La Femme au temps des Cathédrales
La Spiritualité de Jeanne d'Arc
Résumé
Dans un ouvrage consacré à la spiritualité de Jeanne d'Arc, nous ne pouvions mieux faire que de commencer par la prière même de Jeanne, puisqu'il se trouve qu'une prière provenant d'elle nous a été conservée.Son authenticité ne fait pas de doutes : elle nous est transmise en effet par ceux-là mêmes qui s'acharnaient contre elle et allaient, deux mois plus tard, la condamner au bûcher des hérétiques relapses.On sait en effet comment Jeanne, tombée entre les mains de ses ennemis bourguignons, et vendue par eux aux conquérants du jour, les Anglais, a été soumise au procès qui s'est déroulé à Rouen, de janvier à mai 1431, procès d'hérésie mené par l'infatigable « collaborateur » que fut l'ex-recteur de l'université de Paris devenu évêque de Beauvais, Pierre Cauchon. Or ce procès destiné à la faire condamner tout en jetant le discrédit sur le couronnement du roi légitime, Charles VII, qu'avaient permis les victoires de Jeanne, est en fait l'inestimable document qui nous a légué la personne de Jeanne, nous livrant, conformément aux usages de l'époque, les questions posées à l'accusée, et ses réponses : autrement dit ses réactions pendant quatre mois d'interrogatoires, ses paroles, et jusqu'à sa vie spirituelle.Un aperçu, pour nous rempli de signification, nous en est donné dans le compte rendu de la séance du 28 mars 1431, le mercredi de la semaine sainte. Le promoteur du procès, Jean d'Estivet, espérait ce jour-là amener Jeanne à se contredire et à renier les « voix » qui l'inspiraient : il ne se doutait pas que ses efforts allaient avoir pour résultat de nous confier un « moment » de sa vie intérieure... Par un heureux hasard, le greffier a transcrit en français, tels qu'il les entendait, les termes de cette prière ; et par la suite ceux qui ont mis en forme l'ensemble du procès en le traduisant en latin (ce qui s'est fait jusqu'en notre xxe siècle pour les causes traduites devant l'officialité ecclésiastique comme les annulations de mariage ou autres) ont gardé le texte original de ce passage.Ainsi un éclat, une étincelle de cette lumière intérieure qui illuminait Jeanne nous est ici donné. Nous connaissons les mots qu'elle employait pour invoquer Dieu.Très simples, ces mots. Respirant l'amour, la totale confiance, ils font appel à la « sainte passion » — Jeanne subissait alors, entre prison et procès, une passion semblable. Ils sont douloureusement personnels : « Je vous requiers, si vous m'aimez. » Ils expriment ce dont elle a besoin sur le moment, sans plus. La prière du chrétien, qui sait que toute grâce est la grâce du moment présent.
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