Man's Fate
Essais
Publié par Gallimard, le 20 octobre 2010
1488 pages
Résumé
Au sommaire de ce volume, le dernier des Œuvres complètes, littérature, culture et politique mêlées – sans oublier l'aventure, «à la recherche de la capitale mystérieuse de la reine de Saba». L'ensemble témoigne de la pluralité des facettes de l'homme engagé dans les combats de son siècle aussi bien que de l'unité profonde de sa vie d'écrivain. Le livre s'ouvre avec les premiers textes de critique littéraire que le jeune Malraux publia avant même d'aborder la fiction, en 1920. Il se clôt sur son livre testament, L'Homme précaire et la Littérature, auquel il travailla jusqu'à sa mort, en 1976. Entre ces deux dates, plus de deux cents textes, dont beaucoup sont inconnus ou difficilement accessibles. Quelques ensembles constituent des jalons forts, à commencer par la série d'articles publiés en 1925 et 1926 dans L'Indochine et L'Indochine enchaînée. Dans les années 1930, la critique littéraire et les premières grandes préfaces alternent avec les discours liés à l'engagement dans la lutte contre le fascisme. Ici et là, c'est l'esthétique d'un auteur dont la création romanesque plonge dans l'histoire la plus récente qui s'élabore. Après la guerre et l'expérience de la Résistance, Malraux met son éloquence au service du général de Gaulle. Ce nouvel engagement fut souvent interprété comme une rupture ou un retournement. Mais il faut n'avoir pas lu les discours et articles de cette décennie et de la suivante pour ne pas déceler à quel point Malraux y demeure fidèle aux idéaux de sa jeunesse. Il tâchera ensuite de les mettre en œuvre dans ses fonctions ministérielles. Les maisons de la culture qu'il met en place sont la concrétisation d'une idée lancée au cours des années 1930. Et qu'il prenne la défense des Paravents de Genet ou des indépendantistes bengalis, qu'il préface le Journal d'un curé de campagne de Bernanos ou le livre de Georges Soria sur la guerre d'Espagne, c'est toujours la «liberté de l'esprit» qu'il défend. Le Triangle noir, qui réunit en 1970 des textes consacrés à Laclos, Goya et Saint-Just, tente d'éclairer la crise de l'individu et «l'interrogation sans réponse sur le sens de la vie» qui s'imposent alors en Occident. Prolongeant sur un autre plan cette interrogation de l'homme sur lui-même, L'Homme précaire et la littérature, ce très grand livre méconnu (ici suivi de nombreuses pages inédites), explore notre «bibliothèque imaginaire» et met au jour les métamorphoses de la littérature : celle-ci reste vivante si elle exerce une «présence». Malraux évoque dans ce dernier livre l'existence d'une «secte», celle des lecteurs fervents qui, dans le monde parallèle qu'est la littérature, cherchent à «échapper au temps par la forme». Les personnes concernées se reconnaîtront.
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