Littérature charentaise
Julie d'Angennes et Charles de Montausier ou la Guirlande de Julie
Publié par Le Croit Vif, le 28 mars 2011
384 pages
Résumé
Sur fond de guerre de Trente Ans, les occasions ne manquent pas au jeune Montausier de se distinguer par les armes. Valeureux, d'un grand professionnalisme, il est pourtant fait prisonnier. Malgré tout, il garde peu de rancœur envers ses pairs de n'avoir pas voulu régler la rançon de sa libération, qu'il doit à la générosité de sa mère retirée au château de Montausier. Il passe quelques mois en résidence surveillée. Ecarté de la trépidante vie parisienne, il revient à la cour où il reçoit un accueil chaleureux de la reine et de Mazarin qui le récompensent en érigeant sa baronnie de Montausier en marquisat, qui plus tard deviendra duché, et le nomment gouverneur de Saintonge et d'Angoumois à la suite de la mort de son oncle le comte de Brassac. Cette haute fonction militaire comprend notamment dans son périmètre les villes d'Angoulême, de Cognac, de Saintes et de Saint-Jean-d'Angély. De l'antique château de Montausier où Charles est né, aux confins de la Saintonge et de l'Angoumois, il ne reste plus qu'une tour d'angle située à Baignes-Sainte-Radegonde. Solidement implanté dans son gouvernement, non sans avoir affronté au préalable la concurrence de son cousin Léon de Sainte-Maure, comte de Jonzac, et surtout celle de la famille La Rochefoucauld, il observe et combat la Fronde, importée par Condé dans les Charentes. Légitimiste avant tout, c'est donc en fidèle serviteur de la monarchie que Charles de Montausier s'implique dans cette guerre civile durant laquelle les Grands tentent de conserver leur indépendance. Comment le pouvoir aurait-il pu ignorer un tel serviteur de l'Etat, si fidèle, si inflexible ? Mais les champs de bataille et les manigances politiques ne constituent pas le seul terrain d'action du duc de Montausier. La guerre et l'amour, au XVIIe siècle, relèvent d'une grammaire largement pratiquée, celle de la concordance des temps : les armées s'affrontent à la belle saison, tandis que les mois d'hiver constituent des entractes consacrés à la galanterie. C'est notamment le cas à l'hôtel de Rambouillet. Outre la poésie, les petites attentions et la gastronomie, entre deux ballets on s'étourdit des plaisirs de la conversation, on déclame ses derniers écrits ou on déclenche une vaste querelle littéraire pour un simple sonnet... Montausier, protecteur des Lettres, auteur, familier du salon de Mme de Rambouillet s'éprend de la fille de la marquise, Julie d'Angennes. Entre deux combats, il se meurt d'amour pour elle, comme les précieuses se complaisent à le dire. Pendant treize ans, il lui tresse une Guirlande de poèmes avant de l'épouser. Ce recueil poétique écrit par différents auteurs à la mode est connu dans la littérature française sous le titre de Guirlande de Julie. La réussite de Julie est d'ailleurs indissociable de celle de son époux : comme lui elle possède des attaches charentaises puisque son grand-père, Jean de Vivonne, marquis de Pisany, était sénéchal de Saintonge, comme lui elle " fait carrière " au plus proche de la famille royale : Julie devient gouvernante des Enfants de France et première dame d'honneur de la reine tandis que Charles devient gouverneur du Grand Dauphin. Plus tard, on reprochera à Julie son rôle d'entremetteuse des liaisons amoureuses du roi avec Louise de La Vallière puis avec Françoise de Tonnay-Charente, marquise de Montespan. La biographie de ce couple en vue, mêlé à tous les événements du royaume, est l'occasion de parcourir deux versants du XVIIe siècle, la frivolité de l'hôtel de Rambouillet et l'infinie complexité de la cour de Versailles, ainsi que leur ligne de crête : les guerres civiles de la Fronde vécues depuis le château d'Angoulême. Dans ce récit remarquablement mené par Alain Mazère, s'entremêlent les rivalités familiales nées au sein de deux provinces sœurs et la grande histoire de France. La Guirlande de Julie est devenue le symbole de la préciosité du Grand Siècle tandis que Montausier, cavalier de belle prestance mais de caractère difficile, homme intègre et sévère, intransigeant même, inspire à Molière le personnage d'Alceste de son célèbre Misanthrope.
Plus de livres de Alain Mazère
Voir plusPizza aux cagouilles
Grands romantiques en Charente
La rochefoucauld, le duc rebelle
Le château de Bayers - Résurrection d'un patrimoine charentais
Pierre Garnier de la Boissière - Général, sénateur, comte de l'Empire
Roulette charentaise
Julie d'Angennes et Charles de Montausier ou la Guirlande de Julie
Critiques
Ce livre n'a pas encore de critiques
Vous avez lu ce livre ? Dites à la communauté Lenndi ce que vous en avez pensé 😎