Figures contemporaines - Ceux d'aujourd'hui, ceux de demain

Une erreur judiciaire, l'affaire Dreyfus

L'antisémitisme - Son histoire et ses causes

..".Mais il ne s'agit pas de tout cela, ce n'est pas ce qu'on vous demande. On vous dit que, quand meme vous supprimeriez les exploiteurs juifs ou les ecumeurs d'outre-Rhin, il resterait de bons chretiens et d'excellents Francais qui rempliraient leur office. On vous dit que vous n'apportez de solution ni a la question juive, ni a la question sociale. On vous dit que vous n'avez aucune doctrine, que vous etes un sociologue a qui la sociologie surtout est etrangere, un historien qui ignorez surtout l'histoire. On vous dit que, consciemment, ou inconsciemment, vous faites le jeu d'une categorie de capitalistes qui s'enrichiraient des depouilles des Juifs et des gros financiers judaisants, comme la noblesse d'autrefois s'enrichissait des depouilles des traitants que confisquait la monarchie, tandis que le bon peuple continuait a mourir de faim. Voila ce qu'on vous dit et vous n'y repondrez jamais, et vous ne pouvez y repondre..."

Contre L'Antisemitisme: Suivi de: Le Nationalisme Juif

Bernard Lazare (1865-1903) fut le premier des dreyfusards. Grande figure du judaïsme français, il fut un temps proche de Herzl sans jamais pour autant se départir de ses convictions anarchistes. L'Antisémitisme, son histoire et ses causes est l'ouvrage fondamental de Lazare, dans lequel il s'emploie à penser le rapport des juifs au politique.

« On ne pourra jamais détruire l'antisémitisme ; on pourra momentanément en enrayer les manifestations violentes, mais on le verra réapparaître suivant les circonstances. » Bernard Lazare

C'est en réponse aux livres antisémites de Drumont que cet ouvrage sur les causes et l'histoire de l'antisémitisme fut publié en 1894. Bernard Lazare, comme Émile Zola et d'autres intellectuels de son époque, s'engageront également à défendre l'honneur de l'officier Dreyfus accusé à tort de trahison à la patrie.

Edition intégrale suivie de : « Antisémitisme et Révolution » & « Contre l'antisémitisme (histoire d'une polémique) » par Bernard Lazare, ainsi que « Le Portrait de Bernard Lazare dans l'affaire Dreyfus » par P. V. Stock

Relue, corrigée, mise en forme et enregistrée au Format professionnel électronique © Ink Book édition.

L'antisémitisme : son histoire et ses causes [édition intégrale revue et mise à jour]

J'ai reçu de M. Bernard Lazare, le 29 mai 1897, la mission de rechercher si l'écriture d'un document que j'appellerai X, commençant par les mots : « Sans nouvelles m'indiquant que », et finissant par ceux-ci : « Je vais partir en manouvres », est attribuable à l'ex-capitaine Alfred Dreyfus.

J'ai basé mon expertise sur les pièces de comparaison suivantes :

1° Une lettre de deux pages commençant par les mots : « Mon cher Paul, un de mes amis », et finissant par : « Lucie me charge de t'embrasser » ;

2° Une lettre de trois pages commençant par les mots : « Ma bonne chérie », et finissant par : « mille baisers pour toi de ton dévoué, Alfred » ;

3° Une lettre de sept pages datée, en tête des îles du Salut, mercredi 8 mai 1895 ; datée à la quatrième page du 12 mai 1895 ; datée à la sixième page du 18 mai 1895 ; commençant par les mots : « Chère Lucie, quoique », et finissant par : « ton papa » ;

4° Une lettre de deux pages commençant par les mots : « Mon cher Sam », et finissant par : « 25 décembre 1894 » ;

5° Une lettre de trois pages, datée du 24 janvier 1895, du départ de Saint-Martin-de-Ré, finissant par les mots : « je t'embrasse comme je t'aime, Alfred » ;

6° Une lettre de quatre pages commençant par les mots : « Mon cher Paul, te donner un conseil », et finissant par : « ainsi que Georges, ton dévoué Dreyfus » ;

7° Une lettre de quatre pages datée, en tête : « Iles du Salut, 28 mars 1897 », finissant par : « la tendresse de mon coeur » ;

8° Une lettre de trois pages commençant par : « Jeudi matin.

Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Une erreur judiciaire

"A raconter un livre, on le défigure. oeuvre symbolique, maniant sans mesure les mythes, inventant des personnages irréels, vagabonds, sages ou philosophes, dessinant de paysages mystérieux, des jardins ensorcelants, Les Porteurs de Torches peuvent exprimer tous les excès du symbolisme, ils n'en constituent pas moins un très bel ouvrage, et certains contes atteignent à une rare sobriété de l'écriture. Ce livre nous dit que Bernard Lazare eût sans doute pu être un vrai écrivain. Mais, quand il écrit ces fables sociales, Lazare ne se connaît plus d'autre vocation que de servir sa mission. Il s'en va, aux côtés de Marcus et de Juste, pour tenter de découvrir, de construire la cité future, la cité heureuse." Jean-Denis Bredin

Les porteurs de torches

Avant de devenir " le premier des dreyfusards ", Bernard Lazare (1865-1903) est, dans les années 1890, un jeune journaliste aux convictions anarchistes affirmées, et un critique résolument engagé dans la défense de la nouvelle littérature. Ses articles, publiés dans les petites revues littéraires de l'époque comme dans les grands quotidiens parisiens, font rapidement de lui l'un des jeunes critiques les plus représentatifs et les plus aigus de sa génération - " le premier, dira de lui Léon Blum, à apporter un certain ton dans la critique littéraire ". Avec lui, en effet, la critique littéraire se définit comme engagée et combative, avant-courrière, pour reprendre le mot de Sainte-Beuve, soucieuse de juger les œuvres non d'après les canons académiques ou selon le succès qu'elles rencontrent auprès du public, mais en fonction de leur force d'innovation, voire de leur capacité de subversion. C'est dans cet esprit que, de février à août 1894, Bernard Lazare donne au Figaro une série de 34 médaillons consacrés aux auteurs contemporains, poètes ou prosateurs, célèbres ou obscurs, académiques ou d'avant-garde. Cette série, complétée par 16 nouveaux portraits, sera publiée en volume en 1895. C'est ce volume, jamais réédité depuis, que nous proposons aujourd'hui à tous ceux qui s'intéressent au paysage foisonnant, contrasté, et étonnamment vivant de la littérature de la fin du XIXe siècle. Au-delà des jugements lapidaires, parfois injustes mais souvent pénétrants, que Lazare porte sur ses contemporains, ils trouveront ici un panorama lucide et sans complaisance de la " République des lettres " à l'aube du XXe siècle.

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