Dix nouvelles noires aux atmosphères délicatement tendues et évocatrices, entre bas-fonds et poésie urbaine. « Villard, c'est un univers populo mais aussi un style. Sans gras. Ses phrases sont taillées au cordeau, sobres, épurées. » - Alexandra Schwartzbrod («Libération»)

La fille des abattoirs

L'ange bleu - Jardins secrets II : 12 artistes in situ - Exposition, hôpital Charles Foix, Ivry-sur-Seine, du 29 mai au 29 juin 1997

Babar se réfugie tranquille sur le quai de Saint-Rémy. S'agit d'être discret, entre le trip parano que lui a inoculé John Le Carré, les flics, et ce salaud de fiston qui traîne. Voilà, nickel : sous les escalators.

Les Halles

Signal de fermeture des portes, touffeur, odeur de caoutchouc brûlé. Le métro est une ville dans la ville, un monde à part avec ses codes et ses légendes urbaines. Soudain se côtoient le costard-cravate, qui paie sa brasserie en chèque-déjeuner, et le sans-papier qui, dans les arrière-cuisines, mitonne les entrecôtes pour cadres dynamiques. Dans ces 9 histoires se croisent les uns et les autres, autant d'ombres fugitives auxquelles Marc Villard donne épaisseur. Aussi réalistes qu'oniriques, les photos de Cyrille Derouineau captent des instants de grâce où cette humanité perce la lumière artificielle. Du noir urbain dans la plus pure tradition Villard : beaucoup de mordant, un humour pince sans-rire, sans mépris pour les personnages qui sont à la fois monsieur-tout-le-monde et pas-piqué-des-vers. Nous sommes tous des originaux quelque part. Les photos en noir & blanc ajoutent du glamour, du rythme, évoquent à la fois le côté urbain contemporain et une dimension rétro-métro, le métro mythique.

Métroland

Le jeu reprend bien vit, ponctue de nombreux grognements et de trop peu d'exclamations enthousiastes. Fadela ne les voit même plus, tous ces crève-la-faim qu'elle entube sans ciller, elle survit ainsi telle une vivante contradiction mais pour se donner du cœur au ventre, elle se projette rue des Islettes. La cave, les rats, la peur, la faim. Elle se fait alors plus vache, presque dure à cuire et ses gestes s'accélèrent sous le regard effare des parieurs. Cette situation, codée, structurée, aurait pu durer jusqu'à la nuit des temps, mais un soir, un inconnu au teint pale, Dan Lhostis, décida d'orienter ses pas vers le périph et l'univers du Malik se prit à vaciller.

Démons ordinaires

Rosario

Théo est un jeune parisien, la vingtaine. Poète, évidemment. Une vocation qui ne rapporte guère, mais l'ambition tempère son idéalisme romantique. Pour gagner sa vie, il repeint donc les toilettes publiques de la capitale. Marine Le Pen devenue Présidente, la clé de répartition sociale a changé. Ce jour-là pourtant, la chance sourit peut-être au jeune homme. Il pourrait vendre un de ses poèmes au Ministère de la Culture.
Marc Villard n'est pas un habitué de l'anticipation sociale. Mais on retrouve, dans cette uchronie plus plausible que jamais, son ironie mordante, sa tendre dérision, et l'impitoyable lucidité qu'il promène sur les dérives sociales politiques de la France contemporaine.

Dégage !

Autour du squatt, les Pharaons brûlent leur vie par les deux bouts. Un homme épuisé, derrière le parloir d'une prison, trouve le moyen d'en finir avec sa meurtrière épouse. Derrière ses drums, Johnny calcule - pour la dernière fois - le fric qu'il ne pourra pas restituer à Muller. Un rescapé des combats libertaires accroche, sur la porte vitrée d'un supermarché, le regard de son double, abruti par l'échec. Quant au sensationnel, il est assuré par Elvis Presley qui, sur l'atoll de Langa, renaît de ses cendres, un pic à glace au bout du poing. Quatorze portraits au noir, quatorze visages effarés hantant le continent perdu d'une génération.

Au pied du mur

Seize nouvelles, ancrées dans la mythologie personnelle de Marc Villard, entre Barbès et les USA, écrites entre 1983 et 1987 et sélectionnées par l'auteur.

La fille des abattoirs

Résumé

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Critiques

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