l’élan d’un chapitre qui surgissent à la mémoire, mais des images. Des images, encore et toujours des images. Un lâcher énorme d’images en tout genre, un colossal carnaval visuel et tourbillon rétinien qui viennent gaver l’œil et saturer la mémoire. [...]Cas unique dans l’histoire des Lettres françaises que ce Jules Verne dont l’œuvre écrite avoue un lien "siamois", inopérable, avec l’illustration : parasitisme ou dépendance amoureuse. Jumelage, seul de son espèce, d’un texte et de son illustration. D’où l’évidence de cet album où les images émaneront du texte, s’échapperont des lignes, tournoyant autour d’elles comme nuées d’oiseaux de mer piaillant entre les vergues ou rôdant à l’entour des cheminées transatlantiques. Mais tenons-nous-en au nom : Verne!»François Angelier.

Album Jules Verne

Le 19 septembre 1846 la Vierge apparaît à deux jeunes bergers sur la montagne de La Salette, leur confiant un secret où il est question de fin du monde, du triomphe final de la monarchie, des «cloaques d'impureté» que sont les religieux d'alors... Apparition, supercherie, hystérie? Les auteurs évoquent l'affaire de La Salette, enjeu d'un conflit entre traditionalistes et progressistes dans les années qui suivent la guerre de 1870 et la défaite.

Les auteurs rappellent ce qu'était l'air du temps de l'époque : les luttes intestines à l'intérieur de l'Église, les intérêts politiques du Vatican, la prolifération des sectes apocalyptiques, l'exaltation prophétique de certains intellectuels, et surtout le comportement revanchard des royalistes envers la République.

François Angelier, Jacques-Olivier Boudon, Joachim Bouflet, Philippe Chenaux, Michel Lagrée, Jacqueline Lalouette, Claude Langlois, J.-P. Laurent, François Lautman, Jean-Michel Leniaud, François L'Yvonnet, Daniel Moulinet, Hilaire Multon, Georges Provost, Claude Prudhomme.

La salette ; apocalypse, pélerinage et littérature

François Angelier est producteur (Mauvais Genres) et chroniqueur (Tout feu, tout flamme) à France Culture. Stéphane Bou est journaliste, producteur et chroniqueur sur France Inter.

Dictionnaire des assassins et des meurtriers

Le 19 septembre 1846, dans une petite commune de l'Isère, la Vierge apparaît à deux jeunes bergers, Mélanie Calvat et Maximin Giraud, chargés de faire passer au, " peuple de Dieu " un message de salut.
Plus que le fait même de l'apparition, le thème de cet ouvrage est l'interprétation de cette mariophanie par les autorités ecclésiastiques, le conflit qui divisa celles-ci pendant toute la seconde moitié du XIXe puis le début du XXe, quant à la crédibilité du phénomène et les diverses lectures et récupérations idéologiques auxquelles fut soumis l'événement dans le contexte des " malheurs de la France " après la défaite de 1870.
En effet, le " secret " que la Vierge aurait confié aux enfants était brûlant, tant sur le plan politique qu'en ce qui concernait la hiérarchie religieuse. La Salette devint donc rapidement l'enjeu d'un conflit entre traditionalistes et progressistes, compliqué par l'intervention d'écrivains aussi exaltés que Léon Bloy.

La salette ; apocalypse, pèlerinage et littérature (1856-1996)

Pendant des siècles, se mettre en route ou s'embarquer releva  du défi téméraire, voire de l'inconscience suicidaire.
Pourtant,  guidés par l'appât du gain, animés d'un grand désir de sciences  ou ivres d'un vif appétit de merveilles, voués à la conversion  des peuples ou poussés par l'évasion hors d'un monde  misérable, des hommes et des femmes, parfois des familles  entières, se mirent en route vers des horizons inconnus. 
S'échelonnant entre deux cataclysmes (les invasions mongoles  au XIIIe siècle et le cataclysme atomique du XXe), ce  Dictionnaire des voyageurs et des explorateurs occidentaux  permet au lecteur de découvrir, outre les figures classiques du  voyage et de l'exploration (de Marco Polo à Alexandra David- Néel, en passant par Colomb, Cook, Ross, Charcot, etc.), toute  une cohorte bigarrée de missionnaires dominicains et de  conquistadors espagnols, d'amiraux anglais et de coureurs des  bois canadiens, de diplomates italiens et de globe-trotters  allemands, d'alpinistes autrichiens et de corsaires hollandais.

Un livre magistral sur la grande parade des conquérants de la  planète.

Dictionnaire des voyageurs et explorateurs occidentaux

Léon Bloy (1848-1917), « pèlerin de l'absolu », reste notre contemporain. Celui qui fit de la foi un sport de combat continue de nous harceler au travers des objets de sa fureur : le conformisme hypocrite, le scandale de la pauvreté, la course à l'abîme du monde moderne. Alors que le monde catholique qui fut le sien, celui du conformisme sulpicien, est englouti, la voix de Bloy nous harponne encore et encore. Car Bloy est avant tout une voix, un verbe, égaux à ceux de Rabelais, Voltaire ou Hugo. On peut discuter ses réponses, ne tablant que sur une résolution surnaturelle des souffrances humaines, mais pas ses thèmes.
François Angelier a ainsi choisi de restituer le grain de cette voix unique au travers de textes courts commentant une quinzaine de thèmes-clés de son oeuvre. Citons-en quelques-uns : Eden (car l'homme porte le deuil de l'Éden, et que voir Dieu, c'est se voir soi) ; Apparences (le spectacle du monde n'est que la projection terrible de gouffres intérieurs qu'il importe de sonder en esprit, sinon l'homme restera la dupe pathétique d'un monde qu'il croit dominer et qui lui échappe) ; Histoire (faisant front au succès des sciences positives, Bloy se veut le metteur en oeuvre d'une table de désorientation : « On ne sait rien », au profit d'une table de ré orientation spirituelle : « Seule l'âme saura ») ; etc.

Bloy ou la fureur du juste

Léon Bloy (1848-1917), "pèlerin de l'absolu", reste notre contemporain. Celui qui fit de la foi un sport de combat continue de nous harceler au travers des objets de sa fureur : le conformisme hypocrite, le scandale de la pauvreté, la course à l'abîme du monde moderne. Alors que le monde catholique qui fut le sien, celui du conformisme sulpicien, est englouti, la voix de Bloy nous harponne encore et encore.Car Bloy est avant tout une voix, un verbe, égaux à ceux de Rabelais, Voltaire ou Hugo. On peut discuter ses réponses, ne tablant que sur une résolution surnaturelle des souffrances humaines, mais pas ses thèmes. François Angelier a ainsi choisi de restituer le grain de cette voix unique au travers de textes courts commentant une quinzaine de thèmes-clés de son oeuvre. Citons-en quelques-uns : Eden (car l'homme porte le deuil de l'Eden, et que voir Dieu, c'est se voir soi) ; Apparences (le spectacle du monde n'est que la projection terrible de gouffres intérieurs qu'il importe de sonder en esprit, sinon l'homme restera la dupe pathétique d'un monde qu'il croit dominer et qui lui échappe) ; Histoire (faisant front au succès des sciences positives, Bloy se veut le metteur en oeuvre d'une table de désorientation : "On ne sait rien", au profit d'une table de ré orientation spirituelle : "Seule l'âme saura") ; etc.

Bloy ou la fureur du Juste

Nous sommes des dormants pleins des images à demi effacées de l'Éden perdu, des mendiants aveugles au seuil d'un palais sublime dont la porte est close. Non seulement nous ne parvenons pas à nous voir les uns les autres, mais il nous est impossible de distinguer, au son de sa voix, notre voisin le plus proche. Écrit entre juillet et octobre 1917, paru posthume en juillet 1918, Dans les ténèbres est, au sens fort, premier, du mot, une oeuvre « terrible » : un chant où la terreur et la désolation s'offrent en basse continue ; mais une terreur au loin qui, accrue d'une soumission sans faille aux divins décrets, se pare d'une sérénité sombre, témoigne d'une résignation hantée. Non l'ultime coup de griffe d'un vieux lion d'arène lassé de dilacérer la chair fade de ses ennemis, non le chant du cygne d'un zélote désenchanté ou d'un pieux croisé ayant nostalgiquement remisé son glaive au magasin des souvenirs, d'un vieux sonneur de tocsin aux paumes sciées par la corde, mais le vibrant testament d'un prophète, certes las de labourer le désert, mais qui sent venir, avide, l'ultime secousse. La lame qui va tout emporter, le tremblement dernier. Bloy nous offre là une fusion de tous ses cris, le faisceau de tous ses combats, l'entier creuset de toutes ses colères.

Saint François de Sales ou Monsieur des Abeilles

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