Les peintres français et la guerre de 1870 (1870-1914)

Jean-François Lecaillon

Publié par Bernard Giovanangeli Editeur, le 02 juin 2016

235 pages

Résumé

La guerre de 1870 n'a pas eu d'incidence prépondérante sur la révolution picturale alors en gestation et qui se cristallise en 1872 sur la naissance du mouvement impressionniste. Ces « nouveaux peintres » qui s'affirment n'ont pourtant pas été épargnés par la guerre. Leurs oeuvres, toutefois, semblent ignorer celle-ci. Quelles raisons furent alors assez fortes pour les retenir d'évoquer le terrible désastre qui affecte tant les Français ? Ont-ils seulement évité de le faire ? C'est sur ce point de départ que l'enquête a démarré. Celle-ci révèle que les spécialistes de la peinture militaire n'ont pas eu l'exclusivité du sujet. Le conflit franco-prussien fit l'objet de nombreuses évocations dans leurs oeuvres par des peintres issus de toutes les écoles du moment. Malgré les apparences, les « modernes » n'ont pas ignoré le sujet. Mais comment l'aborde-t-il, dans quel état d'esprit ? Quels sentiments les animent ou expliquent les détours qu'ils empruntent pour ne pas peindre la guerre comme le font les académiques ou faire volontairement silence sur elle ? Les raisons techniques, artistiques comme politiques se mêlent pour justifier ces oeuvres et approches différentes. Mises en perspectives, elles font même apparaître une chronologie de la représentation qui épouse celle des débats qui animent les Français entre 1871 et 1914. Dans la mesure où les « nouveaux peintres » ont pu évoquer ou non le souvenir de 1870 pour soutenir un discours politique, la question s'est alors posée de savoir comment leur message avait été reçu par le public. Les images produites par les peintres militaires ont aidés à entretenir un esprit de Revanche ; mais leur influence n'a-t-elle pas trouvé ses limites dans l'existence d'une imagerie ayant eu pour vocation de promouvoir un discours contradictoire ou une vision différente du monde ? Toute l'enquête s'efforce d'apporter des réponses à ces questions qui conditionnent en partie l'esprit d'août 1914 et la question de savoir si l'Union sacrée devait ou non se faire.