La tolerance est-elle une vertu politique ?

La parole pamphlétaire : contribution à la typologie des discours modernes

L'histoire des idées bénéficie d'une pleine légitimité universitaire dans les mondes anglo-américain et germanique. Dans le monde de langue française au contraire, c'est une sorte de terrain vague où l'on aperçoit des passants, des squatters, des occupants sans titre. On n'y rencontre guère en tout cas de travaux de confrontation des méthodes et présupposés de cette discipline répudiée par la plupart des historiens "ordinaires". Le présent ouvrage cherche à combler cette lacune. Ni traité, ni manuel, il aborde un vaste ensemble de questions, confronte les démarches des uns et des autres, expose les termes de controverses récurrentes. L'auteur y aborde la "vieille" question, déclinée de cent façons, du rôle des idées dans l'histoire. Genre hybride, l'histoire des idées combine historicisation et typologies, et opère sur le produit de vastes enquêtes d'archives. Mais elle comporte aussi, explicitement dans bien des cas, une intention polémique jointe à un engagement personnel, la présence d'un sujet qui interpelle ses contemporains par passé interposé.

L'histoire des idées - Problématiques, objets, concepts, méthodes, enjeux, débats

Il importe de reprendre la question du marxisme comme orthodoxie idéologique et comme objet de croyance totale. Au lieu de se demander, comme jadis, ce que le marxisme des partis ouvriers entre la commune et la grande guerre a pu devoir à Karl Marx, il convient plutôt de chercher à savoir - ce qui finalement n'a guère été fait - ce que fut cette idéologie, de quelles idées elle se composait, quelle en a été la force de persuasion et de mobilisation ; il convient de la déchiffrer dans sa logique. J'examine en lui-même et j'interprète dans son rôle historique un des " marxismes imaginaires ", le premier en date de ceux-ci, l'ainsi nommé " marxisme orthodoxe " dans ce qu'il a dit et répété aux masses françaises et européennes. Ensuite, je montre d'où il vient et à quoi il se rattache - sans focaliser sur les écrits de Marx, bien au contraire : en immergeant ce système dans l'histoire globale des idéologies de critique sociale depuis le romantisme. J'opère un vaste travelling arrière sur la période qui va de la Restauration à la Révolution bolchevique, pour montrer dans l'ainsi nommé " marxisme " la figure accomplie d'une logique particulière à la modernité, qui apparaît tout armée dans les temps de la Restauration : la logique des Grands Récits. Le long XIXe siècle, 1815-1914, a été le laboratoire d'une invention idéologique foisonnante - invention qui demeure cependant contenue dans un " cadre de pensée " particulier et dans un canevas argumentatif indéfiniment réutilisé. Le marxisme, phénomène central du siècle passé et du XIXe, est l'objet d'un discrédit actuel qui succède à d'abondantes publications apologétiques et dévotieuses ou bien polémiques et réfutatives, devenues souvent de peu d'intérêt. Le moment est venu de l'effort de sérénité scientifique et de compréhension historique : celui d'examiner cette idéologie, sans esprit de dévotion ni blâme, comme un fait marquant de l'histoire moderne qui reste à interpréter.

Le Marxisme dans les grands récits. Essai d'analyse du discours

Les idéologies du ressentiment

Colins Et Le Socialisme Rationnel

Marc Angenot réunit dans ce livre six essais sur la propagande du mouvement ouvrier socialiste — la plus vaste entreprise rhétorique des temps modernes — véhiculée par les journaux, les brochures et la parole, lors des meetings dans l'Europe francophone, de la constitution de la Deuxième Internationale jusqu'à la Grande Guerre. Selon cette propagande, les luttes ouvrières et, bien au-delà d'elles, les misères, les frustrations, les révoltes de toutes natures s'inscrivent dans un Grand récit argumenté, orienté vers l'annonce d'une Révolution fatale et imminente et "l'émancipation complète de tous les humains sans distinction de sexe, de race et de nationalité". Cette propagande socialiste s'est "propagée" comme une argumentation collective composée selon un plan fixe avec ses images figées, ses formules, ses arguments-clés qui ont été enchaînés les uns aux autres, martelés avec enthousiasme et foi par des milliers de tribuns, d'orateurs, d'agitateurs, d'éditorialistes, de faiseurs de brochures. Spécialiste de l'analyse des discours, Marc Angenot se demande donc comment exactement s'est exprimé ce Grand récit des luttes du prolétariat, mandaté par l'Histoire pour faire émerger d'une révolution ultime une société sans classes, et comment il a pu convaincre et mobiliser. Il importe en ces années 1990 de ne pas se détourner de ces espoirs passés ou dépassés, ni même de renoncer avec lassitude à comprendre et à évaluer les erreurs et les aveuglements des grands militantismes qui ont traversé le siècle écoulé.

La propagande socialiste - Six essais d'analyse du discours

Cet essai de Marc Angenot a créé une vive polémique dans les journaux. Il y a de quoi : la thèse de Marc Angenot, étayée à partir d’une lecture de Max Scheler et Friedrich Nietzsche, présente les nationalistes comme des êtres gouvernés essentiellement par le ressentiment, qui se perçoivent comme des victimes. Une dure attaque contre toutes les formes de nationalisme.

Il importe de reprendre la question du marxisme comme orthodoxie idéologique et comme objet de croyance totale. Cet ouvrage cherche à savoir ce que fut cette idéologie, quelle en a été la force de persuasion et de mobilisation ; il convient de la déchiffrer dans sa logique. Le marxisme, phénomène central du siècle passé et du XIXème, est l'objet d'un discrédit actuel qui succède à d'abondantes publications apologétiques et dévotieuses ou bien polémiques et réfutatives. Le moment est venu de l'examiner comme un fait marquant de l'histoire moderne qui reste à interpréter.

La tolerance est-elle une vertu politique ?

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