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Le Pays Silencieux | Pierre Le Coz
Le Pays Silencieux | Pierre Le Coz

Le Pays Silencieux

Publié par Loubatières

735 pages

Résumé

Avec ce Pays silencieux, septième et dernier tome de L’Europe et la Profondeur, s’achève l’aventure tout à la fois intellectuelle et spirituelle que constituèrent, pour son auteur comme pour le « petit nombre » de ses lecteurs, l’écriture et la publication de cette Somme, à l’époque des « petits traités » et autres « livres de développement personnel » unique en son genre. L’ouvrage lui-même, présenté successivement dans le cours de son élaboration comme un « roman philosophico-théologique » puis comme un « manuel de survie au temps du nihilisme achevé », vient ici pour ce qu’il était en vérité, mais sans le savoir encore, dès son commencement : rien de moins qu’une aventure du sens, la seule peut-être que puisse offrir à ce « sens » en voie d’extinction notre « temps de détresse », et aventure qui, du fait de cette extinction même, ne peut plus se dérouler aujourd’hui qu’au pays des mots ; ce pourquoi le présent volume s’achève en poème (« La saison spirituelle »). Mais avant cela, et comme à l’accoutumée chez Pierre Le Coz, le lecteur trouvera en ce Pays silencieux des analyses extrêmement approfondies des phénomènes qui défrayent l’actualité la plus concrète de notre début de millénaire, dont ceux de la violence religieuse (« Et ce sont les violents qui l’emportent »), ou de l’explosion de la délinquance (« La vie rêvée des porcs »), ou encore de la présente domination sans partage du techno-capitalisme sur notre monde « globalisé » (« Histoire et historicité ») ; l’auteur de ces analyses étant bien convaincu qu’une pensée qui ne cherche pas à opérer en quelque manière que ce soit en son « siècle sien », et aussi « subtils » et « pertinents » que soient ses attendus, est parfaitement vaine et stérile – en un mot : in-signifiante (ce que sont probablement tous les ouvrages qui se publient aujourd’hui sur ces questions : non par manque de lucidité, mais par absence rédhibitoire de courage – « intellectuel » et autre –, cette qualité en laquelle Hölderlin voyait la vertu cardinale des poètes). Le lecteur qui se risque à ouvrir un tel livre doit donc, dès son entrée en « ces pages sombres et pleines de poison », abandonner toute espérance d’y retrouver les habituelles catégories de pensée par lesquelles une époque s’essaye à conjurer ses très « modernes » démons – quoique ces efforts soient condamnés à demeurer vains dans la mesure où ces « démons » ne sont jamais justement, par cette époque même, clairement et proprement nommés – ; en ce sens aussi, une partie de la séduction que peut inspirer ce livre à ses lecteurs réside en le fait que ceux-ci, et avant même l’exposé d’une « philosophie » voire le déroulé d’une « écriture », y sont d’abord conviés à un dépaysement radical – tant dans l’ordre de la pensée en général que dans celui de la saisie qu’ils font de leur monde en particulier.

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