Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Pierre de Nolhac

Le déroulement de l'histoire offre à la curiosité de ceux, de plus en plus nombreux, qui se passionnent pour elle, deux grandes catégories de centres d'intérêt. On peut considérer dans leur ensemble les périodes aux cours desquelles une société humaine a donné d'elle une image originale ; on peut aussi détacher de cette évolution historique des figures, diversement significatives, dans lesquelles s'incarne une époque. La nouvelle collection Les Temps et les Destins se propose d'offrir à ses lecteurs des ouvres écrites dans l'une et l'autre perspectives. Tantôt, on y trouvera évoqués une civilisation, un peuple, un siècle, un groupement humain ; tantôt, on y lira cette aventure sans cesse renouvelée qu'est toute existence humaine. Aucun parti pris, aucune arrière-pensée dans le choix des sujets : le seul dessein est de faire vrai et de faire vivant. Si l'histoire est bien, comme le voulait Michelet, la « résurrection du passé », les auteurs de cette collection n'auront pour règle que d'essayer de faire vraiment revivre les hommes et les femmes du passé.

Louis XIV et sa cour

Quatre ans avant la Révolution de 1789, un lit « à la polonaise » a été livré à l'hôtel de Balleranges, en prévision des noces sans joie de Philippine, jeune fille chez qui la femme a percé trop tôt dans l'enfant. Du XVIIIe siècle touchant à sa fin, Philippine de Balleranges n'a retenu que la douceur de vivre. Sournoisement, élégamment, mais avec fermeté, elle a su se débarrasser du corset moral - tout de convenances et de principes - qui constitue l'armature indispensable à l'éducation des filles de son temps. Elle a fait « sa » Révolution avant l'heure, sans se départir d'une dignité parfaite. Cependant, autour du lit « à la polonaise », ont rôdé des ombres insolites... L'une d'entre elles, la plus chère à son cour, rejoindra Philippine à Venise, où les circonstances - et un sot mari - l'ont conduite dans les milieux français de la contre-Révolution. Cabale et amour... amour surtout, dont elle retrouvera plus tard la trace dans le Paris lugubre des années 93 et 94. Il y faut bien vivre, pourtant ! Encore que les persécutions, les prisons, et la perspective de l'échafaud, entachent tout de précarité. Philippine parviendra-t-elle à vivre ? Gilles de Chaudenay qui, dans son précédent ouvrage (Physiologie du Jockey-Club, éditions del Duca, 1958), avait, avec précaution, introduit le lecteur dans l'enceinte fermée du Jockey-Club, lui fait traverser, cette fois-ci, avec Divine citoyenne, les derniers salons de l'Ancien Régime et la foule au visage multiple de la Révolution.

Divine citoyenne

Dames d'autrefois

Lauzun

Le titre seul de cet ouvrage en montre l'intérêt. On y trouvera l'histoire d'une maison de Gascogne qui, depuis la seconde moitié du Xe siècle jusqu'à nos jours, servit nos Rois, non sans avoir été parfois leur adversaire. On verra la lumière projetée sur les ténèbres du moyen âge qui, selon le mot si juste de Gustave Cohen, « ne sont que celles de notre ignorance ». On traversera les horreurs des guerres de religion, le massacre de la Saint-Barthélemy, on connaîtra l'amitié du Béarnais, la gloire militaire du premier maréchal de La Force combattant au milieu de ses fils, on assistera à la vie de cour sous Louis XIV et Louis XV. Puis ce seront les malheurs de l'émigration, l'intermède génial et catastrophique de Napoléon, l'esprit politique de Louis XVIII, la sagesse imprudente de Charles X, l'intelligence de Louis-Philippe, et toujours un Caumont à son poste auprès du Roi ou bien au service de la France. Tel cet officier aviateur qui périt avec son avion le 30 décembre 1910, si audacieux que ses camarades l'avaient surnommé Caumont-la-Tempête.

Pierre de Nolhac

Résumé

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